lundi 21 mars 2011

Immersion anglaise à Fredericton

Mon séjour à Fredericton a été une expérience enrichissante sur bien des points.

À partir du moment où j'ai commencé à me passionner pour les voyages, j'ai aussi commencé à me passionner pour les langues. Je m'étais donné comme objectif de parler 5 langues avant l'âge de 25 ans! Bon j'ai 36 ans et je parle une vraie langue (français), je me débrouille bien en anglais et j'ai des bases en italien et espagnol. J’ai encore un bon bout de chemin à faire, mais je ne désespère pas.

Quand j'étais à l'école pour faire mon DEP en tourisme, j'ai entendu parler d'un programme d'immersion anglaise qui avait lieu dans plusieurs universités au partout Canada. On pouvait postuler pour obtenir une bourse. Les bourses étaient octroyées sur une base aléatoire, c'était par tirage au sort. Je n'ai pas eu de bourse cette année là et c'était la dernière année que j'étais admissible puisque c'était offert seulement aux étudiants. L'année suivante, j'ai décidé de m'inscrire au programme même si je n'avais pas de bourse. Je savais que l'investissement en vaudrait la peine.

J'ai choisi d'aller à Fredericton parce que l'endroit était reconnu pour être le plus sévère. Dans d'autres endroits, les règles étaient plus «lousses» et tout le monde finissait par se parler en français. Certaines villes offraient de loger en famille, alors souvent la famille voulait aussi apprendre à parler français. À Fredericton, le logement est à la résidence du campus universitaire. C'est sur que j'aurais aimé aussi aller à Calgary ou Vancouver, mais je voulais vraiment aller dans un endroit où j'avais le plus de chance d'apprendre. Aussi, pour Fredericton, je n'avais pas besoin de billet d'avion alors c'était beaucoup mieux pour le portefeuille surtout que je venais tout juste d'emménager en appart avec Érick.

En juillet 1997, je pars donc pour Fredericton pour un séjour de 5 semaines. Érick et ma sœur viennent me reconduire et on en profite pour partir quelques jours avant et visiter la Gaspésie et le Nouveau-Brunswick.

L'Université de Fredericton n'est pas très grande. C’est ce petit campus qui est devenu ma maison pour cinq semaines. Elle est bien située. Si on marche environ 15 minutes «up-town» (c'est vraiment en pente et c'est un bon cardio), on arrive dans un quartier où on retrouve le cinéma, le centre d'achat et les restos. Si on marche 15 minutes «downtown» (encore là ca descend vraiment), on arrive au centre-ville. Alors j'en ai marché un méchante «shot» pendant mon séjour!!! La résidence est sur le campus de l'université. Chaque participant partage une chambre avec une autre personne qui n'a pas la même langue maternelle. Moi, je partageais ma chambre avec une Japonaise. Sur chaque étage, il y a une salle de bain commune. Les repas se prennent à la cafétéria. La moitié des participants sont des Québécois ou des Acadiens, mais il y a des gens de partout dans le monde : Chine, Japon, Espagne, France, Allemagne, Corée, Italie, Brésil… C'est vraiment une expérience de vie en communauté.

Le premier jour, il y a un test de classement. Comme je suis bonne en test écrit (je réussi mieux un test qu'une conversation car le connais les règles de grammaire mais j'ai de la difficulté à les appliquer en parlant), je suis classée au niveau 5 et il y 6 niveaux (1=débutant et etc… chaque niveau a aussi des sous-niveaux).

Ici, le règlement est très sévère : interdiction totale de parler une autre langue que l'anglais; après 2 avertissements «you're out»! J'avais une casquette qui avait une inscription «Le Vieux-Port de Montréal» et j'ai dû mettre du «tape» dessus pour cacher l’inscription parce que c'était en français. Si on allait au cinéma, ca devait être en anglais. Et comme Fredericton est une petite ville, les habitants sont au courant du programme et ils nous ont à l'œil. À chaque semaine, on a droit à un appel en français. Je profitais de cet appel pour parler à ma mère qui ne parle pas anglais. Je devais donc parler à mon chum en anglais quand je l'appelais.

Deux jours après mon arrivée à Fredericton, la responsable du programme est venue me chercher dans un cours pour me dire que j'avais un appel. J'ai trouvé ca vraiment inquiétant. Elle m'a amené dans une pièce avec un téléphone et m'a laissée seule. Ma mère m'a annoncé que mon grand-père était décédé. J'étais vraiment très proche de mon grand-père. Ma réaction a dû être assez forte parce qu'aussitôt que j'ai raccroché, la dame m'attendait avec une boite de kleenex; elle m'avait entendu exploser en sanglots. J'ai demandé une permission spéciale pour m'absenter du campus et on m'a accordé 48 heures. Je suis donc partie par l'autobus de 19h et je me suis tapé un 12 heures de bus avec des millions d'arrêts. Quand je suis arrivée au terminus au centre-ville de Montréal à 7h, Érick et ma mère étaient venus me chercher. J'ai pu assister aux funérailles de mon grand-père. J’ai passée la nuit chez moi puis je suis repartie le lendemain matin à 7h pour un autre 12h de bus. Je ne voulais tellement pas y retourner. Je me suis dit «j'y retourne pour aller chercher mes affaires et je reviens». Mais j'ai eu 12h de bus pour y penser et je savais que mon grand-père était fier que je fasse ce programme alors j'ai décidé de continuer jusqu'au bout.

Dans un de mes cours, j'ai rencontré ma meilleure amie : Karine. Elle était comme un rayon de soleil, une petite boule d'énergie. Il y a des personnes comme elle qui, quand on les rencontre la première fois, on se dit «j'aimerais qu'elle soit mon amie». On s'est tout de suite bien entendue, mais bizarrement on ne s'est pas vraiment tenu ensemble à Fredericton. On est sorties quelques fois ensemble avec des amis au bar du campus (le «Social Club»!), mais on avait chacune d'autres amies avec qui on passait plus de temps. Notre amitié s'est plus développée après notre retour. On avait rencontré un gars qui nous avait offert de nous faire un «lift» jusqu'à Lévis à la fin du séjour. Mon chum était venu nous chercher à Lévis pour nous ramener à Montréal. On a donc eu beaucoup de temps pour jaser. En allant la reconduire chez elle, on a aussi rencontré son chum, Alex. Érick et moi avons décidé que nous aimerions les revoir.

