lundi 19 septembre 2011

Comment «dealer» avec le fait d’arriver en dernière position ?

Oui je sais, dans une course comme dans n’importe quel sport, il doit y avoir un dernier ou une dernière….mais c’est toujours mieux si c’est quelqu’un d’autre que soi !

Dimanche, j’ai participé à La Grande Vadrouille de Vaudreuil, un évènement qui fait parti du circuit Endurance. J’ai commencé à courir il y a un an et, avant dimanche, j’avais participé à une seule autre course. En avril, j’ai fait le 10km de la course de Champfleury. J’ai terminé avant dernière avec un temps de 1h22min (voir capsule du 14 avril).

Dimanche, c’était un peu comme un mini-test avant le jour J : le demi-marathon de Montréal le 25 septembre. La semaine passée, j’avais fait un super entraînement, une course de 8km en une heure. J’avais une vitesse moyenne de 8km/h, un record pour moi mais surtout, j’avais trouvé ca facile, mon cardio était resté bas et je n’avais pas du tout eu l’impression de «rusher». Je visais donc de faire le 10km idéalement en 1h15 dimanche, mais surtout pas au-delà de 1h20.

Nous étions plus de 200 à prendre le départ du 10km. Après à peine 2 minutes, j’ai su que je finirais la dernière. Tout d’abord, j’étais tout en arrière du peloton au départ, mais comme nous étions peu nombreux, ça ne faisait pas une grande différence. Aussitôt le coup de départ donné, j’ai vu tout le monde partir en avant de moi, tout le peloton se distançait dès le début. Déjà là, ça donne une méchante «drop» à la motivation. Mais le plus difficile, c’est que la voiture qui sert à fermer la queue de la course me collait au cul ! Je comprends que cette voiture soit nécessaire (quoi qu’à Champfleury c’était un vélo donc beaucoup moins stressant), mais était-elle obligée de me suivre de si près ?!?!?!? J’entendais les coups de pédale à gaz donnés par le chauffeur et ça me stressait vraiment. Je me sentais poussée par la voiture et tirée par le peloton qui prenait de l’avance devant moi. Ceci a fait que je suis allée beaucoup trop vite au début, je n’ai pas suivi mon propre rythme. J’ai poussé la machine pendant les 2-3 premiers kilomètres et j’ai fait monter mon cardio au max. Ensuite, j’étais brulée et je n’ai pas réussi à récupérer ni à faire redescendre mon rythme cardiaque. J’ai commencé à me dire que je ne serais pas capable de finir la course. Le mental est un élément TRÈS important dans une course. Là, j’étais dans une vrille dépressive côté motivation. Au km 4, j’ai fait une pause marchée. J’ai déjà fait 10km sans aucune pause et là je marchais après seulement 4 petits kilomètres !!! Et je sais qu’une fois que j’ai pris une pause, on dirait que mon corps veut plus de pauses alors c’est un cercle vicieux. Après la première boucle, soit 5km j’ai hésité…j’arrête ou je continue… Je me suis trompée et j’ai bifurqué du parcours par erreur (à peine une vingtaine de mètres) alors un participant m’a demandé si je prenais cette direction parce que je voulais finir la course. L’espace d’un tout petit instant, j’ai failli dire oui. Mais je me suis dit que je préférais finir la course en deux heures s’il le fallait plutôt que d’abandonner et de ne pas la finir du tout. Alors j'ai repris le parcours.

Quand j’ai complété le premier tour (c’était deux boucles de 5km), j’ai vu mon chum sur le bord du parcours qui m'encourageait. Il a couru à mes côtés pendant quelques secondes pour me remonter le moral en me disant que j'étais capable et qu'il était fier de moi. Il me connait bien, il savait que la course n’allait pas bien (mon chum devait participer, mais il était blessé à un pied alors il a préféré se soigner pour être en forme pour le demi-marathon la semaine prochaine). Il a réussi à me remonter un peu le moral. J’ai croisé mon ami Jocelyn, qui participait au 10km lui aussi, à deux reprises sur le parcours et il m’a encouragé. Les meilleurs coureurs qui me dépassaient lors de leur deuxième tour (alors que j’étais toujours au premier) m’encourageaient eux aussi. Je me suis demandé si c’était sarcastique, mais ils avaient l’air bien sincère. Dans un certain sens, ça m’encourageait, mais dans un autre sens je me sentais comme la petite dernière qui fait pitié…avec le char de fin course dans mon derrière.

