Le demi-marathon d'Ottawa est mon troisième demi-marathon.
J'ai commencé à courir il y a un peu plus d'un et demi. J'ai un objectif bien précis pour Ottawa : faire enfin 21,1 km sous la barre des 3 heures.
Vendredi soir
Les jours qui précèdent le jour J, il faut faire le plein de glucides ! Ce soir, on mange un gratin jardinière (pennines sauce rosée avec brocoli et champignons, gratiné), accompagné de plein de pain crouté. C'est mon repas de pâtes fétiche la vielle d'une longue course. Je ne sais pas pourquoi, mais ça marche…c'est peut-être juste une superstition ! On prépare nos bagages et on prend ça relaxe. Je fais quelques étirements et le petit programme d'exercices suggérés par mon physio. Dodo à 22h.
Samedi
Nous partons vers 9h30. Ma mère nous accompagne, elle viendra nous encourager demain et nous accueillir à la ligne d'arrivée. Après 2h30 de route, nous arrivons à notre hôtel à Ottawa à midi. Notre chambre n'est pas prête et nous devrons revenir vers 15h pour faire le check-in, mais nous pouvons laisser la voiture dans le stationnement. Comme on s'apprête à partir à pied vers le centre-ville, nos amis Roxanne et Jocelyn arrivent. Cool ! On ira chercher nos dossards ensemble. On marche sur la rue Montreal qui devient la rue Rideau pour se rendre au Convention Center. On réalise que notre hôtel est dans un quartier plutôt miteux ! Mais au moins on est à environ 30 minutes de marche du centre. La chambre est correct, mais sans plus. Ce n'est pas bien grave puisqu'on est ici pour une seule nuit.
On se rend à l'expo du Convention Center pour aller chercher notre «race kit» : puce électronique pour enregistrer notre temps, dossard et t-shirt. Il y a foule !!! C'est fou de voir qu'il y a autant de coureurs. Nous serons environ 40 000 coureurs pour ce week-end, incluant les courses de ce soir (5km et 10km) et celles demain (21,1km et 42,2km). On croise quelques personnes qu'on a connues avec de Team In Training.
Ensuite, on s'installe tous les 5 sur une terrasse sur une belle petite rue piétonnière et on savoure un bon repas…sans alcool ! Il fait vraiment beau et il y a un super soleil, mais il fait très chaud. Il est supposé faire moins chaud demain…c'est ce que je souhaite.
Après être retourné à l'hôtel faire notre check-in, Erick et moi on retourne en ville pour voir les courses du 10km et 5km qui ont lieu ce soir.
On rencontre Eric Goupil, notre Captain spirit de Team In Training, qui court le 10km avec sa femme et ses beaux-parents. C'est le fun de voir des gens de tous âges qui se tiennent en forme! On rencontre aussi la tante de mon amie Julie qui est descendu de Sherbrooke pour participer au 10km avec une amie. Le monde est petit !!
On assiste au départ et à l'arrivée du 10km avec Katherine de TNT qu'on a rencontré par hasard. C'est vraiment impressionnant de voir l'élite, les pros! Il y a Geoffrey Mutai qui détient le record du monde au marathon et qui court le 10km pour briser un autre record. Il finit avec un temps de 27 minutes 41 secondes !!!! C'est inimaginable! Et il n'a pas réussi à briser le record qui était de 27:19. Les premiers amateurs termineront avec un temps autour de 30 minutes et quelques secondes. Puis les derniers coureurs seront à environ 1h30 alors que des marcheurs arriveront après plus de 2 heures. La course est une des rares disciplines qui combinent l'élite mondiale et les amateurs. Le «range» des performances est énorme. Tout le monde peut y participer.
Sur le chemin du retour, on s'arrête manger un bon plat de pâtes dans un petit resto et ensuite dodo.
Dimanche – jour du demi-marathon
Jocelyn, Erick et moi courons le demi-marathon aujourd'hui avec plus de 9000 autres coureurs. Je me lève à 6h00 et je prends une douche juste pour mieux me réveiller parce qu'on s'entend que je vais empester la sueur dans pas long de toute façon ! Avec le temps, j'ai su ce qui était mieux pour moi comme petit-déjeuner le matin d'une course alors j'ai apporté ce dont j'ai besoin et on mange dans la chambre avant de partir. Erick n'a pratiquement pas fermé l'œil de la nuit parce que la climatisation était vraiment très bruyante. Il semble un peu nerveux, il croit qu'il n'a pas assez couru dans les deux dernières semaines et il est fatigué. Mais je le connais, c'est quand il croit qu'il en arrache le plus qu'il est le plus performant ! Alors je ne suis pas inquiète pour lui, surtout que même s'il rushait plus que d'habitude il terminerait quand même bien avant moi !