Pendant mon séjour à Fredericton j'ai beaucoup appris. J'ai appris au niveau de la langue. À force de ne parler qu'en anglais, de vivre au quotidien en anglais, on finit par penser et rêver en anglais. C'est fou comment le cerveau s'adapte. Dans les cours aussi j'ai acquis beaucoup de connaissances. J'ai même fait partie d'une chorale pour m'aider à améliorer mon accent et ma prononciation. J'ai aussi beaucoup appris au niveau humain. Ce n'est pas toujours évident de vivre en communauté. On est jamais seul; on partage notre chambre, on partage la salle de bain, on partage nos repas. Ca nous fait travailler sur nous-mêmes. Aussi, j'ai rencontré beaucoup de gens super intéressants et venant de cultures différentes. J'étais souvent avec une Acadienne de Tracadie au Nouveau-Brunswick, Lucie. Elle était très gentille, mais je pense qu'elle avait une dent contre les Québécois. Elle ne comprenait pas qu'on veuille l'indépendance du Québec, ce qui impliquait, selon elle, qu'on n'était pas solidaires avec eux qui étaient aussi francophones. Je ne l'ai jamais revu ni parlé après. Dommage. Il n'y avait pas Facebook dans ce temps.

Un jour au centre d’achat, une dame m’a arrêté. Elle avait déduit que je faisais partie du programme d’immersion et elle était curieuse de connaître les raisons qui m’avaient amenée à vouloir y participer. Je lui ai dit que je voulais apprendre l’anglais. Alors elle m’a dit une chose tellement stupide : «Je ne vous comprends pas, vous les Québécois : vous détestez les Anglais, mais vous voulez apprendre l’anglais!». Je n’en revenais pas! Il ne fait pas oublier qu’on était en 1997, soit deux ans après le référendum. Pour moi, cette remarque me prouvait que le Canada anglais n’avait rien compris! J’ai tenté de lui expliquer que nous ne détestons pas les Anglais, nous voulons simplement nous gérer nous-mêmes car nous n’avons pas la même culture, les mêmes besoins, les mêmes intérêts. C’est comme si on était deux pays en un : deux langues, deux histoires, deux façons de voir. J’ai voulu lui expliquer un peu notre vision, mais elle était complètement fermée. De mon côté, je connaissais moins l’Histoire qu’aujourd’hui, alors mes arguments étaient moins convaincants. Mais après cette discussion plutôt animée, j’étais vraiment fière d’avoir pu argumenter en anglais.

Les soirs, on allait au cinéma ou on allait magasiner ou on sortait au Social Club. Quand on allait au Social Club, c’était le party. C’était un bar directement sur le campus alors on n’avait pas à ce soucier du transport. Un soir, j’ai pris une solide brosse! Évidemment, j’ai été malade. Et pour ajouter à ma peine, il y avait une sortie très tôt le lendemain matin…en autobus! Par chance, Karine m’a aidée toute la journée. Et le soir, j’ai remis mon estomac en ordre avec une poutine et un cornet…rien de mieux pour se remettre d’un lendemain de vielle!

Comme je l’ai mentionné plus tôt, un gars du programme qui était venu en voiture et qui habitait à Lévis nous a proposé de nous embarquer, Karine et moi, jusque là. Ce gars conduisait tellement mal! Quand il jasait, il ne regardait pas la route. Karine et moi avons été stressées tout le long du trajet. Mais on a beaucoup parlé et on a appris à se connaître un peu plus. Érick est donc venu nous chercher au Normandin de Lévis. J’étais vraiment contente de le revoir après cinq semaines! Karine a pu faire connaissance avec lui jusqu’à Montréal. En arrivant chez Karine, Alex, son chum, l’attendait. On a jasé un peu et on s’est dit qu’on se rappellerait. En rembarquant dans la voiture, j’avais hâte de savoir ce qu’avait pensé Érick parce que moi j’avais beaucoup envie de les revoir. Je n’étais pas trop sûre de ce qu’allait dire Érick parce qu’à cette époque Alex avait un peu un petit look «gino» et Érick avait horreur des ginos! Mais comme Alex est si attachant, Érick m’a dit qu’il aimerait bien qu’on les revoit. Yé! Aujourd’hui, Karine et Alex font maintenant partie de nos vies, ils font partie de notre famille!

mercredi 16 mars 2011

Métier : Agent de bord

Quelle fille n'a pas voulu un jour être agent de bord ? On voyage partout dans le monde, on rencontre plein de gens, on est jet-set! Ouais, enfin ce n'est pas tout à fait ca

J'ai obtenu un DEP en tourisme en 1996. J'ai d'abord travaillé dans une petite agence de voyage pendant 6 mois et je n'ai pas aimé ca. Ensuite, j'ai été agent de réservation chez Royal Vacances, un grossiste qui vendait des destinations-soleil (sud). L'entreprise était affiliée avec la ligne aérienne Royal et partageait les mêmes bureaux. J'ai donc pu voir un peu le fonctionnement des compagnies aériennes. À cette époque, l'idée d'être agent de bord me titillait déjà. Quelques collègues de bureaux ont d'ailleurs fait le saut et semblaient aimer ca. Royal Vacances a été vendu (mais pas Royal, le cie aérienne) et je suis partie travaillé pour Tours Chanteclerc, un autre grossiste qui offre des destinations plus spéciales sur tous les continents. J'étais forfaitiste pour le département Asie/Pacifique-Sud. Comme c'était situé dans le Vieux-Montréal et que j'habitais Laval, je me suis tannée de faire le trajet en transport en commun tous les jours. C'est à ce moment que j'ai vu que la ligne aérienne Royal cherchait des agents de bord pour sa base de Montréal. Le problème avec les compagnies aériennes, c'est qu'elles cherchent souvent du personnel pour leurs bases de Toronto ou Vancouver alors il est rare qu'on puisse être embauché pour commencer à travailler à Montréal de façon garantie.

Je suis allée à l'entrevue vêtue comme une agente de bord modèle : jupe bleue marine, blouse blanche, veston marine, les cheveux bien coiffés, un maquillage discret et les ongles vernis. L'apparence est très importante pour être agent de bord; il faut toujours être soignée et bien mise. Lors des évaluations de routine pendant un vol, le directeur de vol doit noter notre coiffure, maquillage, manucure… On doit se remettre du rouge à lèvres avant l'atterrissage, on doit toujours porter du vernis à ongles et avoir les cheveux bien coiffés. Je savais tout ca, alors j'y ai mis le paquet. J'ai été embauchée!

