lundi 8 octobre 2012

Demi-marathon de Montréal 2012

Il y a deux ans (septembre 2010), je commençais à courir. Au début, je courrais par intervalles de une minute et j’avais hâte que la minute finisse ! Un an plus tard, en septembre 2011, je participais à mon premier demi-marathon. J’ai couru le 21,1 km du Marathon Oasis de Montréal en 3h09. La fierté que j’ai ressentie à l’arrivée est indescriptible ! J’en revenais pas…moi, Chantale, j’avais réussi à courir un demi-marathon !!!

Le 23 septembre 2012, un an plus tard, je cours mon quatrième demi-marathon. En mai dernier, à Ottawa, j’avais réussi à passer sous la barre des trois heures avec un chrono de 2h59.

Pour aujourd’hui, mon objectif est de 2h55. Ce n’est pas une grosse différence avec Ottawa, mais retrancher des minutes n’est pas une mince tâche.

Quand j’ai couru l’an passé, ma mère était venue m’encourager et me voir passer le fil d’arrivée. Rappelez-vous que l’an dernier au marathon, il avait fait très chaud. Ma mère avait été traumatisée de voir les coureurs arriver et certains qui tombaient comme des mouches. Elle avait eu peur de voir l’état dans lequel j’allais arriver. Mais, bien que j’étais épuisée, je pense que ma satisfaction était palpable. Elle m’a dit ‘’l’an prochain, je vais faire le 5km à la marche’’.

J’ai réussi à lui faire réaliser que marcher 5k ne serait pas un défi pour elle. Elle a alors dit qu’elle ferait le 10km. Elle a fait un petit test et est allée faire une marche d’environ 4km et elle a trouvé que ce n’était pas si difficile. On était en mars, soit 6 mois avant le Marathon de Montréal. Je lui ai dit que passer de 4 à 10 km en 6 mois ne serait pas un gros défi non plus pour elle. Tranquillement, j’ai réussi à la convaincre de s’inscrire au demi-marathon et de se donner le défi de marcher 21,1 km ! Elle s’est inscrite avec deux amies : Johanne et Micheline. Je leur ai préparé un plan d’entraînement sur 6 mois pour les amener graduellement à pourvoir marcher des distances de plus en plus longues. Elles ont suivi leur programme religieusement.

De mon côté, j’ai pris une semaine de pause après Ottawa à la fin mai et je suis réembarquée dans mon programme d’entraînement pour Montréal.

Erick pour sa part, avait réussi à convaincre notre ami Jocelyn de s’inscrire au 42,2 km ensemble. Erick avait couru un marathon complet à Red Rock Canyon en mars au profit de la Société de leucémie et lymphome du Canada. Pour Jocelyn, ce serait une première. Malheureusement, après 3 mois d’entraînement et un mois avant le jour J, Jocelyn s’est blessé en vacances et a dû déclarer forfait pour le marathon.

J’ai compté les dodos avant la course, mais je dois avouer que mon focus était beaucoup plus sur un autre évènement important qui allait avoir lieu le lendemain du marathon : mon opération pour mes yeux. Ceci a fait en sorte que j’ai commencé à me sentir un peu plus nerveuse seulement la veille de la course quand nous sommes allés chercher nos dossards.

Samedi – veille du jour J

En me levant le matin, je commence enfin à ressentir la fébrilité. On s’en va à l’expo à la Place Bonaventure afin de prendre possession de notre ‘’kit de course’’, c’est-à-dire notre dossard, notre puce (pour le chrono), notre t-shirt. Il y a beaucoup d’autres amoureux de la course !

Pour le souper, ma mère vient manger chez nous et on se fait un traditionnel repas de pâtes; un bon spag, rien de mieux la veille d’une longue course ! Et on accompagne ça avec une salade et du pain pour augmenter nos glucides afin d’emmagasiner le plus d’énergie possible pour le lendemain. J’en profite pour faire quelques dernières recommandations à ma maman. Malheureusement, une de ses amies, Johanne, ne pourra pas participer au marathon car elle a dû se faire opérer d’urgence. On est tous très tristes pour elle qui avait suivi tout son programme d’entraînement et qui se trouvait contrainte d’abandonner si près du but.

On prépare notre stock pour le lendemain et on se couche tôt !

Dimanche 23 septembre 2012 – Marathon Oasis Rock & Roll de Montréal : jour J !!!

Ce matin, debout à 5h am ! Je prends un bon déjeuner plein de glucide et hop c’est un départ ! À 6h, Erick, ma mère, Micheline et moi, sommes en route vers le métro Cartier. Dans le métro, plus on approche, plus il y a de coureurs dans les wagons. À la station Jean-Drapeau, c’est une marre de monde qui débarque ! Aujourd’hui, il y a 27 000 coureurs !!!

C’est grisant de voir toute cette foule d’excités gonflés à bloc ! Après avoir déposé nos sacs et fait un passage obligé aux toilettes, on se dirige vers le Pont Jacques-Cartier.

La météo s’annonce parfaite. Il fait froid ce matin, mais le soleil est au rendez-vous. Les coureurs se placent à leur corral respectif qui déterminera les vagues de départ. Les plus rapides sont à l’avant dans le corral numéro 1. Erick se place au corral #12 alors que Micheline, ma mère et moi prenons place dans le #18.

Sur le pont, je croise Mélanie, une amie qui m’a beaucoup inspirée au cours de mon cheminement dans la course. Je croise aussi des personnes de Team In Training.

L’attente est longue. Alors que la première vague s’élance à 8h30, notre tour se fait attendre jusqu’à 9h10. Plus ça va et plus je me dis que je vais devoir retourner aux toilettes avant le départ parce que sinon je n’arriverai pas à toffer pendant 3h ! Juste avant de passer la ligne de départ, je souhaite bonne chance à ma mère et Micheline et je les quitte pour faire un arrêt dans la dernière ‘’Jigg’’ avant le départ. Pendant que je suis dans la toilette, j’entends l’annonceur dire qu’il ne reste que quelques minutes pour passer la ligne de départ pour que notre puce soit activée et notre temps enregistré ! Je me reculotte assez vite et je m’élance vers le départ. Après une minute à ce rythme de sprint, je réalise que je dois ralentir car je ne tiendrai certainement pas ce pace pendant 21km !!

Quelques minutes après ce départ étrange, je croise ma mère et Micheline. Elles semblent confiantes.

Cette fois, je mets le son de mon I-Pod vraiment très bas, je ne veux pas passer à côté de l’ambiance comme ça s’est produit à Ottawa. Dès le début, ça va bien, j’ai le sentiment que je pourrais courir sans fin…mais bon faut pas trop que je m’emballe vite car je n’ai même pas 1km de fait !!

Peu après le départ, le trajet fait un espèce de U qui fait en sorte qu’on croise les autres coureurs. Je vois Micheline qui me dit que ma mère est quelques mètres derrière elle. Puis, je vois ma mère qui marche avec une autre dame et qui est suivie dans le derrière par la voiture de fin de course. Elle me dit ‘’je suis la dernière’’ et je lui réponds ‘’c’est pas grave, on s’en fout’’. Et on continue chacun de chemin. Mais je capote !! Elle n’est même pas au km 2 et elle a déjà le ‘’pace car’’ aux fesses ! J’espère que ce ne sera pas comme ça pour toute la course. Je sais c’est quoi que d’être suivie de près par la voiture qui ferme la course. J’ai fait une course de 10km au complet comme ça et je peux vous dire que ça joue énormément dans la tête ! C’est très dur sur la motivation quand on sait dès le début de la course qu’on sera la dernière du début à la fin. Je souhaite vraiment qu’elle apprécie sa course.

Je pense donc énormément à ma mère. Et ça fait que je ne pense presque pas à ma course; le temps passe donc très vite. Chaque fois que je vois une pancarte qui dit le nombre de kilomètres, je suis si surprise que j’ai l’impression qu’il y a une erreur ! Mais non ! 3km, 4km, 5km, 6km, 7km…, je réalise que j’ai déjà 7km de parcourus, c’est le tiers. Je me sens bien, j’ai l’impression que je viens de partir. Après avoir passé à côté de La Ronde et fait le tour de l’Ile Ste-Hélène, on est maintenant sur le circuit Gilles Villeneuve. L’inconvénient de courir sur ces deux iles, est qu’il n’y a aucun spectateur, pas d’encouragement. J’avais dit à ma mère et Micheline que dans les moments difficiles, elles seraient transportées par la foule…ce ne sera pas le cas aujourd’hui !

Il fait soleil et environ 15 degrés, c’est parfait pour courir. Il vente beaucoup par contre, mais c’est mieux que la flotte ou la canicule !

Environ au dixième kilomètre, on quitte l’ile Notre-Dame, puis on passe près du Casino et on embarque sur le Pont de la Concorde. J’ai maintenant parcouru la moitié de la distance. J’en reviens toujours pas à quel point ça passe vite. Tout va bien pour moi. J’espère que ça va bien pour ma mère aussi. J’espère qu’elle apprécie son expérience et qu’elle garde un bon mental. Je lui ai tellement répété souvent que le mental était capital dans une activité d’endurance que je suis certaine qu’elle y arrivera !