Voici nos objectifs :
Jocelyn souhaite terminer sous la barre des 2 heures
Erick vise entre 1h45 (objectif A) et 2h00 (objectif B)
Moi je vise enfin faire en bas de 3 heures
On arrive sur le site vers 8h15; il y a tellement de monde ! Il y aura deux vagues de départ. Erick et Jocelyn partiront sur la première vague et moi sur la deuxième, 15 minutes plus tard. Je suis un peu déçue qu’on ne parte pas les trois ensembles; même si les 2 gars m’auraient clanchée en quelques secondes, on aurait au moins eu les premiers instants de fébrilité…
Les gars s’avancent pour leur départ et j’entends au loin le signal de leur départ. Je reste quelques minutes avec Roxanne et ma mère puis c’est à mon tour de m’avancer. Les 4-5 dernières minutes avant le départ, je suis seule. L’émotion monte, je suis fébrile mais aussi il y a comme un petit sentiment de peur qui se fait sentir. Je vais courir seule lors d’un évènement (je cours souvent seule en entraînement) pour la première fois, je me sens un peu démunie. Au demi de Montréal, Erick a couru avec moi, il m’a accompagné à mon rythme, il m’a encouragée, il allait me chercher de l’eau aux ravitaillements. À Vegas, j’ai couru avec Cindy, on s’est encouragées. Ici, à Ottawa, je pars seule et je passerai les trois prochaines heures avec moi-même. J’ai décidé de courir avec mon IPod. J’ai tenté l’expérience dans quelques-uns de mes entraînements et je trouve que le temps passe vite et les bonnes tounes donnent des ailes.
Fouiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnn ! Ca y’est, la trompette sonne le coup de départ ! Ma stratégie est de partir à un rythme lent, un rythme qui ne me fatigue pas, un rythme que je peux tenir longtemps. Je souhaite garder un pace de 8 :30 / km (7km/heure) ce qui me permettra de terminer en 3 heures. Au début, j’ai presque l’impression d’être arrêtée, Mais je sais que si je vais plus vite, je vais me bruler…ça m’est arrivée trop souvent. Je fais du 10/1 (10min course / 1min marche en alternance). Après 10 minutes, je marche même si je ne suis pas encore fatiguée. Km2, 3, 4…tout va bien. Mais à date, mon IPod ne me gâte pas trop côté tounes motivantes. En fait, c’est la play-list d’Erick et il y a quelques morceaux un peu trop heavy pour moi. J'ai hâte de tomber sur une toune que j'aime vraiment du style Cowboys Fringants, Bon Jovi ou J LO.
Je garde un œil sur mon pace, tout va comme planifié. Au km7, je suis à un peu moins de l’heure. J’ai le tiers de fait. Je suis dans ma bulle, j’écoute la musique, je me concentre sur ma posture et ma respiration. En fait, je suis un peu trop dans ma bulle, mais je le réaliserai seulement après la course, avec le recul.
Il y a beaucoup de monde qui sont là pour encourager les participants, mais je ne les entends pas vraiment car j'ai la musique dans le tapis ! Il y a des enfants qui étirent leur main pour nous faire des «high-five». Tout ça je l'ai vu mais je ne l'ai pas vraiment ressenti…j'étais trop dans ma bulle. J'ai vu une vidéo d'une amie qui a filmé la foule pendant la course, et c'est en le voyant que j'ai réalisé à quel point la foule était en feu ! J'ai manqué ça !!
À chaque 10 minutes, je prends quelques gorgées d’eau; environ aux trente minutes, je prends un jujube d’énergie et entre ça un peu de mon mélange-maison jus de canneberge/eau/sel. J’arrive au km10; je le franchis à environ 1h22, je suis correcte avec ce je me suis fixée. Je souris et je fais des «thumbs up» quand je vois les photographes du marathon…je veux des belles photos !
Il commence à faire très chaud, je ne sais pas si le soleil est plus fort ou s’il y a moins de vent, mais je commence à sentir les effets de la chaleur. Mais ça s’atténue un peu plus tard quand je sens de petites brises qui font du bien.
Km12-13-14…ça va toujours bien. Mon cardio va bien, jusqu’au 10km je n’ai pas dépassé 165bpm (ce qui est très bon pour moi).
Km15 : c’est là que je commence à ressentir la fatigue. C’est là que je commence à me dire «bon ok c’était l’fun mais on arrive tu là?!» À Montréal, je peux dire que j’avais pogné mon mur à 15km. Bonne nouvelle, je me sens vraiment mieux; je n’ai pas l’impression de frapper ce mur. Mais, je commence à avoir hâte à mes pauses marchées d’une minute et à faire le décompte entre chaque. Chaque fois que je repars, je me dis ‘’ok go pour un autre 10 minutes’’ Je prends une ou deux pauses de plus entre le km15 et le km18.
Près du km18, ma mère et Roxanne sont là pour m'encourager. Elles courent même une centaine de mètres avec moi ! Elles m'annoncent que les gars sont arrivés, qu'ils ont réussi leur objectif et qu'ils m'attendent au fil d'arrivée.
