lundi 2 mai 2011

La Gaspésie

Première visite
Je suis allée pour la première fois en Gaspésie à l'été 1997. Nous étions passés par la Vallée de la Matapédia pour se rendre à Fredericton et on en avait profité pour visiter un peu et passer une nuit dans un Bed & Breakfast de Causapiscale. Ce fût une visite éclair.

Deuxième visite
J'y suis retournée à l'été 2003. Cette fois, nous avons fait le tour. Nous sommes passés par le Parc de la Gaspésie et nous y avons fait une petite randonnée. Ensuite, on est allés rejoindre des amis à Percé. La vue de notre camping était magnifique ! On voyait l'impressionnant Rocher Percé de notre tente. Nous avons marché tout autour du Rocher à marée basse. La plupart des gens ne se rendait même pas jusqu'au trou. Nous nous sommes rendus jusqu'au trou et nous avons même traversée le fameux trou. On avait souvent de l'eau jusqu'au genou et parfois même jusqu'à la taille lorsqu'on était au milieu du trou. L'eau était glacée ! Il semble que la température de l'eau est de 4 degré. Je ne sentais même plus mes pieds ! J'ai tellement aimé cette petite expédition !

On a aussi été sur l'ile Bonaventure. C'est une île où il y a une colonie de fous de bassan. C'est vraiment impressionnant de voir tant d'oiseaux dans un même endroit. Ce sont de beaux oiseaux et ils sont intéressants à regarder agir. On a fait le tour de l'île à pied, ce fût pénible parce qu'il faisait terriblement chaud. Mais quelle belle journée !

On a ensuite été passer quelques jours dans le Parc de Forillon. Encore un très beau parc de la SEPAQ.

Sur le chemin du retour, nous avons diné dans un petit resto de Lac St-Pierre en face du fleuve. J'y ai dégusté un vol-au-vent aux crevettes…tellement bon !

Troisième visite
À l'été 2008, nous sommes retournés en Gaspésie. L'année précédente, on avait fait une semaine de camping dans Charlevoix avec de belles randonnées et j'avais le goût du même genre de vacances, mais dans une destination différente. On savait qu'il y avait plusieurs sentiers et de belles montagnes dans le Parc de la Gaspésie alors on a opté pour cet endroit. Nous avons coupé notre route en faisait un stop de 3 nuits au Parc du Bic (un parc vraiment intéressant dont je parlerai dans une prochaine capsule). Ensuite, on était 6 nuits dans le Parc de la Gaspésie. On termine par un «petit» détour par Manic 5. Ca faisait 13 jours de camping consécutifs; c'était la première fois que je faisais du camping aussi longtemps. Ca demandait beaucoup de planification au niveau des repas pour ne pas devoir aller à l'épicerie, sauf entre les deux séjours. Mais je pense que c'est le séjour où on a le mieux manger…même mieux qu'à la maison ou au resto !!!

Nous avions planifié faire deux grosses randonnées : le Mont Albert et le Mont Jacques-Cartier. Nous voulions faire ces randos les journées où la météo était la plus favorable. Malheureusement, la météo était très incertaine à tous les jours. Le matin, il faisait froid et nuageux et on se demandait toujours si c'était pour se dégager un peu ou s'il allait pleuvoir. On a attendu les premiers jours, puis on s'est dit qu'on n'allait pas laisser la météo nous arrêter.

Nous avons commencé par la randonnée au Mont Jacques-Cartier. Le sommet est plus haut que le Mont Albert, mais le dénivelé est moins important car le sentier part déjà un peu en altitude. 8.3km et 465m de dénivelé, durée de 4-5h. La météo de la journée est incertaine. C’est nuageux et venteux, il ne fait pas très chaud. La première moitié se fait dans la forêt. La montée n’est pas très abrupte et ca se fait très bien. Puis, la deuxième moitié est complètement dénudée. On se croirait vraiment dans le grand nord ! Le sol est rocheux, avec des galets et il y a des inukchuk qui déterminent le sentier. C’est de plus en plus brumeux, on voit à peine à quelques mètres devant nous. C’est un endroit où il y a beaucoup de caribous et on arrive à en voir quelques uns malgré le brouillard. Arrivés au sommet, avec la bruine, le vent et le froid, on a l’impression d’être en expédition sur un des grands sommets du monde tellement les conditions sont mauvaises. Il fait 5 degré ! On se réchauffe un peu dans la cabane. À l’extérieur, il y a des photos qui illustrent la vue qu’on devrait avoir…mais on voit absolument rien ! On mange quand même notre lunch au sommet; on a même apporter une demi-bouteille de vin…mais on ne traine pas trop longtemps parce qu’on est exposés au grands vents et c’est pas chaud du tout !!!

Ce qu'on aurait dû voir au sommet du Mont Jacques-Cartier

Ce qu'on voyait...rien !


Pendant la descente, c’est le déluge ! Il pleut très fort pendant la majeure partie du trajet. J’ai un bon imper au niveau du haut du corps, mais mes bermudas et mes souliers sont complètement trempés.

De retour au camping, on prend une bonne douche chaude et on enfile des vêtements secs et chauds. Il y a une buanderie, alors on en profite pour sécher le linge. Je fais sécher mes souliers au séchoir à cheveux !