Le parcours se poursuit maintenant dans la ville. Il y a quelques spectateurs, mais ce ne sont pas les plus enthousiastes que j’ai vus !

Devant moi, j’aperçois un couple qui marche. Le chum flatte le dos de sa blonde et lui parle tout doucement. En passant à côté d’eux, je vois que la fille pleure. Je suis triste pour elle, je peux juste imaginer à quelle point ça doit être décevant de ne pas pouvoir arriver jusqu’au bout de ce pour quoi on travaille si fort depuis des mois.

Vers le km 15, on entre dans le Vieux-Montréal. Vraiment l’fun de courir dans ces rues !! Il y a l’équipe de Team In Training qui est là pour encourager. Ça me donne un boost !

Vers le km 16, la fatigue commence à se faire sentir. Mais surtout, j’ai faim, vraiment faim !! Je regarde ma réserve de jujubes, il ne m’en reste presque plus. Habituellement, j’en prends un à chaque 20 minutes. J’en ai pris un il y a 10 minutes, mais j’en reprends un autre. Il ne me reste que 5km à faire alors je vais en prendre chaque 10 minutes jusqu’à ce qu’il n’en reste plus. Je bois aussi une gorgée de mon mélange maison (jus, eau et sel), mais ici aussi c’est presque vide.

Chaque fois c’est pareil ! Baisse d’énergie entre le 15 et 18 ième… Sauf que cette fois, je suis déterminée à ne pas laisser cette fatigue attaquer ma motivation.

Au km 17, il y a une table de ravitaillement avec des bananes ! Yeh !!! La pauvre petite dame bénévole s’applique longuement pour me peler une banane parfaite, mais je veux juste qu’elle me la donne MAINTENANT !!! Bon, j’en mange le ¾, ça fait un peu de bien.

Je sais que le km 18 s’en vient…ma bête noire ! Et pire encore, la fameuse côte Berri !!! Je passe le 18, je prends un jujube et j’essaie de me ‘’minder’’ à affronter la côte. Je la connais, je l’ai déjà affrontée à vélo et aussi au marathon l’an dernier mais elle était en début de parcours. Là, elle se pointe au pire moment du parcours, au moment où j’ai tendance à frapper mon mur. À Ottawa, entre le km 18 et 21, j’ai marché presque la moitié du temps.

Ça y est ! Je la vois ! ‘’Just breath and do it’’ comme dirait mon amie Mélanie. Je prends donc une grande respiration et j’attaque. Mais je suis si fatiguée et j’ai si faim ! Je suis en train de me dire que je vais marcher, que je ne suis plus capable. Et c’est là que je vois mes amis Alain et Véro ! Ah Merci !!!!! Si vous saviez combien ça tombe à point ! Ils m’encouragent et Alain cout avec moi. Je me dis que je ne peux pas arrêter de courir alors qu’il est là pour courir un bout avec moi !! Alors je continue ! Je vois aussi Isabelle Lalonde mon entraîneur de Team in Training. Elle me dit qu’elle a vu mon chum et qu’il va bien. Un autre boost ! Après la première partie de la côte Berri, il y a un mini plateau, puis ça repart pour la deuxième partie. Cette fois, c’est vraiment trop me demander. Je marche. Alain marche avec moi jusqu’en haut de la côte. Alain et Véro, vous ne pouvez pas imaginer à quel point vous m’avez aidée !

En haut de la côte, j’ai retrouvé mon énergie. J’ai couru en 10/1 (alternance 10 minutes de course, 1 minute de marche) tout le long sauf la petite partie de la côte que j’ai marché. Je suis dans une pause de 1 minute quand je vois la pancarte 20km. Je repars à courir et cette fois, il n’est plus question d’arrêter avant d’avoir atteint la ligne d’arrivée. J’accélère même un peu ! Wow ! J’ai encore un peu de jus !!

Les derniers 500m sont pénibles. J’ai l’impression de me donner au max et sprinter en fou mais je sais que je vais à peine plus vite. Je me dis que mes amis Rox et Jo sont peut-être là pour me voir arriver. Mais je ne vois plus rien; plus rien que la ligne d’arrivée; je suis totalement dans mon monde !

Je passe la ligne d’arrivée à 2h55 ! J’ai atteint mon objectif ! Je regarde un peu autour de moi, mais il n’y a aucun visage familier. Je sens que j’ai tout donné. J’avance péniblement, je vois un bénévole et je m’avance vers lui et tends la main pour avoir ma médaille…qu’il me donne encore emballée ! Habituellement, on doit nous la mettre au cou! Je mets un pied devant l’autre mais tout est chambranlant, j’ai terriblement faim. Mes pas ne sont pas fluides du tout, j’ai mal aux jambes. Je me dirige vers la tente pour prendre quelque chose à manger, mais je ne veux pas sortir de la zone des coureurs car je veux pouvoir accueillir ma mère, Micheline et mon chum; je ne veux pas être avec les spectateurs de l’autre côté des barrières. Je dois user de stratégies pour me promener dans la zone en restant le plus invisible possible. Je me fais avertir à quelques reprises par des agents de sécurité, mais j’arrive chaque fois à me déplacer de quelques pas et rester dans la zone.

Je regarde les autres coureurs arriver. Il y a des gens qui me touchent énormément. Un papa qui arrive et sa toute petite fille saute par-dessus la clôture en le prenant dans ses bras. Le papa pleure à chaudes larmes. Plusieurs personnes passent l’arrivée très émues et fières; c’est beau à voir. J’ai hâte de voir arriver mon monde.

Environ une demi-heure après mon entrée, j’entends le nom de Micheline dit par l’annonceur, je cherche au loin et je la vois. Elle est en larmes et quand elle me voit, elle me saute au cou et pleure sur mon épaule. Elle me dit merci de l’avoir amenée à relever ce défi. Je la félicite et je suis très heureuse de voir qu’elle a apprécié son expérience. Elle voit son mari, sa fille et sa petite-fille qui la félicitent. Elle est très émue et fière d’elle. De mon côté, je cherche ma mère du regard me disant qu’elle ne doit être bien loin derrière. Je ne sais pas encore quel est le temps de Micheline puisque le temps au chrono est celui qui a commencé à 8h30 alors qu’elles sont parties au moins 40 minutes plus tard et elles n’ont pas de montre pour se ‘’timer’’elles-mêmes.

Quelques minutes plus tard, j’entends le nom de mon chum que je vois arriver. Il a réussi son objectif avec un temps de 3h55 pour le marathon complet (42,2km). Je suis fière de lui. Il est fatigué et il a mal partout mais il est heureux d’avoir atteint son but.


Puis, je vois enfin ma mère arriver ! Je vois son visage, je sens qu’elle est émue mais qu’elle se retient. Je m’avance vers elle et la sers dans mes bras en la félicitant. Maintenant, elle pleure et moi aussi. Elle me raconte que la voiture de fin de course l’a suivie tout le long de la course ! En plus, à cause d’une douleur sous les pieds (ça lui était déjà arrivé en entraînement, mais le problème semblait réglé depuis plusieurs semaines), elle a dû enlever des souliers et marcher nu bas pendant près de 5km !! Wow !! Quelle force mentale et quelle détermination ! Je suis vraiment fière de toi maman !!



Le temps limite était de 3h45 pour le demi-marathon. C’était la première année que le temps était si court, mais surtout que le respect de cette limite était si sévère. Plus tard, quand on a regardé les résultats officiaux, on a vu que ma mère a terminé avec un chrono de 3h47…mais qu’il y avait encore une vingtaine de personnes derrière elle (en plus d’une trentaine d’abandons). La voiture l’avait suivie, elle, parce qu’elle était la dernière dans les temps limites, mais ce qu’elle n’avait pas vu c’est qu’il y avait des gens derrière la voiture. Elle est contente de son temps ! Moi, j’avais prévue qu’elle le ferait en 4h alors elle a largement dépassé son objectif. Pour Micheline, son chrono est de 3h32 ! Super Micheline !! Vous pouvez être fières de vous, les filles ! Je savais que vous seriez capables !

Après la course, nous avons rencontré nos amis Roxanne et Jocelyn. Jocelyn était encore nostalgique de ne pas avoir pu participer à cause de sa blessure. Quant à Roxanne, elle a fait son meilleur temps au 10km avec 1h10 !!! Bravo Rox !!!!

Ce fût une belle course, mais surtout une super belle journée !! J’espère avoir transmis à ma mère le goût de bouger et de garder la forme et la santé !

Et quoi de mieux pour terminer cette belle journée que de célébrer en compagnie de mon chum et ma mère avec un bon steak de chez Blakks !!!

Au lendemain de cet évènement, c’est mon opération aux yeux et un mois sans courir…

vendredi 1 juin 2012

Demi-marathon d'Ottawa - 27 mai 2012

Le demi-marathon d'Ottawa est mon troisième demi-marathon.

J'ai commencé à courir il y a un peu plus d'un et demi. J'ai un objectif bien précis pour Ottawa : faire enfin 21,1 km sous la barre des 3 heures.