Vers la fin, j’avais réussi à stabiliser ma vitesse et mon cardio. Dans les derniers 800m environ, j’ai vu que j’avais une chance de faire moins que 1h20 alors j’ai clanché ! J’ai couru le plus vite que je pouvais, j’ai tout donné…mais j’ai quand même dépassé 1h20. J’ai terminé la course avec un temps de 1h20min49sec. Pour dire à quel point j’ai «rushé» pendant cette course, mon rythme cardiaque moyen a été de 173 battements par minute !!!

Avec le recul, je me dis que j’ai quand même un meilleur temps que ma première course de 10km, j’ai une moyenne de 7,65km/h ce qui est dans ma vitesse habituelle…donc pourquoi je ne suis pas satisfaite ? Je suis arrivée 241e sur 241 coureurs…la dernière. Est-ce que le fait d’être la dernière a éveillé mes vieilles bibittes, les souvenirs d’enfance où j’étais toujours la dernière dans n’importe quelle activité sportive et où on ne voulait pas de moi dans son équipe ? Oui, être la dernière fait mal à l’orgueil. Mon chum a eu beau me répéter que bien des gens n’essaient même pas de le faire alors que moi je l’ai terminé, mais ça fait quand même une petite égratignure sur la fierté. Mais je pense que ce qui me dérange encore plus que le temps ou le fait d’être arrivée dernière, c’est que je n’ai pas eu une belle course. Je me suis démotivée dès le début, moi qui a toujours dit que ma force c’était mon mental. Je suis une personne déterminée et persévérante et je me suis laissée abattre au tout début de la course par des détails sans importance. Je n’ai pas besoin d’être la meilleure, mais je veux être au meilleur de moi-même. Je n’ai jamais été compétitive au niveau du sport (j’aurais été bien malheureuse sinon!!!), mais je me découvre un côté que je ne connaissais pas : j’aime me dépasser.

Dans 6 dodos, c’est le grand jour, c’est le jour qui est mon but ultime depuis un an. Le 25 septembre, je participerai au demi-marathon Oasis de Montréal, ce sera mon premier demi. Une course de 21,1km…jusqu’à maintenant mon plus gros entraînement a été de 15km (2h). Quand j’ai commencé à courir il y a un an, je n’avais pas d’objectif de temps, je voulais juste le terminer sur mes deux jambes. Aujourd’hui, j’ai l’objectif de le faire en moins de 3h. C’est faisable…difficile, mais réalisable. Si je regarde le classement des années passées, je ne devrais pas être la dernière (au 10km non plus je ne serais pas la dernière). Une amie qui a fait le marathon (42,2km!!) d’Ottawa a déjà dit «je veux avoir du plaisir à courir et je veux finir avec le sourire» alors ce sera mon but pour dimanche ! Je veux donner le maximum, me dépasser et même me surpasser, mais je veux surtout vivre une belle expérience enrichissante et satisfaisante.

Dimanche passé à Vaudreuil, mon amie Roxanne a participé à sa première course : 5km. Elle a réalisé un temps de 37min et quelques poussières. Elle était très émotive au fil d’arrivée et ça m’a rendue émotive moi aussi. J’étais fière d’elle. J’aime voir les gens se dépasser, j’aime voir le bienfait que le sport peut apporter non seulement physiquement mais moralement aussi. Elle me dit souvent que je suis un peu une inspiration pour elle. Ça me fait vraiment plaisir de voir que j’ai pu aider à motiver quelqu’un. Bravo Rox pour ta belle course ! Bravo aussi à Jocelyn qui a fait le 10km en 53 minutes !

Alors je dis «si je peux le faire, n’importe qui peut y arriver avec de la volonté» !!!