C'était tout un risque puisque la ligne aérienne embauchait 30 nouveaux agents de bord. Nous devions suivre une formation intensive d'un mois au cours duquel il y aurait des examens presqu'à tous les jours. Il fallait obtenir une note de plus de 80% à tous les tests. Si on échouait deux tests, on était «out». Mais le pire, c'est que ce mois de formation n'était pas rémunéré! À la fin de la formation, notre ancienneté serait calculée selon notre note finale puisque les 30 personnes avaient la même date d'embauche.

Ce ne fût pas un mois de tout repos. On nous avait bien avisé : on ne sait jamais à quelle heure on finit, l'horaire peut être modifié en tout temps, on peut avoir des formations le jour, le soir, la nuit, la fin de semaine. Et surtout, aucun retard ou absence n'est toléré. Chaque jour, on scrute notre habillement, nos cheveux; il faut toujours être à son meilleur…même si on termine à minuit! On a beaucoup de matière à étudier, beaucoup de par-cœur et on a des examens régulièrement. Il y a des tests théoriques sur les procédures d'urgences, la localisation du matériel d'urgence sur chacun des appareils, les premiers soins… Il y a aussi des «drills», des mises en situation, des situations d'urgence quoi ont lieu à bord d'un avion et où on doit agir comme si c'était vrai. Il y a des soirs où on y reste jusqu'aux petites heures du matin, jusqu'à ce que tout le monde ait passé le test. Un soir, tout le groupe part faire un «tour d'avion». Un pilote nous fait expérimenter le genre de choses qui peuvent arrivées dans les airs : décrochage, piqué du nez, prise soudaine d'altitude, trou d'air, atterrissage manqué où l'avion doit redécoller rapidement… ca a brassé! J'avais mon petit «sac à vomi» tout près parce que ce n'était pas facile pour l'estomac!

J'ai effectué mon premier vol le 18 décembre 2000. C'était un Montréal / Fort Lauderdale / Montréal. Selon moi, les vols sur la Floride sont les plus difficiles. À l'époque, les compagnies aériennes ne servent pas que des sandwiches et Royal est reconnu pour en offrir beaucoup : service d'écouteurs, service de breuvages, service de repas, service de café, re-service de breuvages, service de digestifs (oui, oui!!). Alors servir tout ca sur un vol de seulement trois heures avec plein d'enfants qui courent partout, c'est vraiment pas facile. L'avion a l'air d'un dépotoir après un «fort-lolo»! J'avais les pieds en feu à la fin du vol!

Dans le temps du jour de l'an, je louais toujours un chalet avec famille et amis à chaque année. J'avais donc réussi à échanger un vol le 31 décembre pour un «réserve» le 30 décembre. Ce qui veut dire que j'étais en congé le 31 mais en «stand-by» le 30 alors j'avais des chances de ne pas travailler non plus. Évidemment, j'ai été appelée…pour un vol de nuit en plus! J'ai dû partir le 30 au soir du chalet pour opérer un vol et revenir le 31 en avant-midi. Faire 1h30 de route en pleine tempête après un vol de nuit…mettons que la radio jouait à tue-tête pour me tenir réveillée.

Un agent de bord travaille habituellement 80h par mois. Mais attention, les heures payées sont seulement le temps où les moteurs tournent. C'est-à-dire que les agents de bord ne sont pas payés pendant le temps au sol, l'embarquement, le débarquement, le briefing avant le vol (obligation d'arriver 1h30 avant le vol). Ceci signifie qu'on est rémunéré pour 80h par mois, mais en réalité on travaille un peu plus que ca.

Je détestais les Toronto. Souvent, une journée Toronto voulait dire :
07h00 AM (donc 5h30 à l'aéroport) vol Montréal / Toronto
30 minutes au sol, puis vol Toronto / Montréal
30 minutes au sol, puis vol Montréal / Toronto
4 – 5 heures d'attente à l'aéroport de Toronto (pourquoi ?!?!??!!?) à rien faire d'autres que jaser avec du monde que je connais presque pas (on a jamais le même équipage)
21h00 Toronto / Montréal
J'haïssais vraiment le monte/descend quatre fois de suite. En plus, l'équipe de ménage (les «groomers») font un ménage vraiment rapide en 30 minutes alors les toilettes empestent! Dans ce cas, comme le temps en devoir divisé par deux (6) dépasse le temps où les moteurs tournent (4), on est payé pour 6 heures.

Ou bien :
07h00 AM Montréal / Toronto
Transport à l'hôtel pour une nuit, glander à l'hôtel … des fois j'allais au cinéma ou au gym.
Lendemain 21h00 Toronto / Montréal
Je n'ai jamais compris comment les horaires étaient faits!!!

J'aimais bien les vols sur le sud. C'était de très grosses journées. Aller-retour le même jour, ce qui voulait dire : arrivée 1h30 avant le vol + environ 4-5 heures aller + 1 heure au sol + 4-5 retour + débarquement = une journée d'environ 12 heures. Mais ce qui était bien, c'est que 2 journées de sud et la semaine était faite !

Mais ce que je préférais, c'était les vols sur l'Europe :
Jour 1 - Départ en après-midi ou en soirée
Vol de nuit de 6-7 heures
Jour 2 - Arrivée en Europe le lendemain en avant-midi
Une nuit à destination
Jour 3 - Vol de retour de 6-7 heures et arrivée à Montréal en fin de journée

J'aimais tellement visiter! Beaucoup d'agent de bord allait faire une sieste en arrivant, se relevait pour aller souper dans un grand restaurant ou bien aller magasiner du Prada ou du Gucci. Les filles aimaient bien pouvoir glisser dans une conversation «j'ai acheté mon sac à main Channel en Espagne le week-end dernier». Je ne connectais pas du tout avec ce genre de vie. Moi, je n'allais pas dormir en arrivant sinon ca débalançait tout mon sommeil pour plusieurs jours. Je partais souvent seule, parfois avec des nouveaux qui allaient en Europe pour la première fois. J'adorais partir seule et me perdre! Une fois, à Lyon, j'étais sortie de mon hôtel et j'étais partie à pied. J'essayais de me rappeler où je tournais pour être en mesure de revenir, mais après plus d'une heure de marche j'avais totalement perdu le fil. Tant pis! J'ai continué à marcher, j'ai vu plein de belles choses, j'ai regardé les gens passer et je suis arrêté manger dans un petit resto. Pour revenir à l'hôtel, j'ai pris un taxi. Un petit truc : toujours ternir une carte d'affaire de son hôtel sur soi, de cette façon un taxi peut toujours être en mesure de nous ramener même si on ne parle pas la langue du pays.