Vendredi soir
Les jours qui précèdent le jour J, il faut faire le plein de glucides ! Ce soir, on mange un gratin jardinière (pennines sauce rosée avec brocoli et champignons, gratiné), accompagné de plein de pain crouté. C'est mon repas de pâtes fétiche la vielle d'une longue course. Je ne sais pas pourquoi, mais ça marche…c'est peut-être juste une superstition ! On prépare nos bagages et on prend ça relaxe. Je fais quelques étirements et le petit programme d'exercices suggérés par mon physio. Dodo à 22h.

Samedi
Nous partons vers 9h30. Ma mère nous accompagne, elle viendra nous encourager demain et nous accueillir à la ligne d'arrivée. Après 2h30 de route, nous arrivons à notre hôtel à Ottawa à midi. Notre chambre n'est pas prête et nous devrons revenir vers 15h pour faire le check-in, mais nous pouvons laisser la voiture dans le stationnement. Comme on s'apprête à partir à pied vers le centre-ville, nos amis Roxanne et Jocelyn arrivent. Cool ! On ira chercher nos dossards ensemble. On marche sur la rue Montreal qui devient la rue Rideau pour se rendre au Convention Center. On réalise que notre hôtel est dans un quartier plutôt miteux ! Mais au moins on est à environ 30 minutes de marche du centre. La chambre est correct, mais sans plus. Ce n'est pas bien grave puisqu'on est ici pour une seule nuit.

On se rend à l'expo du Convention Center pour aller chercher notre «race kit» : puce électronique pour enregistrer notre temps, dossard et t-shirt. Il y a foule !!! C'est fou de voir qu'il y a autant de coureurs. Nous serons environ 40 000 coureurs pour ce week-end, incluant les courses de ce soir (5km et 10km) et celles demain (21,1km et 42,2km). On croise quelques personnes qu'on a connues avec de Team In Training.

Ensuite, on s'installe tous les 5 sur une terrasse sur une belle petite rue piétonnière et on savoure un bon repas…sans alcool ! Il fait vraiment beau et il y a un super soleil, mais il fait très chaud. Il est supposé faire moins chaud demain…c'est ce que je souhaite.

Après être retourné à l'hôtel faire notre check-in, Erick et moi on retourne en ville pour voir les courses du 10km et 5km qui ont lieu ce soir.

On rencontre Eric Goupil, notre Captain spirit de Team In Training, qui court le 10km avec sa femme et ses beaux-parents. C'est le fun de voir des gens de tous âges qui se tiennent en forme! On rencontre aussi la tante de mon amie Julie qui est descendu de Sherbrooke pour participer au 10km avec une amie. Le monde est petit !!

On assiste au départ et à l'arrivée du 10km avec Katherine de TNT qu'on a rencontré par hasard. C'est vraiment impressionnant de voir l'élite, les pros! Il y a Geoffrey Mutai qui détient le record du monde au marathon et qui court le 10km pour briser un autre record. Il finit avec un temps de 27 minutes 41 secondes !!!! C'est inimaginable! Et il n'a pas réussi à briser le record qui était de 27:19. Les premiers amateurs termineront avec un temps autour de 30 minutes et quelques secondes. Puis les derniers coureurs seront à environ 1h30 alors que des marcheurs arriveront après plus de 2 heures. La course est une des rares disciplines qui combinent l'élite mondiale et les amateurs. Le «range» des performances est énorme. Tout le monde peut y participer.

Sur le chemin du retour, on s'arrête manger un bon plat de pâtes dans un petit resto et ensuite dodo.

Dimanche – jour du demi-marathon
Jocelyn, Erick et moi courons le demi-marathon aujourd'hui avec plus de 9000 autres coureurs. Je me lève à 6h00 et je prends une douche juste pour mieux me réveiller parce qu'on s'entend que je vais empester la sueur dans pas long de toute façon ! Avec le temps, j'ai su ce qui était mieux pour moi comme petit-déjeuner le matin d'une course alors j'ai apporté ce dont j'ai besoin et on mange dans la chambre avant de partir. Erick n'a pratiquement pas fermé l'œil de la nuit parce que la climatisation était vraiment très bruyante. Il semble un peu nerveux, il croit qu'il n'a pas assez couru dans les deux dernières semaines et il est fatigué. Mais je le connais, c'est quand il croit qu'il en arrache le plus qu'il est le plus performant ! Alors je ne suis pas inquiète pour lui, surtout que même s'il rushait plus que d'habitude il terminerait quand même bien avant moi !

Voici nos objectifs :
Jocelyn souhaite terminer sous la barre des 2 heures
Erick vise entre 1h45 (objectif A) et 2h00 (objectif B)
Moi je vise enfin faire en bas de 3 heures

On arrive sur le site vers 8h15; il y a tellement de monde ! Il y aura deux vagues de départ. Erick et Jocelyn partiront sur la première vague et moi sur la deuxième, 15 minutes plus tard. Je suis un peu déçue qu’on ne parte pas les trois ensembles; même si les 2 gars m’auraient clanchée en quelques secondes, on aurait au moins eu les premiers instants de fébrilité…

Les gars s’avancent pour leur départ et j’entends au loin le signal de leur départ. Je reste quelques minutes avec Roxanne et ma mère puis c’est à mon tour de m’avancer. Les 4-5 dernières minutes avant le départ, je suis seule. L’émotion monte, je suis fébrile mais aussi il y a comme un petit sentiment de peur qui se fait sentir. Je vais courir seule lors d’un évènement (je cours souvent seule en entraînement) pour la première fois, je me sens un peu démunie. Au demi de Montréal, Erick a couru avec moi, il m’a accompagné à mon rythme, il m’a encouragée, il allait me chercher de l’eau aux ravitaillements. À Vegas, j’ai couru avec Cindy, on s’est encouragées. Ici, à Ottawa, je pars seule et je passerai les trois prochaines heures avec moi-même. J’ai décidé de courir avec mon IPod. J’ai tenté l’expérience dans quelques-uns de mes entraînements et je trouve que le temps passe vite et les bonnes tounes donnent des ailes.

Fouiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnn ! Ca y’est, la trompette sonne le coup de départ ! Ma stratégie est de partir à un rythme lent, un rythme qui ne me fatigue pas, un rythme que je peux tenir longtemps. Je souhaite garder un pace de 8 :30 / km (7km/heure) ce qui me permettra de terminer en 3 heures. Au début, j’ai presque l’impression d’être arrêtée, Mais je sais que si je vais plus vite, je vais me bruler…ça m’est arrivée trop souvent. Je fais du 10/1 (10min course / 1min marche en alternance). Après 10 minutes, je marche même si je ne suis pas encore fatiguée. Km2, 3, 4…tout va bien. Mais à date, mon IPod ne me gâte pas trop côté tounes motivantes. En fait, c’est la play-list d’Erick et il y a quelques morceaux un peu trop heavy pour moi. J'ai hâte de tomber sur une toune que j'aime vraiment du style Cowboys Fringants, Bon Jovi ou J LO.

Je garde un œil sur mon pace, tout va comme planifié. Au km7, je suis à un peu moins de l’heure. J’ai le tiers de fait. Je suis dans ma bulle, j’écoute la musique, je me concentre sur ma posture et ma respiration. En fait, je suis un peu trop dans ma bulle, mais je le réaliserai seulement après la course, avec le recul.

Il y a beaucoup de monde qui sont là pour encourager les participants, mais je ne les entends pas vraiment car j'ai la musique dans le tapis ! Il y a des enfants qui étirent leur main pour nous faire des «high-five». Tout ça je l'ai vu mais je ne l'ai pas vraiment ressenti…j'étais trop dans ma bulle. J'ai vu une vidéo d'une amie qui a filmé la foule pendant la course, et c'est en le voyant que j'ai réalisé à quel point la foule était en feu ! J'ai manqué ça !!

À chaque 10 minutes, je prends quelques gorgées d’eau; environ aux trente minutes, je prends un jujube d’énergie et entre ça un peu de mon mélange-maison jus de canneberge/eau/sel. J’arrive au km10; je le franchis à environ 1h22, je suis correcte avec ce je me suis fixée. Je souris et je fais des «thumbs up» quand je vois les photographes du marathon…je veux des belles photos !


Il commence à faire très chaud, je ne sais pas si le soleil est plus fort ou s’il y a moins de vent, mais je commence à sentir les effets de la chaleur. Mais ça s’atténue un peu plus tard quand je sens de petites brises qui font du bien.

Km12-13-14…ça va toujours bien. Mon cardio va bien, jusqu’au 10km je n’ai pas dépassé 165bpm (ce qui est très bon pour moi).

Km15 : c’est là que je commence à ressentir la fatigue. C’est là que je commence à me dire «bon ok c’était l’fun mais on arrive tu là?!» À Montréal, je peux dire que j’avais pogné mon mur à 15km. Bonne nouvelle, je me sens vraiment mieux; je n’ai pas l’impression de frapper ce mur. Mais, je commence à avoir hâte à mes pauses marchées d’une minute et à faire le décompte entre chaque. Chaque fois que je repars, je me dis ‘’ok go pour un autre 10 minutes’’ Je prends une ou deux pauses de plus entre le km15 et le km18.

Près du km18, ma mère et Roxanne sont là pour m'encourager. Elles courent même une centaine de mètres avec moi ! Elles m'annoncent que les gars sont arrivés, qu'ils ont réussi leur objectif et qu'ils m'attendent au fil d'arrivée.