Mon mur, je le frappe au kn18 ! Mais il est quand même moins pire qu’à Montréal en septembre dernier. En entraînement, j’avais fait 18km en 2h30. Aujourd’hui, je franchis ce km18 en 2h32…pas si mal, je suis dans mon objectif encore. Mais je suis brulée !! J’ai juste le goût de marcher. J’aurais besoin de Cindy qui, elle, a toujours un «boost» d’énergie à la fin quand moi j’en ai pu !!! Je pense à ce qu’elle me dirait et j’essaie de m’auto-encourager. Je fais des calculs dans ma tête, je crois que même en marchant de grand bout (à une bonne vitesse de marche), je serai dans mon temps. Je marche beaucoup; je dirais 3-4 minutes de course / 2 minutes de marche. Je refais sans cesse mes calculs pour savoir si je peux marcher encore un peu plus. Je pense que j’ai été plutôt paresseuse sachant que j’avais un peu de lousse pour finir en 3h. Mon cardio va toujours bien; depuis le km10, il se tient autour de 170-172bpm. Je ne me sens pas à bout de souffle, je n’ai pas de gros bobos. Je suis juste fatiguée, mon corps est tanné de courir.
Je vois la pancarte qui dit 750m. Je me dis qu’il faudrait bien que je cours ces derniers 750m…je cours, je marche, des tous petits bouts à la fois. Pancarte 500m, je cours jusqu’à la pancarte 400m…my god que c’est long 100m !!! Le dernier 100m, je tente un sprint. Je passe la ligne d’arrivée les deux bras dans les airs et je souris pour la caméra. 2 :59 :04…yé en bas de 3h!!!
Je marche quelques mètres avant que mon chum vienne à ma rencontre. Ça ne prend que quelques secondes, mais je trouve ça moche d'être seule à l’instant de franchir le fil d'arrivée ! Je montre ma montre à Erick pour qu'il voit mon temps, il me félicite et il me demande si ça bien été mais je lui fais signe d'attendre une minute le temps que je reprenne mon souffle. Il pète le feu, frais comme une rose et il est super excité pour moi ! Je m'arrête aux tables de ravitaillements pour avaler un quartier d'orange, un morceau de banane et du lait au chocolat. Ensuite, on me remet ma médaille. Je la porte fièrement…même s'il y a une grosse feuille d'érable dessus…je me dis que je viens de remporter une médaille en pays étranger (!!!) De la façon que l'arrivée est faite, les spectateurs ne peuvent pas approcher des coureurs. Mon chum a pu me rejoindre parce qu'il n'est jamais sorti de la zone des coureurs. Ma mère et Roxanne nous attendent tout au bout du corridor de la zone d'arrivée. Je suis contente qu’elles soient là pour nous féliciter ! C’est le fun de pouvoir leur raconter notre course. Un gros merci Roxanne et maman pour votre support et vos encouragements !
Je n'ai pas pleuré cette fois-ci…je me rends compte que j’ai couru ma course comme si j’étais en entraînement; je n’ai pas eu le feeling d’être au demi-marathon d’Ottawa. J’étais trop dans ma bulle à cause de la musique et j’ai manqué le côté festif et fébrile d’un évènement comme celui-là. En écrivant mon blog, je réalise que mon souvenir de ma course est vague, c’est flou et je ne me rappelle plus des détails et comment je me suis sentie…vraiment dans ma bulle !!
Je suis contente de mon temps, contente d’avoir enfin un temps qui commence par un 2!! Mais je suis un peu déçue d’avoir encore craqué avant la fin et d’avoir manqué d’énergie (physique mais aussi mentale) à la fin.
Erick a eu une super belle course, il s’est bien senti tout le long et il lui restait même de l’énergie à la fin. Il a terminé en 1h47 alors il était bien content d’avoir atteint son objectif. Il croit pouvoir être en mesure d’avoir ce même pace (vitesse) pour le marathon complet (42,2km) à Montréal. Il pourrait se donner un objectif de 3h45. À côté de moi, c’est une fusée ! Je suis bien fière de lui !
Jocelyn de son côté a aussi réalisé son objectif avec 1h57 ! Il fera aussi le 42,2 à Montréal...son premier, pour ses 40 ans !! Go Jo ! T’es capable !
Ma mère participera aussi au 21,1km à Montréal; elle le fera à la marche avec ses deux amies Micheline et Johanne. Go les filles ! Je sais que vous serez capables !
Maintenant, il ne manque que Roxanne qui s’inscrive au 10km !! N’est-ce pas Rox :P Tu es meilleure que tu le crois ! Go !
De mon côté, je me demande comment je vais envisager Montréal (encore un demi pour moi). Je veux m’améliorer, me dépasser; je veux ce sentiment de satisfaction et de fierté à la fin; je pourrais peut-être viser 2h50. En même temps, je veux vivre l’évènement à fond; je veux en profiter, m’amuser et terminer avec le sourire. Je vais essayer de trouver la bonne recette pour combiner un peu ces deux aspects…pas facile ! Il me reste 113 dodos pour y arriver.
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