J'ai été plus d'une vingtaine de fois à Paris. J'aime tellement Paris. Quelques fois, j'allais visiter une attraction touristique, mais d'autres fois j'allais juste me perdre dans les différents quartiers de la ville. Pouvez-vous croire que je n'ai jamais réussi à visiter Versailles! Une fois, je suis arrivée trop tard et le château était fermé alors j'ai pu voir un peu les jardins. Une autre fois, j'y suis allée un lundi…mais c'est toujours fermé les lundis! Alors j'avais passé toute la journée dans les jardins magnifiques.

En Europe, j'ai eu la chance de faire des vols sur Paris, Lyon, Londres, Hambourg, Lisbonne…

J'ai aussi été quelques fois dans l'Ouest canadien. Une fois, à Vancouver, nous sommes sortis tout l'équipage ensemble et nous sommes allés prendre un verre sur une terrasse…en février! Bon, c'était frisquet mais très agréable. A quelques reprises, je suis allée à Calgary; l'équipage et moi avons loué un Jeep pour rouler jusqu'à Banff. On est allé voir le Banff Spring Hotel et le Château Lac Louise. C'est beau Les Rocheuses! J'y suis allée aussi avec Érick avec des billets «stand-by» pour un court séjour de deux jours. Un jour, j'y retournerai pour un plus long séjour.

J'aimais le style de vie, le côté «anti-routine» d'un horaire aussi variable et surtout j'adorais voyager et visiter! Par contre, je détestais les attentes dans les aéroports, les délais et les retards, les changements de dernières minutes. Aussi, on dirait que les gens perdent tout leur gros bon sens en rentrant dans un avion. Des passagers se chamaillent pour une histoire de dossiers abaissés et m'appellent pour que je vienne régler leur malentendu comme dans une classe de maternelle. Tout le monde veut un siège côté hublot, mais il n'y a pas 300 hublots! On s'obstine avec des mamans qui ne sont pas capables de garder leur enfant assis pendant une période de turbulence, elles ne réalisent pas que c'est dangereux et que c'est pour leur protection.

Le 11 septembre 2001 a été une date très importante au niveau de l'aviation…évidemment! Pour moi, ca a changé ma vision du métier. Il y a des agents de bords qui ont été pris plusieurs jours dans des villes étrangères. De mon côté, j'ai eu la chance d'être en congé. Les vols ont repris graduellement quelques jours après les attentats. Mon premier vol après le 9/11 a été vraiment bizarre. C'était un vol sur Paris. Le vol a été retardé à cause de tout le rattrapage qu'il y avait à faire. Un peu avant de partir, le pilote nous a annoncé qu'il y avait un nouveau délai à cause d'un bris mécanique. Les mécanos sont venus faire la réparation, mais il leur fallait attendre après une pièce. Finalement, ils ont réussi à réparer l’appareil sans la pièce et le pilote a donné le OK pour procéder à l'embarquement. Quand les moteurs ont démarré, il y avait des flammèches! Le pilote demande au mécano de faire la réparation avec les passagers à bord, mais après un certain temps il se rend compte qu'il faudra vraiment changer la pièce défectueuse. On fait sortir les passagers. La situation est plutôt étrange. Pourquoi le pilote avait voulu décoller sans remplacer la pièce défectueuse? On va voler au dessus de l'Atlantique quand même! Toute cette histoire ne m'inspirait pas, surtout après les évènements du 11 septembre. Je n'avais pas peur des terroristes, j'étais juste plus consciente des risques de l'aviation. Comme le vol avait été retardé plusieurs fois et avait maintenant plusieurs heures de délai, je pouvais décider de refuser de voler. Si le temps en devoir dépasse 16 heures, un agent de bord peut refuser. Il y avait eu 7-8 heures de délai + 1h30 briefing d'avant vol + 7 heures de vol à venir donc ca aurait dépassé 16 heures. J'ai décidé de ne pas faire ce vol, j'avais un mauvais feeling. Je me sentais un peu mal parce que pour le reste de l'équipage ca voulait dire encore plus de délai car il fallait quelqu'un pour me remplacer. Le vol en question a finalement décollé sans moi et tout s'est bien passé. À partir de ce jour, tout a été différent pour moi. J'étais tannée de tout ca.

En novembre, j'ai écrit ma lettre de démission. Je n'avais pas d'autre job, mais j'en avais vraiment assez. J'en ai parlé à une collègue qui m'a dit que je devrais attendre un peu vu qu'il y avait des rumeurs de fermeture. C'est ce que j'ai fait. Deux jours plus tard, la compagnie faisait faillite! J'ai pu avoir droit au chômage. J'avais peur de ne pas trouver d'emploi parce que le tourisme après le 11 septembre, ce n'était pas facile. J'ai été 3 mois sur le chômage dont un mois où j'ai eu un contrat à la SAQ (temporaire pour les Fêtes). Puis, j'ai trouvé un emploi chez un grossiste spécialisé sur l'Italie.

Malgré tout je suis vraiment contente d'avoir fait l'expérience d'être agent de bord. J'ai vraiment aimé ca pendant un certain temps et ca m'a beaucoup apporté. Malgré le fait que je ne travaille plus dans le domaine du voyage, ca reste un sujet passionnant pour moi. Quand je parle de voyage, j'ai tendance à m'emporter…comme vous l'avez sans doute remarqué! Et j'adore écouter l'émission «Mayday» qui parle de catastrophes aériennes !