Mon mur, je le frappe au kn18 ! Mais il est quand même moins pire qu’à Montréal en septembre dernier. En entraînement, j’avais fait 18km en 2h30. Aujourd’hui, je franchis ce km18 en 2h32…pas si mal, je suis dans mon objectif encore. Mais je suis brulée !! J’ai juste le goût de marcher. J’aurais besoin de Cindy qui, elle, a toujours un «boost» d’énergie à la fin quand moi j’en ai pu !!! Je pense à ce qu’elle me dirait et j’essaie de m’auto-encourager. Je fais des calculs dans ma tête, je crois que même en marchant de grand bout (à une bonne vitesse de marche), je serai dans mon temps. Je marche beaucoup; je dirais 3-4 minutes de course / 2 minutes de marche. Je refais sans cesse mes calculs pour savoir si je peux marcher encore un peu plus. Je pense que j’ai été plutôt paresseuse sachant que j’avais un peu de lousse pour finir en 3h. Mon cardio va toujours bien; depuis le km10, il se tient autour de 170-172bpm. Je ne me sens pas à bout de souffle, je n’ai pas de gros bobos. Je suis juste fatiguée, mon corps est tanné de courir.

Je vois la pancarte qui dit 750m. Je me dis qu’il faudrait bien que je cours ces derniers 750m…je cours, je marche, des tous petits bouts à la fois. Pancarte 500m, je cours jusqu’à la pancarte 400m…my god que c’est long 100m !!! Le dernier 100m, je tente un sprint. Je passe la ligne d’arrivée les deux bras dans les airs et je souris pour la caméra. 2 :59 :04…yé en bas de 3h!!!


Je marche quelques mètres avant que mon chum vienne à ma rencontre. Ça ne prend que quelques secondes, mais je trouve ça moche d'être seule à l’instant de franchir le fil d'arrivée ! Je montre ma montre à Erick pour qu'il voit mon temps, il me félicite et il me demande si ça bien été mais je lui fais signe d'attendre une minute le temps que je reprenne mon souffle. Il pète le feu, frais comme une rose et il est super excité pour moi ! Je m'arrête aux tables de ravitaillements pour avaler un quartier d'orange, un morceau de banane et du lait au chocolat. Ensuite, on me remet ma médaille. Je la porte fièrement…même s'il y a une grosse feuille d'érable dessus…je me dis que je viens de remporter une médaille en pays étranger (!!!) De la façon que l'arrivée est faite, les spectateurs ne peuvent pas approcher des coureurs. Mon chum a pu me rejoindre parce qu'il n'est jamais sorti de la zone des coureurs. Ma mère et Roxanne nous attendent tout au bout du corridor de la zone d'arrivée. Je suis contente qu’elles soient là pour nous féliciter ! C’est le fun de pouvoir leur raconter notre course. Un gros merci Roxanne et maman pour votre support et vos encouragements !

Je n'ai pas pleuré cette fois-ci…je me rends compte que j’ai couru ma course comme si j’étais en entraînement; je n’ai pas eu le feeling d’être au demi-marathon d’Ottawa. J’étais trop dans ma bulle à cause de la musique et j’ai manqué le côté festif et fébrile d’un évènement comme celui-là. En écrivant mon blog, je réalise que mon souvenir de ma course est vague, c’est flou et je ne me rappelle plus des détails et comment je me suis sentie…vraiment dans ma bulle !!

Je suis contente de mon temps, contente d’avoir enfin un temps qui commence par un 2!! Mais je suis un peu déçue d’avoir encore craqué avant la fin et d’avoir manqué d’énergie (physique mais aussi mentale) à la fin.

Erick a eu une super belle course, il s’est bien senti tout le long et il lui restait même de l’énergie à la fin. Il a terminé en 1h47 alors il était bien content d’avoir atteint son objectif. Il croit pouvoir être en mesure d’avoir ce même pace (vitesse) pour le marathon complet (42,2km) à Montréal. Il pourrait se donner un objectif de 3h45. À côté de moi, c’est une fusée ! Je suis bien fière de lui !

Jocelyn de son côté a aussi réalisé son objectif avec 1h57 ! Il fera aussi le 42,2 à Montréal...son premier, pour ses 40 ans !! Go Jo ! T’es capable !

Ma mère participera aussi au 21,1km à Montréal; elle le fera à la marche avec ses deux amies Micheline et Johanne. Go les filles ! Je sais que vous serez capables !

Maintenant, il ne manque que Roxanne qui s’inscrive au 10km !! N’est-ce pas Rox :P Tu es meilleure que tu le crois ! Go !

De mon côté, je me demande comment je vais envisager Montréal (encore un demi pour moi). Je veux m’améliorer, me dépasser; je veux ce sentiment de satisfaction et de fierté à la fin; je pourrais peut-être viser 2h50. En même temps, je veux vivre l’évènement à fond; je veux en profiter, m’amuser et terminer avec le sourire. Je vais essayer de trouver la bonne recette pour combiner un peu ces deux aspects…pas facile ! Il me reste 113 dodos pour y arriver.


mercredi 2 mai 2012

Le Pérou – Partie 2 : Départ et acclimatation

JOUR 1 : Le grand départ (12 juillet 2010)
C’est aujourd’hui le grand départ. Ca fait plusieurs mois qu’on se prépare à ce voyage, on s’entraine beaucoup. Spinning 3 fois par semaine, 7 randonnées en montagne, un peu de vélo… J’étais très stressée, j’avais peur de ne pas réussir, mais une fois à bord de l’avion, le stress a laissé place à l’excitation et la hâte d’arriver!

Notre groupe est composé de : Christine, 39 ans, professeur dans une école primaire francophone à Calgary; Marie-Pierre, 27 ans, acheteuse dans une entreprise qui convertit des mini-vans pour les handicapés; Linda, 38 ans, comptable; Dominika, 31 ans, cardiologue. Nous serons donc 5 filles et un gars ! Erick et moi sommes donc le seul couple. Vendredi dernier, nous avons rencontré le groupe pour un souper au resto, sauf Christine qui vit à Calgary. C'était un souper vraiment sympathique et ça a tout de suite bien cliqué entre nous.

Nous voyons donc Christine pour la première fois à l'aéroport. Elle est aussi très sympathique. Dominika, elle, est partie hier et nous la verrons à notre arrivée à Cusco. Les vols Montréal/Miami et Miami/Lima se passent bien. Nos bagages, que nous devons récupérer à Lima sont bien là et on les réenregistre vers Cusco. Ensuite, vol Lima/Cusco. Tout s’est bien déroulé, mais ce genre de ‘’run de lait’’ est tout de même exténuant.

JOUR 2 : Arrivée à Cusco, Pérou (13 juillet 2010)
Notre sortie de l’avion se fait directement sur la piste de l’aéroport. Je prends une petite respiration pour voir si je sens le manque d’oxygène vu l’altitude de la ville de Cusco qui est à 3500m. Mais ce que je sens, c’est plutôt la pollution! La ville est située comme dans une cuve entourée de montagnes, alors toute la pollution y reste comme accrochée. À la sortie, Robert et Ricardo, nos guides, nous accueillent. Robert est un québécois qui a étudié le tourisme d’aventure. Il a rencontré une péruvienne, a eu un enfant et vit maintenant au Pérou. Ricardo est le guide local, un péruvien. Il ne parle pas français, seulement espagnol. Il a une femme qui est enceinte de 8 mois…espérons qu’elle n’accouche pas pendant qu’il est en trek ! Le mini-bus nous débarque à quelques pas de notre hôtel parce que la rue est trop étroite pour que le véhicule puisse nous amener à la porte. On doit donc transporter notre gros bagage sur environ 200m. Dans ma tête, les doutes m'envahissent, je suis super essoufflée !! Comment est-ce que je pourrai faire un trek de 7 jours alors que j'arrive même pas à faire 200m sans être essoufflée ?

Aussitôt arrivés à l’hôtel, on repart pour une petite visite de la ville. On voit la cathédrale, la Place d’Armes et le marché. Au marché, Robert nous offre un jus de fruits frais fait par de vieilles femmes derrière leur minuscule kiosque. C'est vraiment bon et très nutritif. Dans la section des viandes, c’est dégoutant et ça pue. On voit des têtes et des nez de bœufs, des cœurs, des fœtus! Je passe assez rapidement dans cette section parce que ce n'est vraiment pas agréable. On dine dans un petit resto et temps libre en après-midi pour découvrir les petits marchés d’artisanat.

On découvre le maté de coca, fait avec des feuilles de coca qu’on infuse et qui est bénéfique pour combattre les effets de l’altitude. C’est avec ces feuilles que la cocaïne est fabriquée, mais comme ça prend 1kg de feuilles pour faire un gramme de cocaïne et qu’en plus c’est ajouté de plein de produits chimiques, il n’y a aucun danger de consommer le maté de coca. Ici, le maté de coca est consommé comme le thé; c'est très bon au goût et ça aide beaucoup à mieux s'acclimater à l'altitude.