Malgré la météo, en fait peut-être même grâce à la météo, ce fût vraiment une belle expérience et une belle randonnée. J’ai vraiment eu l’impression de braver le temps ! Je dois avouer par contre que j’espère pouvoir voir la belle vue la prochaine fois que j’irai faire le Mont Jacques-Cartier !

Le lendemain, nous allons au Mont-Albert. C'est un parcours de 17,4 km d'une durée d'environ 6h-8h avec un dénivelé de 870m qui est considéré «difficile». C'est environ 5-6 km pour se rendre au sommet, puis ensuite la descente fait le tour du mont sur 12 km. Je n'avais jamais fait d'aussi longue rando. Je suis un peu nerveuse et je ne sais pas si je serai capable de le faire en entier. Mais il s'agit d'une boucle qui fait le tour du mont alors si jamais je suis brulée rendue au sommet, je peux toujours revenir par le même sentier qu'à l'allée ce qui ferait 12 km au lieu de 17. En prime, il fait super beau finalement !

Ca monte quand même assez à pic. Je prends plusieurs pauses durant la montée et je trouve ca «rushant». Environ au tiers de la montée, il y a une pierre commémorative d’un homme qui est mort en faisant cette rando ! C’est un dentiste qui ne s’était pas accordé de vacances depuis longtemps et qui était avec un groupe d’amis. Il est décédé d’une crise cardiaque en montant le Mont Albert…mettons que je me suis demandée si je devais continuer !!! Mais évidemment, il aurait bien pu faire une crise cardiaque n’importe où et c’était probablement une question de temps pour lui avant que ne se déclenche cet évènement. Ca fait réfléchir pareil…

Dans la dernière partie de la montée, on sort de la forêt et on atteint la limite des arbres. Je suis complètement brulée et je me dis que je ne pourrai jamais redescendre par la longue boucle. Quand on atteint enfin le sommet…WOW !!! C’est magnifique. Ce qui est bien avec la rando en montagne, c’est que nos efforts sont toujours récompensés par une vue et un paysage splendide; c’est toujours ce à quoi je pense quand je commence à être fatiguée et essoufflée. On dirait que rendu au sommet, on retrouve toute notre énergie !

La météo est parfaite, on a une vue à des kilomètre à la ronde. Un guide nous dit que c’est une des rares journées d’été. Il considère comme une journée d’été, les journées où il fait soleil avec un mercure de 25 degré ou plus; il y en a moins d’une dizaine par année sur le Mont Albert. On est vraiment chanceux, c’est la plus belle journée de notre séjour. On déguste notre lunch avec une demi-bouteille de vin dans cet endroit paradisiaque. C’est trop beau, on ne veut plus repartir.


Ca nous a pris environ 4 heures pour atteindre le sommet. On nous dit que le retour par la longue boucle prendra le double du temps de montée. Mais j’ai de la difficulté à le croire. Pour moi, monter est toujours plus exigeant et plus long, mais je n’ai pas de problème pour la descente. On se dit que malgré que ce soit le double de la distance, le temps sera égal donc on estime à 4 heures. Alors, après s’être bien rassasiés et reposés, je me sens d’attaque pour redescendre par la longue boucle de 12km. Souvent, les descentes sont un peu moins excitantes; des fois parce que le retour se fait par la même route que l’allée ou simplement parce qu’on a déjà vu le point culminant du trajet. Mais cette fois, ce n’est vraiment pas le cas. Comme on fait le tour du mont, on garde une belle vue longtemps avant de retomber dans la forêt. C’est vraiment dénudé et le paysage est très spécial. J’ai l’impression d’être au Grand Canyon…je n’y suis jamais allée, mais c’est comme ca que je l’imagine. C’est très rocailleux, de grosses pierres recouvrent totalement le sol et elles sont un peu rougeâtres. C’est difficile pour les chevilles qui sont très sollicitées par ce sentier inégal; les pierres sont quelques fois instables. Pendant un moment, on longe un ruisseau qui coule dans la montagne entre les grosses roches. On ne se tanne pas de regarder autour de nous et voir la beauté du paysage.

Vers la fin, je commence à être vraiment fatiguée. Je ne suis pas essoufflée, en descente le cardio n’est presque pas sollicité, mais tout mon corps commence à ressentir la fatigue de ce long parcours. Les 2-3 derniers kilomètres sont longs et j’ai hâte d’arriver. Quand on arrive enfin au bout, je suis vraiment contente et fière de moi. C’est sans aucun doute la randonnée la plus difficile que j’ai fait jusque là. Et c’est la plus belle que j’ai fait au Québec jusqu’à aujourd’hui. Je conseille le Mont Albert à tout le monde. Ce n’est pas une rando facile, mais elle est tout de même accessible à tous ou presque.



Durant notre séjour dans le parc, on a fait aussi quelques autres petites randonnées, dont le sentier du Lac aux Américains qui est facile et très beau et on a fait un peu de vélo aussi. C’est tellement un beau parc pour les amoureux du plein-air !


Prochaine capsule : Voyage de noces en Grèce