Prochaine capsule : Immersion anglaise à Fredericton

lundi 14 mars 2011

L'Italie – Partie 5 : Rome & retour

JOUR 19 : En route vers Rome, dernière escale de notre voyage
Ce matin, nous prenons le bus pour la gare puis, le train Como / Milan / Rome Le trajet est long et on arrive à Rome vers 16h30. De la gare, on prend le métro pour 4 stations et ensuite, marche de 5 minutes. Quand on a réservé notre chambre hier sur internet, on s’est dit qu’on se payait le luxe pour Rome : une chambre privée! Quelle déception! Premièrement, on est loin de tout dans un quartier malfamé qui ne m’inspire pas. On est comme à côté du Métropolitain à Montréal! Deuxièmement, c’est un gros bloc appartements avec des graffitis. On doit monter au 3ieme étage, puis une fois passé une porte, ca donne sur un long corridor avec 3 chambres et une salle de bain. Très « basic » comme décor. C’est laid et bruyant à cause de la circulation. La douche est brisée alors elle ne tient pas accrochée et on se rendra compte qu’en plus il n’y a pas d’eau chaude! Bon, pour le luxe, on repassera! Et ca coute presque le double de ce qu’on payait ailleurs. On a payé plus en pensant avoir mieux et finalement on a pire! On sort souper dans une pizzeria près du Colisée pour y avoir un premier coup d’œil. Au retour, douche glacée et dodo. Ma première impression de notre séjour à Rome n’est pas fameuse et en plus je commence à m’ennuyer de la maison : mon chum, mon monde, ma douche et mon beurre de pinotte! Mais j'essaie de rester positive et je me dis que tout ira mieux demain.


JOUR 20 : Rome & le Vatican
Au levé, je suis moins négative à propos de Rome, de belles choses nous attendent! On embarque dans le métro…c’est l’heure de pointe et c’est infernal! On est entassés comme des sardines. J’ai des « d’sous d’bras » et des mauvaises haleines à moins d’un pouce de ma face! On débarque à la station « Ottaviano », près du Vatican. On fait la file pour visiter la Basilique San Pietro. Il y a tant de richesses dans cette église…l’Église qui dit de donner aux pauvres! Le travail artistique est incroyable et c’est impressionnant même si c’est la 2ieme fois que je la vois. On voit aussi le tombeau de Jean-Paul II. Ensuite, on se rend au Castel Sant’Angelo, puis on traverse le pont Sant’Angelo. Après, on se dirige vers la Piazza Navona. C’est une immense piazza, très jolie et pleine de vie avec 3 grosses fontaines. Il y a des artisans et des amuseurs un peu comme dans le Vieux-Port de Montréal. On continue vers le Panthéon, construit en 27 avant J.-C. Incroyable! Puis c’est la fameuse Fontaine de Trevi. Comme c’est la tradition, on y jette une pièce de monnaie en souhaitant revenir à Rome avec notre amoureux. Il y a tellement de monde! J'essaie de prendre la fontaine en photo, mais il y a toujours une foule devant. Ensuite, on se dirige vers la Piazza di Spagna qui est loin d’être fleurie comme sur les cartes postales, mais c’est tout de même une belle piazza pleine de vie. On marche sur la via Condotti, rue de grands magasins. On entre chez Prada juste pour le fun. Martine s’attarde sur une sacoche que la vendeuse nous décrit gentiment…elle coute 930 euros! C'est le prix d'un voyage d'une semaine à Cuba!!! C'est incroyable de penser que des gens vont dépenser une telle somme pour un accessoire de mode. On retourne à la Piazza Navona où j’avais vu une belle aquarelle de la Fontaine de Trevi que j’achète. J’ai pris l’habitude d’acheter une peinture ou une aquarelle en souvenir à chaque voyage que je fais. Je trouve que c’est une belle décoration qui est intemporel et que rappelle de beaux souvenirs. On relaxe un peu sur la Piazza Navona en dégustant un granite tout en écoutant un joueur de guitare et en écrivant un peu dans notre journal. Souper dans un resto sicilien: Tagliatelles aux champignons et veau marsala. Excellent! C'est un petit resto familial et sympathique, très typique. On nous offre même du Limoncello! On termine le tout avec un bon capuccino et un cannolo (un dessert sicilien : Le cannolo est composé d'une croûte de pâte frite et d'une farce à base de ricotta avec la forme d’un manicotti). On retourne à l’hôtel. On dort très mal car il fait vraiment chaud et c’est très bruyant. En plus, Martine qui se lève durant la nuit, croise une énorme coquerelle dans la toilette!

JOUR 21 : La Rome antique
Aujourd’hui on visite la Rome antique, cette partie de Rome qui date de l’empire romain avec toutes ses ruines. On commence par le Colisée. C’est tellement incroyable de penser que ce monument a près de 2000 ans! C’est impressionnant! À son ouverture à l’époque, il y a eu une fête qui a duré 100 jours et qui a fait 2000 morts avec ses combats de gladiateurs et ses combats avec des animaux. Nous dinons sur une terrasse en face du Colisée. Les restos sont vraiment plus chers près des importants sites touristiques. Ensuite, direction Palatino : grand site de ruines romaines qui date aussi de 2000 ans. On termine par le forum romain, duquel il reste en fait que quelques colonnes. C’est une journée de chaleur suffocante. On passe beaucoup de temps sur ces sites car on visite tranquillement et on prend des pauses à l’ombre fréquemment. La chaleur est insupportable et nous rend nonchalantes, on est fatiguée. Après on passe l’après-midi dans un café internet où Martine et moi, on s’échange nos photos par clé USB…à l’air climatisée. Après, on marche un peu en suivant le fleuve Tevere qui est tout petit et sale. On cherche une enoteca (l'équivalent d'une SAQ, mais où il est possible consommer du vin sur place et même de manger) pour rapporter du vin à Montréal. J’achète 2 bouteilles de Chianti! On soupe dans une pizzeria où on partage une pizza napolitaine. Rendu à ce point, on a juste hâte de retourner dans nos affaires. On rêve d’une longue douche chaude, d’un steak sur le BBQ et d’un déjeuner « 2oeufs/bacon »!