On soupe avec le groupe dans un resto près de l’hôtel, où on déguste un Pisco Sour, un drink typique du Pérou. C'est fait avec du pisco, une sorte d'alcool et un blanc d'œuf. Vraiment bon ! Érick mange un plat de lomo saltado, un plat péruvien. C'est un émincé de bœuf avec tomates, oignons servi avec riz et frites. De mon côté, j'ose un steak d’alpaca et un rizotto de quinoa aux cinq fromages. L'alpaca est un animal ressemblant à un lama; il y en a beaucoup ici. L'alpaca est aussi connu pour sa laine qui est très recherchée. Le repas est très typique et vraiment bon !

Notre acclimatation à l’altitude se fait plutôt bien, malgré un bon mal de tête persistant et le souffle court aussitôt qu’on fait un effort. Je suis soulagée d'entendre que je ne suis pas la seule à être essoufflée au moindre effort. Robert nous suggère de prendre une Advil ce soir avant de se coucher pour s’assurer de passer une bonne nuit et contrer tout de suite le mal de tête.



JOUR 3 : Saqsaywaman / Pisaq / La Vallée sacrée / Ollantaytambo (14 juillet 2010)
Nous débutons la journée par la visite du site archéologique de Saqsaywaman, construit par les Incas sous le règne du 9e Inca, Pachacutek dans les années 1400. C’est sous Patchacutek que l’empire Inca a atteint son apogée. C’est impressionnant de voir toutes ces immenses pierres travaillées qui font une construction très solide malgré l’absence de mortier. Tout a été pensé pour résister aux séismes. Le dernier séisme important a eu lieu en 1950.

C’est l’invasion espagnole en 1532 qui a décimé l’empire Inca. Aujourd’hui le peuple péruvien est catholique, mais la religion est teinté des anciens dieux incas et de traditions andines.


On se dirige ensuite vers la Vallée sacrée, là où les terres sont les plus fertiles. En route, on voit les ravages causés par les inondations du printemps dernier. Il est tombé en 3 jours, la quantité de pluie qu’il y a habituellement durant toute la saison des pluies. Des villages entiers ont été détruits et les routes ont été gravement endommagées. Il y a eu énormément de morts puisque les villageois, croyant bien connaître leur patelin, n'ont pas évacué la région assez rapidement.

Près de Pisaq, on visite un autre site archéologique où on peut voir les terrasses servant à l’agriculture, principalement le maïs et les patates. Il y a des centaines de sortes de patates qui sont cultivées au Pérou. Ricardo nous offre une épinglette aux couleurs du Pérou pour souligner la fête nationale qui aura lieu le 28 juillet. On l’accroche fièrement à notre sac à dos. Pour diner, on s'arrête pour un pique-nique en bordure de la route, dans un champ d'eucalyptus.


On visite aussi le site archéologique d'Ollantaytambo avant de se diriger à notre petite auberge : Chez Doris. Quand on arrive devant la porte et que Robert nous dit «C'est ici», on se regarde et on se demande bien ce qu'on trouvera l'autre côté de cette porte qui semble mener à rien. On est agréablement surpris, c’est simple et rustique, mais confortable. Nous avons droit à la chambre matrimoniale vu que nous sommes un couple; nous avons une salle de bain privée. Par contre, partout au Pérou même dans les endroits chics, l'aqueduc est un système fragile. Il ne faut jamais jeter aucun papier hygiénique dans les bols de toilette et il n'est pas rare de manquer d'eau chaude.



En après-midi, temps libre. On fait le tour des kiosques d'artisanat et de souvenirs du village. Tout est très coloré, comme les costumes traditionnels des Andins. On relaxe avec les filles du groupe dans un café et on jase un peu pour se connaître davantage. Érick découvre la bière péruvienne, la Cuzquena, alors que les filles et moi prenons un café. Nous avons passé un après-midi très agréable; le courant passe bien avec le groupe, ce sont des filles vraiment sympathiques. En revenant, il fait noir; on voit la lune. Comme on est dans l'hémisphère sud, la lune est comme un sourire; elle n'est pas dans la même position que lorsqu'on la voit à Montréal.

Ce soir, on soupe chez Doris : soupe à la citrouille et poulet accompagné de blé à la menthe. Pour moi, ce n'est pas le meilleur repas; je n'aime pas la menthe ! Mais tous semblent bien apprécier.

JOUR 4 : Maras / Moray / Les Salines (15 juillet 2010)
On n’a pas dormi de la nuit à cause du coq à Doris qui s’est mis à chanter à 1h30 du matin ! Je n'ai jamais vu un coq chanter aussi tôt ! Et il chante faux en plus ! Il a vraiment un cri affreux et pas du tout mélodieux.

Aujourd’hui, on visite le site de Moray. C’est comme un gros cratère qui est en fait une fosse naturelle où on y fait de l’agriculture en terrasses. Au temps des Incas, c’était un peu comme une université de l’agriculture. Comme chaque niveau avait une température différente, on pouvait y étudier quels légumes ou céréales pouvaient pousser à quelle altitude. Les Incas avaient vraiment des connaissances approfondies au niveau de l'agriculture. Sur ce site, chaque niveau a une différence de 0,5 degré Celsius. En plus, c’est situé dans une vallée entourée de montagnes alors c’est vraiment beau et impressionnant.




On part ensuite pour une rando de 2 heures vers les Salines. Les paysages sont magnifiques. C'est un avant-goût de ce que sera notre trek, mais aussi une bonne pratique. Les Salines sont des centaines de bassins servant à produire du sel. Le tout est alimenté par une source d'eau salée qui se déverse dans des bassins. Un système de canaux permet à l'eau de passer d'un bassin à l'autre. Quand l'eau s'évapore, il ne reste que le sel. Nous marchons tout le long des Salines. C'est immense comme site, c'est impressionnant et très ingénieux. Le sel produit ici n'est pas exporté, parce qu'il n'est pas assez pur. Il sert à la consommation locale des gens et à nourrir le bétail. C'est un bel exemple de collectivité puisque les habitants du coin font tous leur part pour entretenir les Salines et récolter le sel. Je trempe mon doigt dans un des bassins pour goûter. C'est drôlement salé !!





On fait un petit arrêt dans une Chicheria. Il s'agit d'une maison privée où l'habitant a fait une «batch» de bière de maïs artisanale : la Chicha. Pour aviser qu'il a de la bière à vendre, l'habitant met un genre de drapeau rouge à la porte de sa maison. Nous partageons un verre et tout le groupe y goutte. C'est jaunâtre et opaque avec un collet de mousse, ça goutte plutôt amer. J'en prends seulement une gorgée, mais Érick et Robert en prennent une bonne rasade. La maison est en terre, mais il y a l'électricité et même une radio. Après avoir fini la bière, on voit la dame nettoyer le verre avec une vieille guenille sale et le ranger pour le prochain client…faut pas trop y penser!




En après-midi, on se la coule douce sur une terrasse avec les filles. On déguste des nachos avec de la guacamole accompagnés de vin ou de bière. Encore de bons moments agréables.

Puis, on doit organiser nos sacs pour le début du trek demain. Pour la première portion du trek, on a droit à 10kg par personne maximum. Pas facile! On doit se limiter et n'apporter que le nécessaire. Comme dit Robert, il ne faut pas faire porter le poids de notre insécurité matérielle sur le dos des porteurs et des chevaux. Côté vêtement, on y va avec le strict minimum. Deux t-shirts pour alterner, un seul pantalon pour le trek plus un autre pantalon pour mettre à la fin du trek quand on arrive à l'hôtel. Tout ce qu'on n'apporte pas, on le récupérera à la fin du trek, à notre retour à Cuzco. Ce soir, souper chez Doris : un bon spag.

Ces trois premiers jours ont servis à nous acclimater à l'altitude. Les maux de tête ont cessé, tout notre groupe est en forme. Demain, c'est le départ pour 7 jours de trek dans la Cordillères des Andes ! Pas de douche, pas de toilette, pas de luxe pour la prochaine semaine !

lundi 30 avril 2012

Le Pérou – Partie 1 : La préparation

En 2009, j'ai fait un voyage «sac-à-dos» en Italie avec mon amie Martine. Pour les vacances 2010, j'avais envie de vivre un autre voyage aussi enrichissant, mais avec mon chum. J'avais envie d'un voyage qui serait plus qu'un voyage; qui serait une expérience de vie, un défi, une occasion de me dépasser. Mon chum était bien d'accord avec tout ça !

On a pensé à l'Europe, mais on avait envie de plus de dépaysement. On a exploré les possibilités en Asie, en Afrique. On en est venus à envisager un voyage de randonnée. Évidemment, on a pensé au Kilimandjaro ! Faire le Kili un jour est un de mes rêves ! Toutefois, le budget ne nous le permettait pas puisqu'on avait estimé ce voyage à environ 10 000$ chacun en incluant l'équipement nécessaire à acheter. De plus, il faut une bonne préparation physique et je partais de loin, j'avais trop de chemin à faire pour atteindre le niveau de forme physique exigée.

En allant chez Sail, j'ai ramassé un déliant de l'agence Karavaniers. Il s'agit d'une agence spécialisée en voyage de trek. J'ai jeté un coup d'œil à leur site internet et j'ai appelé pour avoir plus d'infos. Il y avait justement une rencontre d'informations sur le Pérou dans les jours suivants. On y est allés un peu par curiosité, sans vraiment avoir d'attente.