JOUR 22 : Le retour
Ce matin, douche glacée, puis départ. On prend le métro vers la gare puis le train pour l’aéroport de Fiumicino. On enregistre nos gros sacs et on garde nos sacs de jour comme bagage à main. La dame au comptoir nous demande si on a des liquides et on dit NON. Erreur! À la sécurité, on se fait enlever nos bouteilles d’eau qu’on venait tout juste d’acheter…bravo! Ensuite, on réalise qu’on a mis nos bouteilles de vin dans nos bagages à main…encore bravo! Vraiment pas fort pour deux filles qui ont travaillé dans le domaine du voyage pendant plusieurs années! Évidemment, ca ne passe pas la sécurité. On met nos 3 bouteilles de vin dans le sac à dos de Martine, qu’elle entoure avec le chandail qu’elle a acheté en cadeau à Danny. Le comptoir exige qu’on fasse emballer le sac dans du Saran Wrap. Résultat : une grosse boule verte (Saran wrap vert) qui nous coûte 8 euros! On croise nos doigts pour qu’elle se rende saine et sauve à Toronto. Le vol est long : 9h18. Martine et moi ne sommes pas assises ensemble. Je regarde 4 films! À Toronto, on prend nos bagages pour passer les douanes. Aucun liquide ne s’échappe de la boule verte…tout semble OK. Vol Toronto / Montréal. On atterrit à Montréal à 19h10 et on se dirige au carrousel. Comme on arrive d’un vol interne, on n’a pas de douanes à passer. On voit notre comité d’accueil de l’autre côté. Notre boule verte est intacte! On rejoint nos familles. Il y a Érick, ma sœur avec sa petite famille, ma mère, Karine & Alex (mes meilleurs amis) et la famille à Martine. Sur le chemin du retour, on fait un arrêt au St-Hub Express. Non mais c'est tu le resto parfaitement Québécois! C'est le «comfort food» idéal pour un retour au pays. À la maison, je passe la soirée à regarder mes photos avec ma gang. Dodo à minuit, crevée…donc 6ham pour moi! Quel beau voyage, quels beaux souvenirs!

Quelques jours après le retour…
Le retour a été difficile. Je suis comme sur un nuage et j'ai beaucoup de misère à redescendre les deux pieds sur terre et à revenir à la réalité et à la routine. Je suis revenue un samedi alors j'ai eu le dimanche pour me reposer. Mais le lundi matin, je n'arrivais pas à reprendre le «beat». C'est comme si ma tête était encore en Italie. J'avais déjà hâte au prochain voyage.

Concernant la propreté douteuse de notre chambre à Rome, Martine et moi avons toutes les deux eu des irruptions cutanées! Pendant tout le voyage, nous dormions dans nos draps d'auberge (tissus mince en forme de sac de couchage) même si on n'a jamais eu de doute sur la propreté ailleurs qu'à Rome. Mais à Rome, il a fait très chaud et le drap d'auberge a été un peu tassé pendant la nuit. Nous avions des boutons là où notre peau touchait directement les draps de l'hôtel. Souvenir de voyage…

L'Italie a été un merveilleux voyage. J'avais toujours rêvé de partir «sac-à-dos». C'était une nouvelle expérience pour moi et je suis vraiment contente de l'avoir fait.

Bilan
On a été vraiment bonnes au niveau de notre budget! Merci à Martine qui est beaucoup plus raisonnable que moi. En incluant les vols, passes de train, hébergement, repas, dépenses, souvenirs, pour un voyage de 22 jours, je suis «over budget» d’environ 200$... pas mal.


Prochaine capsule : Le métier d'agent de bord

jeudi 10 mars 2011

L'Italie – Partie 4 : Como

JOUR 14 : Arrivée à Como
On arrive à Como vers 20h et après 5 minutes de bus, on arrive à notre auberge. Como est une ville situé en bordure du Lac de Côme (Lago di Como) qui est entouré de montagnes. Notre auberge est à 2 minutes à pied du lac. On est à 1.5km du centre de Como, donc 15-20 minutes de marche. Il y a 3 dortoirs de 10 lits. Il y a 2 salles de bain avec en tout 4 toilettes et 4 douches. Le personnel parle français et ils sont vraiment très gentils, c’est très familial. On soupe à l’auberge car on n’a pas le courage de se rendre en ville. C’est une grosse journée alors, mini promenade après le souper et dodo.



JOUR 15 : Lago di Como en bateau
Il ne fait pas très beau et c’est frais, mais on décide tout de même de faire un tour de bateau, un dégagement est annoncé en après-midi. On prend le bateau qui fait la navette sur le lac pour se rendre à Bellagio, un trajet de 2h. Le paysage est super beau. Ca ressemble un peu à nos paysages québécois « lac/montagne ». Comme j'ai toujours de la misère à savoir si je suis plus «mer» ou «montagne», j'aime vraiment ce mix entre l'eau et les montagnes qui donne le meilleur des deux mondes. On arrive à Bellagio vers 12h30 et on trouve une mignonne terrasse pour diner. Le village est minuscule et on a vite fait le tour. À la sortie d'une église, on voit des mariés et on les prend en photo dans ce magnifique environnement. Ensuite on marche vers une pointe qui s’avance dans le lac. Splendide! On y passe une heure à relaxer et admirer la vue. Il y a une petite famille de canard qui vient nous voir de près et on voit aussi un cigne et un héron. On reprend le bateau de 15h45. Le ciel est maintenant dégagé et il fait soleil. On fait un arrêt à Lenno, située sur l’autre rive du lac. C'est un minuscule village, il n'y a pas grand chose à voir mais encore une fois il y a une belle vue sur le lac. On y fait une pause « gelato » avant de rependre le bateau pour Nesso, puis Torno. De Nesso, le bateau est tout petit et nous sommes presque assises sur l’eau. Torno est aussi minuscule mais très charmante et vraiment pas touristique. Au port, plusieurs Italiens relaxent sur des bancs de parc face au lac. On a l'impression d'être témoin de leur quotidien. On soupe dans un petit resto, sur une superbe terrasse donnant sur le lac et c’est le soleil couchant. On décide de faire comme les vrais Italiens et de commander toutes les étapes du repas…mais tout en une seule portion qu’on partage : entrée de salade caprese (théoriquement, on aurait dû la manger après le plat principal comme le font les Italiens), suivi du plat de pâtes qui est un spaghetti au fromage Gorgonzola, puis on choisi pour plat principal un lavarello qui est un poisson vivant dans ce lac, un accompagnement d’épinards au beurre. Une chance qu’on a tout divisé en deux! Quoi de mieux qu'un délicieux repas avec vue sur le coucher du soleil derrière les montagnes. Sur le bateau du retour, on est les seules passagères et le capitaine nous fait conduire le bateau! On a même la chance de voir le coucher de soleil sur le bateau. WOW! C'est tout simplement magique.