Nous avons été emballés ! On nous a parlé du pays, mais aussi du genre de voyage. Le voyage qui nous intéressait par son prix et par sa date de départ était un voyage de deux semaines comportant un trek de 7 jours en montagne, dans la Cordillères des Andes. La partie «trek» impliquait 4 à 6 heures de marche par jour, hébergement en camping rustique, altitude jusqu'à 4600m. Quand je suis sortie de cette rencontre, j'avais vraiment le goût de partir ! Mais j'avais très peur de ne pas avoir la capacité de réussir. Jusque-là, je n'avais jamais été très sportive, à part quelques randos en montagne dans les 2-3 années précédentes. Je voyais bien qu'Erick était emballé et qu'il tenait vraiment à faire ce voyage. Il ne me mettait pas de pression, mais je savais bien qu'il serait déçu de ne pas le faire. Alors j'ai dit «Go ! On réserve avant que je me mette à penser trop et à avoir des doutes !»

J'avais du chemin à faire et je savais que je devais commencer un programme d'entraînement rigoureux. J'avais débuté le spinning à l'automne à raison de 2 fois / semaine; j'ai donc augmenté à 3 fois / semaine. J'y allais religieusement et je n'en sautais presque jamais, même quand Erick «chockait». Lui qui était déjà en bonne forme physique pouvait se permettre de manquer quelques séances.

Nous avons aussi fait plusieurs randonnées à partir du mois de mai : Mont Big Slide, Mont Lafayette, Mont Mansfield…

À la réunion d'informations, j'avais demandé au conférencier de me faire un comparatif avec les randos que j''avais déjà fait. Je lui ai dit «est-ce que ce sera comme faire le Mont Albert 7 jours consécutifs ?». Parce que le Mont Albert je l'avais trouvé rushant !! Mais il m'a rassurée. Si j'avais été capable de faire le Mont Albert, c'était déjà un bon départ. Les journées du trek comprenaient 5-6 heures de marche par jour, mais les distances étaient moins imposantes puisque que le rythme de marche était lent. Lent !! Parfait pour moi, la tortue !! Mais il faut prendre en considération l'altitude.

L'altitude est un point important sur ce voyage. La ville de Cuzco, la ville d'arrivée au Pérou, est déjà à 3500m d'altitude, une altitude que je n'ai jamais expérimentée. Les trois premiers jours du voyage servent à l'acclimatation. La plupart des gens réussissent à s'acclimater à cette altitude et les effets sont mineurs (maux de tête, perte d'appétit…). Le trek est bien conçu pour éviter les problèmes reliés à l'altitude. Contrairement au Kilimandjaro où l'altitude augmente à chaque jour puisqu'on parle de l'ascension d'un mont, ce voyage au Pérou est un trek traversant plusieurs cols. Ceci signifie qu'on monte en altitude, puis on redescend dans la vallée, on remonte un autre col…Notre corps a donc plus de chance de bien s'acclimater puisque l'altitude varie au lieu de monter constamment.

Une autre chose importante qu'on nous a dite lors de cette rencontre, c'est que la réussite d'un trek de ce genre s'appuie sur ce principe : 25% dans les jambes+cardio, 75% dans la tête ! J'ai peut-être pas un bon cardio mais j'ai une méchante tête de cochon ! Quand je décide quelque chose, j'y vais jusqu'au bout.

C'est d'ailleurs grâce à cette détermination que j'ai suivi à la lettre le plan d'entraînement que je m'étais fixé. Le spinning m'a énormément aidé pour le cardio. Par contre, il est important de s'entraîner spécifiquement pour le défi à réaliser. Il fallait donc en faire des randonnées pour habituer notre corps à ce type d'effort, nos muscles, pour l'endurance et également travailler notre mental de façon à ne pas se décourager quand ça devient difficile.

Outre la préparation physique et mentale, il y avait aussi la préparation matérielle et toutes les petites choses à voir avant un voyage d'aventure : achat d'équipement, vaccins, passeports… Je m'étais quand même bien équipée au fil de la dernière année. À cause du camping, je m'étais achetée plusieurs choses; quand je voyais des spéciaux dans les magasins de sport, j'en profitais et j'avais fini par être bien équipée. Le plus important c'est de bien dormir et de ne pas avoir mal aux pieds donc bonne chaussure, bon sac de couchage.

Plus le jour J approche et plus je me sens fébrile, mais j'ai peur. Je suis confiante et déterminée, mais je sais bien que je partais de loin au niveau de ma condition physique et j'ai des doutes. Je souhaite vraiment réussir à faire le trek au complet, mais je me dis que peu importe ce qui arrive je devrai vivre l'aventure de façon positive et apprécier l'expérience que ça m'apportera. Il faut comprendre que je n'ai jamais été sportive. Au primaire, j'étais la nerds à lunettes que personne ne voulait dans son équipe dans les cours d'éduc. J'ai longtemps fait rire de moi à cause de ma maladresse, de mon manque de coordination et de ma gêne. Ma confiance en moi en a été grandement ébranlée. Mais la petite fille réservée avait réussi à reprendre confiance et avait fait place à une femme heureuse et bien entourée.

lundi 16 avril 2012

Course de Champfleury 2012

L’an dernier à pareil date je participais à mon premier évènement de course à vie : La course de Laval à Champfleury (voir texte d’avril 2011 pour le récit de cette course). J’avais jamais couru plus de 8km avant cette course. J’ai fait mon 10km en 1h21min59sec et je suis arrivée avant-dernière.

Cette année, en participant à cette course, je participais à mon 5e évènement (2 demi-marathons et 3e 10km). J’avais vraiment envie de voir une évolution au niveau de mon temps mais aussi de mon état physique et mental durant la course. Je m’étais donc fixé un objectif A de 1h15 et un objectif B de 1h20 (vaut toujours mieux avoir un objectif B pour ne pas se décourager au cas où tout ne va pas comme on l’espère).

Je me mettais un peu de pression sans le vouloir. J’avais vraiment le goût d’y arriver, mais en même temps je dois garder en tête que je veux avant tout avoir du plaisir à courir.

Pour faire un temps de 1h15, je dois garder une moyenne de 8km/h ou 7min30 du kilomètre. Je suis hyper motivée à réussir. Quand je fais mes petites courses de semaine de 6km, je réussis à garder cette moyenne, mais sur un 10km c’est plus exigeant.

Je me réveille ce matin à 6h15. Je me sens super en forme, mais j’ai une douleur à la jambe droite depuis un certain temps. Ça part de l’intérieur de la cheville et ça monte jusqu’à la moitié du mollet. J’ai lu sur internet et j’ai trouvé quelques trucs pour aider à la guérison de ce qui semble être le début d’une périostite.

On se rend sur le site pour 8h et on y rencontre nos amis. Aujourd’hui, Erick, Cindy, Jocelyn, Alain et Véronique participeront avec moi à cette course. Nous avons tous nos objectifs personnels. Erick, mon chum, compte faire un temps de 45min !

À 8h45, il y a un entraîneur/animateur qui nous fait faire un échauffement. Il y a beaucoup de petits sautillements dans ses mouvements et ma jambe me fait mal alors j’ai un peu peur pour la course. Habituellement, ça va bien une fois que je suis réchauffée.

9h00 : C’est le départ ! Je pars avec Cindy. On se dit qu’on court chacune à notre rythme et tant mieux si on a le même rythme. On croise Josée, mon hygiéniste dentaire pour qui c’est le premier 10km. On se suit toutes les trois. D’habitude, le premier 10min est difficile parce qu’on ne se réchauffe pas assez avant de partir, mais avec le bon échauffement de ce matin, on est top shape ! On suit la méthode 10/1 : 10min de course / 1min de marche en alternance.

Les deux premiers kilomètres passent vraiment vite. On tient notre ‘’target’’ de 8km/h. Ça va super bien. Le trajet du 10km est en fait une boucle de 5km que l’on fait deux fois. Quand nous arrivons au km5, on a la moitié de fait et je me sens bien. On est toujours dans notre temps fixé. À partir de là, Josée nous distance. Cindy et moi continuons de courir au même rythme. Cindy a une petite baisse d’énergie, mais un bon jujube lui redonne toute l’énergie nécessaire.

Au km7, notre moyenne est toujours bonne, mais je commence à trouver ça un peu plus difficile. Je dois regarder ma vitesse sur ma montre GPS pour me maintenir à la bonne cadence. Ça aide vraiment d’avoir une montre qui donne notre vitesse parce que lorsqu’on commence à être fatigué, on a tendance à ralentir sans s’en rendre compte.

Km8…c’est là que je commence à trouver ça vraiment difficile. J’ai beau avoir déjà couru 21km, mais quand on augmente sa vitesse, ça fait vraiment une différence sur l’effort à déployer. Les deux derniers kilomètres ont été un beau dépassement de moi. Mon cardio est dans le tapis, j’ai tendance à ralentir, mais Cindy m’encourage et me pousse à maintenir notre but. J'ai envie de prendre une pause ou de ralentir; je commence à penser que je n'arriverai pas à atteindre mon objectif A. Cindy me dit «si on augmente un peu notre vitesse, on pourra réussir»…augmenter la vitesse ?!?!? Ouf ! Pas facile mais je donne le meilleur de moi-même et je puise dans mes forces que je croyais épuisées. Je me dis que je peux tout donner et pousser la machine à fond puisqu'il ne reste que quelques minutes à tenir.