JOUR 16 : Milan
On a très mal dormi. Des Coréennes sont arrivées hier soir à 22h00 et elles ont fait du vacarme jusqu’à 1h am. Elles ont manqué totalement de savoir-vivre en allumant toutes les lumières du dortoir et en ne faisait aucun effort pour essayer de réduire le bruit. À un certain moment, je me suis tannée et je leur ai demandé de fermer la lumière. Elles ont dit «yes», mais ca n'a rien changé. Nous avons logé dans quatre auberges de jeunesse jusqu'ici et c'est la première fois que je vois des gens manquer autant de respect. On se lève tôt pour aller à Milan. On demande de changer de dortoir pour être le plus loin possible des Coréennes. Avec tout ca, on quitte un peu plus tard et on manque le train de 9h17 alors on doit attendre celui de 10h17. En plus, c’est un train régional alors il arrête à toutes les petites stations et on arrive à Milan seulement vers 11h30. À la sortie de la gare, on se dirige vers le Castelvecchio; c'est un super beau bâtiment ancien avec une tranchée tout autour. Ensuite, on marche sur la grande rue piétonnière où se trouve plein de grands magasins de marques. On dine sur une terrasse sur cette rue. Puis, on se dirige vers le Duomo (cathédrale). Vraiment impressionnant! Martine se fait refuser l’entrée car elle est en short mais j’y vais quand même. Par chance, ce matin, j'ai mis des bermudas qui vont jusqu'aux genoux alors je ne suis pas «indécente» et je peux entrer. C'est une église majestueuse avec de grandes colonnes et des sculptures de bois, c'est très sombre à l'intérieur. Après, on va dans une galerie semi-intérieure avec des grands magasins. Il fait super chaud et on est terriblement fatiguée alors nous ne sommes pas très enthousiastes à visiter. Milan est une grande ville de magasinage et nous ne sommes pas enchantées par cette ville. On manque d’énergie alors on reprend le train de 15h30. On soupe sur une terrasse au centre de Como et puis on passe une soirée relaxe.


JOUR 17 : Rando en montagne
Aujourd’hui c’est la randonnée en montagne. On se lève tôt mais je suis fatiguée, j’ai mal à la tête et je manque d’énergie. Une heure de bus pour se rendre à Menaggio (je dors tout le trajet!) et de là, un autre 30 min. de bus pour monter vers Breglia. Breglia est déjà à 700m d’altitude et c’est le début du sentier. Notre premier but est le Refugio Menaggio à 1400m d’altitude. C’est un beau sentier avec des belles vues, mais y’est « tof »! Ca monte à pic et il fait vraiment très chaud. On prend une petite pause sur une aire de pique-nique où la vue est superbe. Puis, on continue notre chemin. Nous avons de la difficulté à voir les panneaux qui indiquent le sentier. Quand on en voit un, on chante la chanson de Ace of Base «I saw the sign». Encore aujourd'hui, quand j'entends cette chanson, je pense à cette journée de rando au Lac de Côme! Après un bon moment, un voit enfin le refuge au loin. Le dernier bout est plat mais c’est un petit sentier étroit qui longe le précipice. À certain moment, je manque pied et je perds l'équilibre. Martine me rattrape par la manche de mon chandail. Oups! Nous devons vraiment être prudentes. Au refuge, on peut continuer jusqu’au Mont Grona à 2100m, ce qu’on élimine comme option…on est trop brulées! Par contre, on décide de continuer 15 min. vers un point de vue qui s’appelle Pizzo Copa. On a une vue incroyable à 360°! On voit les 2 pointes du Lac de Côme (qui est en forme de « Y » inversé), mais aussi Lago di Piano et même le lac de Lugano à la frontière de la Suisse. Il y a des pics enneigés au loin qu’on ne voyait pas d’en bas. Martine prend une belle photo de moi où on dirait que je suis carrément dans les nuages. On resterait bien là des heures, mais en quelques secondes le ciel s’ennuage et s’assombrie en alors on redescend. Il y a du tonnerre et la pluie nous rattrape à mi-chemin. On termine donc cette randonnée sous la pluie, mais je suis bien contente de ne pas avoir été au sommet pendant cet orage. Nous revenons à Como en fin de journée. À notre retour à l'auberge, je me rends compte qu'on a volé ma serviette de douche. J'avais acheté une serviette qui est faite exprès pour ce genre de voyage; elle était en tissus du genre chamois alors elle séchait très vite et en plus elle était très compacte une fois pliée. Elle m'avait couté 30$. Je l'avais oublié dans la douche au lieu de la suspendre près de mon lit comme d'habitude. Je sais très bien que c'est une fille du groupe de coréennes car à notre départ le matin, il ne restait qu'elles. Maintenant, elles sont parties alors adieu ma serviette! C'est sûre que ca fait chier de perdre 30$, mais le pire c'est que je n'ai plus de serviette pour le reste du voyage! Une chance, Martine me prête la sienne…on pourra dire qu'on aura tout partagé! Pour le souper, nous allons dans un resto de grillades en ville. Martine prend un risotto à la perche du lac (poisson), j’y goute et c’est vraiment très bon. La marche de 15 min. pour le retour à l’auberge nous semble interminable!


JOUR 18 : Como & Brunate
Aujourd’hui, on prend ca relaxe. Le voyage tire à sa fin et la fatigue se fait sentir. On fait la grâce matinée et vers 10h, on se dirige à pied vers le funiculaire qui monte vers le village de Brunate à environ 700m d’altitude. C’est un beau petit village qui surplombe le lac, tout en haut de la falaise. On marche vers une pointe qui donne un magnifique panorama sur le lac. On s’assoit sur un banc de parc à l ‘ombre, mais avec les jambes au soleil, pour jaser un peu et écrire. C'est ca la dolce vita! On dine sur une terrasse avec une belle vue. Je choisis la polenta et la salade de fruits de mer. La polenta est un met traditionnel italien qui est en forme de galette et qui est composé de semoule de maïs. C'est pas pire…un peu pâteux. La salade de fruits de mer est froide (!!!), c’est plein de choses caoutchouteuses et un peu bizarres : calmars, pieuvres, huitres et autres choses non identifiables! Bon ce n'est pas le meilleur repas que j'ai mangé en Italie, mais la vue compense pour ca! Ensuite, autre point de vue qui donne sur la ville de Como. De là, on voit tout le chemin qu’on marche à chaque jour pour aller en ville; environ 1.5km. Au lieu de prendre le funiculaire, on descend une partie à pied par une petite route, assez à pic, qui descend en « S » vers une autre station plus basse du funiculaire. Belle promenade! On voit des belles maisons qui semblent si paisibles. On se demande si l’une d’elle est la maison de George Clooney qui a une résidence dans le coin. Beaucoup de personnalités connues et de gens riches ont des villas ici au Lac de Côme, c'est une destination très prisée chez les célébrités d'Hollywood. Au retour à Como, on s’assoit face au lac et on relaxe en mangeant une bonne gelato. Ensuite, on marche dans les petites rues de Como qu’on n’avait pas encore découvertes. J’achète mon souvenir de Como : une sacoche rouge à seulement 9 euros! Martine trouve une belle sacoche en vrai cuir d'Italie pour environ 50 euros. Ce soir, c'est le traditionnel souper viandes froides et vin dégusté dans le jardin de l’auberge.




À suivre…L'Italie – Partie 5 : Rome & retour

lundi 7 mars 2011

L'Italie – Partie 3 : Romantique Venise

JOUR 12 : Découverte de Venise
Nous sommes tristes de quitter la merveilleuse Toscane si paisible. Je n’ai même pas le gout d’aller à Venise, je voudrais rester ici pour tout le reste du voyage. Nous prenons le bus pour Florence, puis le train pour Venise. On arrive à Venise à 13h15 et on va tout de suite à l’office de tourisme dans la gare où on achète une passe de vaporetto. Le moyen de transport en commun à Venise est le vaporetto; il s'agit d'un bateau-bus qui se promène dans les canaux et ca fonctionne sur le même principe que nos autobus avec des circuits et des arrêts préétablis. Il y a le canal qui passe juste devant la gare et un pont qui le traverse. Moi que ne voulais pas quitter la Toscane ce matin, je suis déjà sous le charme de Venise! Notre auberge est sur l’ile de Giudecca, juste en face de la Piazza San Marco. C'est une grosse auberge de 260 lits. On est au 3ième étage dans un dortoir de 16 lits superposés. Ici, il y a un bloc réservé aux filles et un réservé aux garçons; la clientèle est très jeune. Une fois nos bagages déposés, on part en vaporetto vers la Piazza San Marco. Nous sommes vraiment impressionnées par la basilique San Marco et la piazza. C’est grandiose! Il y a de belles peintures sur chacune des arches extérieures. Je monte au balcon de l’église pour admirer la vue d’en haut. La piazza est pleine de pigeons, comme dans les films. On se promène dans les petites rues et ruelles, on traverse les ponts. C’est beau partout! On voit le fameux Ponte Rialto et le Grand canal. On soupe dans un resto un peu à l’écart du centre, une table donnant sur un petit canal. Les restos sont chers à Venise. Pendant qu’on mange, un chien vient faire ses besoins juste devant la terrasse. Le serveur du resto arrose ce qui peut s’enlever à l’eau, puis prend une serviette de table et un porte-poussières pour enlever le solide. Je suis agréablement surprise de voir ca…jusqu'à ce que je voie que le serveur jette tout ca…dans le canal! On termine avec quelques photos de fin de journées avec un éclairage superbe. On rentre tôt car nous sommes crevées! Notre auberge est vraiment une place de jeunes fêtards. Devant l'hôtel, il y a une gang très bruyante; l'alcool et le pot sont au rendez-vous!


JOUR 13 : Visite de Venise
Aujourd'hui, le 14 mai, ca fait 17 ans qu'Érick et moi sortons ensemble. Je suis dans la ville la plus romantique au monde, c’est mon anniversaire de fréquentation et mon chum n’est pas avec moi! Aujourd’hui, on décide de faire une « ride » de vaporetto pour visiter Venise. On prend un vaporetto qui fait le tour de Venise. On voit différentes vues : certains endroits sont plus industriels, d’autres plus résidentiels et évidemment d’autres sont très touristiques. On voit aussi l’hôpital et le cimetière. Nous faisons un arrêt à Murano, endroit reconnu pour son verre soufflé. J’achète un collier pour moi et un pour ma mère. Il y a plusieurs magasins qui vendent toutes sortes de choses en verre soufflée : des bijoux, des lampes, de la vaisselle… Ensuite retour vers San Marco où on mange un panini sur une terrasse. Puis, on embarque sur la ligne de vaporetto qui fait le Grand Canal au complet, de San Marco jusqu’à la gare, donc qui traverse presque tout Venise. On passe sous le Rialto, on voit plein de bâtiments anciens. On revient ensuite à pied vers San Marco pour explorer les petites rues. On négocie un tour de gondole…50 euros pour 20 min.! Mais impossible d’être à Venise sans faire un tour de gondole! Notre gondolier nous a fait un bon prix comparativement aux autres, mais il passe une bonne partie du trajet à parler au cellulaire! À Venise, tout est en bateau : ambulance, pompier, déménagement! En après-midi, on visite l’église San Giorgio. On monte au sommet de la tour du clocher et on a une vue merveilleuse sur Venise qui nous fait voir l’ampleur de cette ville. C’est impressionnant de voir comment fonctionne cette ville où la seule façon de se transporter est par l’eau ou à pied. Pour souper, on achète proscuito, salami, fromage, olives et pain et on déguste tout ca sur le bord d’un canal avec notre vin acheté en Toscane. Au retour à l’auberge, j’appelle Érick. Ca fait vraiment bizarre de ne pas être avec lui aujourd’hui. Je commence à m’ennuyer de lui et j’ai hâte de pouvoir tout lui raconter et lui montrer les tonnes de photos que j’ai prises.


JOUR 14 : Venise / Vérone / Como
C’est la grève des vaporettos aujourd’hui à partir de 9h. On part plus tôt pour l’éviter, mais on se trompe de direction et finalement il est passé 9h alors on doit marcher 15 minutes, vers une autre station, avec nos gros sacs et ca nous prend un temps fou pour se rendre à la gare. On embarque sur le train pour Vérone à 11h09. On ne sait pas qu’il y a deux gares à Vérone…Évidemment, on ne débarque pas à la bonne gare alors on doit reprendre un autre train. Avec tout ca, on n’a pas beaucoup de temps pour visiter Vérone et en plus il pleut. On voit l’Arena, la maison de Roméo, la maison de Juliette et son fameux balcon. Il y a un mur où les amoureux inscrivent leurs noms…j’écris « Chatou & Bilou ». Vérone est une ville grande et moderne avec un centre ancien et historique. On prend encore une bonne gelato avant de rembarquer dans le train Vérone / Milan / Como.


À suivre : L’Italie – Partie 4 : Como