Quand j'arrive à environ 200m de l'arrivée, ma respiration commence à s'emballer; je me concentre sur ma respiration pour ne pas perdre le contrôle. Je vois enfin le chrono; il est en bas de 1h15. Cindy me dit «Let's go ! On sprint !». Alors je cours de toutes mes forces, le plus vite que je peux. Je passe la ligne d'arrivée à 1h14min36sec ! J'ai les yeux pleins d'eau. Je n'ai pas pleuré, mais j'étais émotive ! Contente d'avoir réussi mon objectif ! J'y avais vraiment cru, mais j'avais eu des doutes vers la fin du parcours. J'ai amélioré mon temps d'environ 7min30 par rapport à l'an passé !! Je suis vraiment fière de moi ! Mon chum et ma mère sont là pour me féliciter; ils sont fiers de moi aussi ! Je remercie Cindy de m'avoir encouragée, mais surtout de m'avoir poussée à dépasser mes limites.

Nous avons tous atteint nos objectifs. Erick a réussi un temps de 44min07sec ! Wow ! Je suis vraiment impressionnée par mon chum ! Ce qui a de merveilleux avec la course, c'est qu'on a tous nos victoires chacun à notre niveau; on n'est compétition qu'avec soi-même. Je suis aussi fière de mon 1h14 que du 44min de mon chum parce que nous avons tous les deux donné le meilleur de nous-mêmes.

Je suis vraiment contente de ma course et je n’ai pas eu mal à la jambe finalement. Il faut juste que je pense à soigner ça pour Ottawa.

Après notre course, il y a le départ du 1km des enfants. Mon amie Karine participe à l'épreuve avec son fils Samy et mon amie Annie avec ses trois enfants. C'est vraiment le fun de voir des petits bouts de chou prendre place à ce beau défi. Voir les visages remplis de fierté à l'arrivée, ça n'a pas de prix. Il y a des touts petits âgés de 3 ou 4 ans !! Erick accompagne Samy pour sa course. Les enfants n'ont pas la notion de gérer l'énergie en fonction de la distance à parcourir. Ils partent en lion ! C’est ce que Samy a fait. Il a un peu ralenti à mi-parcours disant à mon chum qu’il était fatigué, puis il est reparti en sprint. Samy a couru le 1km en 5min20sec. Je pense que Samy sera fin prêt pour tenter un 3km l'an prochain !

Plus que 41 dodos avant le demi-marathon d'Ottawa ! Et peut-être un autre petit 10km d’ici là…

dimanche 18 mars 2012

Red Rock Canyon Half marathon

À 11h du départ

On est vendredi soir, il est 20h. Dans onze heures je prendrai le départ pour le demi-marathon de Red Rock Canyon.

Aujourd’hui, le fait d’être en voyage, loin de la routine, je n’avais pas l’impression que j’allais courir 21,1km demain. Mais ce soir, il y a eu notre souper d’inspiration organisé par l’équipe de Team In Training. Cette soirée a réussi à remettre mon focus sur la course. Un témoignage touchant d’une participante et de sa tante pour qui elle court nous a rappelé pourquoi nous courons. Nous sommes tous là pour la même cause; 53 coureurs qui se sont impliqués pour la Société de leucémie et lymphome du Canada.

Une des participantes, Annie, court avec son chum pour le père et la sœur de ce dernier. Ensemble, ils ont amassé plus de 17 000$. Ils sont une vraie source d’inspiration pour moi.

Il y a aussi Katherine et Alexandre, frère et sœur, qui courent pour leur papa. Leurs parents les ont accompagnés jusqu’à Vegas pour les encourager.

Tant de gens se dépassent pour améliorer les chances de survie et la qualité de vie de personnes qui leur sont chères.

Du côté de la course elle-même, je suis assez nerveuse. Le parcours me semble difficile. J’ai marché beaucoup dans les deux derniers jours, j’aurais dû me reposer plus, mais on est à Vegas quand même ! (Déjà qu’on doit boire des ‘’virgin’’ dans la ville du vice!!) J’ai des petits bobos qui étaient sortis depuis une dizaine de jours…ils sont encore plus présents. Il est vraiment temps que la course arrive ! Ensuite, ce sera un bon verre de vin et une belle célébration de notre accomplissement. Puis de retour à la maison, je prendrai quelques jours ‘’off’’ de course !

Demain, mon chum sera un marathonien ! Wow ! Je suis si fière de lui !


10 mars 2012 – Jour J

Le cadran sonne à 3h ce matin…ou plutôt cette nuit. Je me lève en même temps qu’Erick même si mon départ est une heure plus tard que le sien. On déjeune dans la chambre d’hôtel. J’avais apporté tout ce qu’on mange habituellement le matin d’une longue course puisqu’on sait maintenant ce qui nous convient : toasts (tranche de pain pour cette fois car on n’a pas de grille-pain!) avec une mince couche de beurre de pinotte et une généreuse portion de confiture aux fraises maison avec un jus de canneberges pour moi et toasts au sirop d’érable pour Erick.

Je demande à Erick s’il est nerveux, il me dit ‘’un peu’’. J’aurais aimé l’accompagner à la ligne de départ, mais notre départ n’est ni à la même heure, ni au même endroit et il n’y a pas de navette entre les deux. Je lui souhaite donc une bonne course et je lui dis que je l’attendrai au fil d’arrivée. Il quitte la chambre à 3h45. Aussitôt qu’il a passé la porte, je ressens une vague de nervosité. J’ai déjà les jambes en compote, j’espère que la course ira bien malgré tout.

Je m’habille et finalise mon sac d’après-course. Je rejoins la gang dans le lobby de l’hôtel. On est tous fébriles, il y a de l’énergie dans l’air ! Il est 4h45. On se dirige vers la navette qui nous amène au Red Rock Canyon. Dans l’autobus, nous sommes tous très volubiles, probablement un moyen d’évacuer notre stress.


Quand on approche de Red Rock et on voit les montagnes…wow ! Je n’arrive pas à croire que je vais courir dans ce décor ! Un vrai paysage de film avec des montagnes magnifiques, une lune encore présente, un soleil levant qui donne une couleur rougeâtre aux rochers. C’est vraiment beau, mais maudit qui fait frette !!!! Je suis congelée ! Il fait environ 5 degré. Je garde mes 2-3 pelures supplémentaires jusqu’à la dernière minute avant de les enlever et de les mettre dans mon sac d’après-course. Je garde une vieille veste que je pourrai jeter le long du parcours.


À 7h c’est le départ ! Un petit départ puisque nous ne sommes qu’environ 600 à prendre part à ce demi-marathon. Moi et toute l’équipe de Team In Training partons avec une belle énergie, des cris de joie et d’encouragement se font entendre. Dès le début, on sent que ce ne sera pas un parcours facile. Je cours avec Cindy, une des participantes avec qui j’ai couru la majorité des entraînements puisqu’on a habituellement une vitesse similaire. Cindy me semble vraiment très nerveuse; pour elle, il s’agit de son premier évènement. Il y a des petits bouts valloneux, mais en gros ça monte ! Je cours avec la méthode 10-1 ce qui veut dire 10 minutes de course suivi de 1 minute de marche en alternance. Je n’avais pas utilisé cette méthode au demi à Montréal, mais à force de le faire durant les entraînements, ça m’a fait comprendre que ça permet au corps d’avoir une petite récupération physique et mentale. Avant, j’attendais d’être à bout avant de prendre une pause et ça devenait très difficile de repartir après. Dans les premiers segments de course, je distance un peu Cindy, mais je l’attends un peu pendant les segments de marche et elle me rattrape. Je ralenti un peu la cadence pour rester à ces côtés car elle semble avoir besoin d’encouragements. Après environ 45 minutes, je croise Erick en sens inverse. Son trajet est un aller-retour partant du point d’arrivée vers mon point de départ et ensuite retour. On savait donc qu’on allait se croiser. J’en suis à mon 4-5km alors que lui est à son 15-16km. Il est pétant d’énergie, tout va bien pour lui. Il me dit ‘’ça monte en ta, hein !!!’’. Il me dit que je suis environ à la moitié de la montée et qu’ensuite ça descendra.

Ça me donne un boost d’énergie ! Je trouve ça difficile, mais ça va bien. Je me doute bien que ce n’est pas ici que je pourrai améliorer mon temps car le dénivelé est trop important alors je cours avec Cindy pour l’encourager.




Le soleil plombe de plus en plus. Il ne fait pas trop chaud, environ 20, mais le soleil est quand même chaud. L’inclinaison s’accentue encore et ça n’arrête pas de monter. J’essaie de nous donner des petits objectifs, je dis à Cindy ‘’ok on court encore jusqu’au cône là-bas, puis on prend une pause’’. On y va par petit bout comme ça. Puis, on arrive enfin au haut de la putain de côte de 8km !!! La vue est magnifique ! Notre coach Isabelle est là pour nous encourager. Elle nous confirme que la grosse montée est terminée et qu’à partir de là c’est majoritairement plat ou en descente. Il y a un point de ravitaillement et des toilettes.

Comme Cindy me dit qu’elle veut aller aux toilettes, je lui dit que je vais continuer et lui propose de poursuivre avec le prochain groupe de TNT qui nous suit. Elle me demande de continuer à courir avec elle car elle avait vraiment visualisé qu’on courrait ensemble et elle a besoin d’encouragement. Je décide donc de continuer avec elle; je sais que je ne pourrai pas faire un meilleur temps que Montréal de toute façon; je me dis que cette aventure est avant tout une expérience humaine et que le paysage est tellement beau !


À partir de là, ça passe vraiment vite. On croise Janet et Tara, les organisatrices de TNT. Elles nous encouragent et chantent du Bon Jovi ! La route est beaucoup plus facile. On va un peu plus vite.

Le parcours est tellement beau qu’on en profite pour prendre quelques photos. C’est vraiment un tout petit marathon, pas plus de 1000 participants incluant les deux distances. Il y a des bouts où on se sent seuls au monde dans ce grand désert. C’est un paysage particulier qui donne un sentiment de grandeur. Contrairement aux autres évènements, il n’y a pas de spectateurs le long de la route qui encouragent, on est sur un chemin perdu au milieu du désert.




À un certain moment, je refais le focus et me rappelle pourquoi je cours. J’ai une grosse pensée pour ma grand-maman dont j’ai écrit le nom au dos de mon t-shirt. Hier soir, nous avons décoré nos chandails et les avons personnalisés. Chacun a écrit pour qui ou pourquoi ils courent. Une des participantes a écrit ‘’I run…because I can’’ tout simplement. On a tous nos raisons pour s’être investis dans cette aventure.

Vers le km16, les jambes commencent à tourner moins rondement. J’encourage Cindy, je lui dis qu’on est presqu’arrivées et qu’à partir de ce point elle se dépasse à chaque pas puisqu’elle n’avait jamais couru plus que 15km. Je pense à ce que notre entraineur Brent nous a dit, il faut regarder en arrière et voir ce qu’on a accompli pour nous redonner confiance. La course, ça se passe tellement dans la tête; il faut garder des pensées positives parce qu’aussitôt qu’on se met à douter, à se dire qu’on n’y arrivera pas, le corps ne veut plus suivre.

À moins de 2km de l’arrivée, je regarde en arrière et je vois Erick qui arrive au loin. Une boule d’émotion monte en moi. Je suis contente de le voir ! Mais j’aurais jamais cru qu’il me dépasserait! Il est parti une heure avant moi mais avait le double de distance à faire. Il me donne un bec et me dit quelques mots d’encouragement et repart vers l’arrivée. Je suis déçue de ne pas pouvoir l’accueillir à l’arrivée, mais heureuse de pour voir être accueillie par mon chum !

Le dernier km est vraiment long, on dirait qu’on n’arrivera jamais. C’est toujours comme ça, peu importe la distance qu’on court, le dernier kilomètre est toujours le plus long. Puis, enfin on voit la ligne d’arrivée. Annie, André et Stéphanie, d’autres participants TNT qui nous attendent à la ligne, viennent nous rejoindre pour courir les derniers mètres avec nous. On finit ça en sprint ! Tout le monde est là pour nous accueillir ! On nous félicite et on nous remet notre médaille. Je suis émotive. Je me demande bien après combien de courses j’arriverai à franchir la ligne d’arrivée sans pleurer !





Temps officiel : 3h27m32s. Je ne peux pas dire que je suis contente de ce temps, mais je peux par contre affirmer que j’ai vécu une belle expérience. La seule chose qui me manque c’est ce sentiment d’avoir tout donné, d’avoir donné le meilleur de moi-même. Mais à défaut de l’avoir fait physiquement, je crois que je peux dire que je l’ai fait moralement. La satisfaction personnelle peut avoir plusieurs formes et dans ce cas-ci, je suis contente d’avoir pu être un support pour Cindy.

Cindy, je tiens à te dire que je suis fière d’avoir pu t’accompagner dans cette course et surtout d’avoir fait ta connaissance !

Isabelle, notre coach, nous a dit que c’était le marathon le plus difficile qu’elle avait vu. Je suis contente parce qu’à aucun moment je ne me suis sentie à bout d’énergie comme ça avait été le cas à Montréal. Je me suis sentie, malgré la difficulté du parcours, en plein contrôle de mes moyens et je sais que j’étais prête pour cette course.

Malgré tout, je sais que je me suis améliorée. Nos coaches, nos entraînements, nous avaient bien préparés. Tant de gens se sont dépassés aujourd’hui, il y avait de la fierté et de la satisfaction dans l’air. Ensemble, notre équipe de 53 coureurs, avons amassé 235 000$ pour la Société de leucémie et lymphome du Canada. Si, grâce à nous, une seule vie est sauvée par la recherche que nous aurons aidée à financer, nous aurons fait une différence.

Erick, pour qui c’était le premier marathon, a fait 42,2km en 4h22 ! Je suis si fière de lui ! La première moitié a vraiment bien été pour lui. Quand il a entamé le retour, il a eu à remonter cette fameuse côte de 8km alors il a eu à prendre quelques petites pauses de marche. Mais pour l’avoir fait en sens inverse à l’aller, il savait qu’après ce serait plus facile. À aucun moment, il n’a eu un gros découragement.



Toute l’aventure Team In Training a été tellement enrichissante ! J’ai rencontré des gens formidables ! Ça m’a apporté énormément sur tous les plans.

Mes prochains évènements :
Course de 10km de Champfleury le 15 avril
Demi-marathon d’Ottawa le 27 mai
Triathlon Esprit de Montréal (distance sprint) le 8 septembre
Demi-marathon de Montréal le 23 septembre

En 2013, peut-être que je tenterai le coup pour un marathon complet…

Un énorme merci à toute l’équipe de TNT pour nous avoir fait vivre une si belle aventure. Merci à nos coaches Isabelle et Brent qui nous ont donné de bons conseils et qui nous ont motivés. Merci à notre Captain Spirit Eric, les mentors, Tara, Catherine, Janet pour vos encouragements, votre support et l’organisation de cet évènement.

Un gros merci aussi et félicitations à mes co-coureurs ! On est une super équipe TNT !!!! Red rock team rocks !!!

Vous pouvez encore faire un don jusqu’au 10 avril en cliquant sur le lien suivant :
http://my.e2rm.com/personalPage.aspx?registrationID=1314759&langPref=fr-CA&Referrer=http%3a%2f%2fwww.teamintraining.ca%2fdonate%2f


Un énorme merci à tous mes donateurs :

Alain Gagnon & Véronique Décary
Andrée Lévesque
Anne Boissonneault
Anne Valois
Anne-Émilie Thibault
Annie Corriveau
Annie Marsan
Benoit Page
Boutique 42,2, Centropolis Laval
Caisse populaire Ste-Rose
Caroline Jetté
Catherine Roy
Cécile Harkins
Chantal Cloutier
Charles Duffy
Chez Gérard Fabreville
Christiane Prévost
Christine Vezeau
Christine Vézina
Claire Desrosiers
Claude Courchesne
Danielle Martin
Danny Prud'homme & Isabelle Lefort
Denise Lemieux
Dennis Junior
Diane Morin
Dominika Nowakowska
Elisabeth Daneault
Eric Galarneau & Nathalie Nault
Francine Lacoursière & Service de la comptabilité du Collège Ahuntsic
Fréderick Doyon
Geneviève Roussel & Francis Gagnon
Ghislaine Leduc
Gidney Poissonnerie du marché 440
Ginette Pépin-Lépine
Guylaine Beauvais
Isabelle Grelier
Isabelle Sabran
Jean-Francois Therrien
Joel Findlay
Johanne & Michel Séguin
Josée Desruisseaux
Josée Pinette
Julie Boissonneault & Martin St-Louis
Julie Cloutier
Julie Paré & Mathieu Paiement
Karine Legris & Alex Di Domenico
Linda Beausoleil
Line Haché
Lisane Gauvreau
Lise L'Heureux
Loraine Lefebvre
Lorraine Larivière
Louis Corbin
Lucie Gingras
Lyne Robert
Lynn Désinat
Marcel Levasseur & Nathalie Pharand
Marie-Claude Daigneault
Marie-Claude Dupuis & Richard Lemieux
Martin Falardeau
Martine Auger & Danny Primeau
Maryse Déry
Maryse Lamothe
Michel Corbeil
Micheline L'Heureux
Monique Henry
Monique Lauzon
Nadia Richard
Nancy Séguin
Normand Yolande Desjardins
Odette Quéry
Patricia Desjardins & Pierre
Pierre Castonguay
Pierrette & Jean-Paul Boissonneault
Rachel Lemieux
Restaurant L'Académie, Laval
Restaurant Matin Matin, Ste-Rose
Robert Desruisseaux
Roxanne Corbin & Jocelyn Gaudreau
Saucissier William du Marché 440
Simon Marentette
Stéphane St-Louis
Suzanne Strati
Sylvain Desjardins & Brigitte Martin
Sylvie Fortin
Valérie Asselin & Benoit Vivier
Vincent St-Laurent
Walmart Centre Laval
Wilner Junior Jean