mercredi 2 mai 2012

Le Pérou – Partie 2 : Départ et acclimatation

JOUR 1 : Le grand départ (12 juillet 2010)
C’est aujourd’hui le grand départ. Ca fait plusieurs mois qu’on se prépare à ce voyage, on s’entraine beaucoup. Spinning 3 fois par semaine, 7 randonnées en montagne, un peu de vélo… J’étais très stressée, j’avais peur de ne pas réussir, mais une fois à bord de l’avion, le stress a laissé place à l’excitation et la hâte d’arriver!

Notre groupe est composé de : Christine, 39 ans, professeur dans une école primaire francophone à Calgary; Marie-Pierre, 27 ans, acheteuse dans une entreprise qui convertit des mini-vans pour les handicapés; Linda, 38 ans, comptable; Dominika, 31 ans, cardiologue. Nous serons donc 5 filles et un gars ! Erick et moi sommes donc le seul couple. Vendredi dernier, nous avons rencontré le groupe pour un souper au resto, sauf Christine qui vit à Calgary. C'était un souper vraiment sympathique et ça a tout de suite bien cliqué entre nous.

Nous voyons donc Christine pour la première fois à l'aéroport. Elle est aussi très sympathique. Dominika, elle, est partie hier et nous la verrons à notre arrivée à Cusco. Les vols Montréal/Miami et Miami/Lima se passent bien. Nos bagages, que nous devons récupérer à Lima sont bien là et on les réenregistre vers Cusco. Ensuite, vol Lima/Cusco. Tout s’est bien déroulé, mais ce genre de ‘’run de lait’’ est tout de même exténuant.

JOUR 2 : Arrivée à Cusco, Pérou (13 juillet 2010)
Notre sortie de l’avion se fait directement sur la piste de l’aéroport. Je prends une petite respiration pour voir si je sens le manque d’oxygène vu l’altitude de la ville de Cusco qui est à 3500m. Mais ce que je sens, c’est plutôt la pollution! La ville est située comme dans une cuve entourée de montagnes, alors toute la pollution y reste comme accrochée. À la sortie, Robert et Ricardo, nos guides, nous accueillent. Robert est un québécois qui a étudié le tourisme d’aventure. Il a rencontré une péruvienne, a eu un enfant et vit maintenant au Pérou. Ricardo est le guide local, un péruvien. Il ne parle pas français, seulement espagnol. Il a une femme qui est enceinte de 8 mois…espérons qu’elle n’accouche pas pendant qu’il est en trek ! Le mini-bus nous débarque à quelques pas de notre hôtel parce que la rue est trop étroite pour que le véhicule puisse nous amener à la porte. On doit donc transporter notre gros bagage sur environ 200m. Dans ma tête, les doutes m'envahissent, je suis super essoufflée !! Comment est-ce que je pourrai faire un trek de 7 jours alors que j'arrive même pas à faire 200m sans être essoufflée ?

Aussitôt arrivés à l’hôtel, on repart pour une petite visite de la ville. On voit la cathédrale, la Place d’Armes et le marché. Au marché, Robert nous offre un jus de fruits frais fait par de vieilles femmes derrière leur minuscule kiosque. C'est vraiment bon et très nutritif. Dans la section des viandes, c’est dégoutant et ça pue. On voit des têtes et des nez de bœufs, des cœurs, des fœtus! Je passe assez rapidement dans cette section parce que ce n'est vraiment pas agréable. On dine dans un petit resto et temps libre en après-midi pour découvrir les petits marchés d’artisanat.

On découvre le maté de coca, fait avec des feuilles de coca qu’on infuse et qui est bénéfique pour combattre les effets de l’altitude. C’est avec ces feuilles que la cocaïne est fabriquée, mais comme ça prend 1kg de feuilles pour faire un gramme de cocaïne et qu’en plus c’est ajouté de plein de produits chimiques, il n’y a aucun danger de consommer le maté de coca. Ici, le maté de coca est consommé comme le thé; c'est très bon au goût et ça aide beaucoup à mieux s'acclimater à l'altitude.

On soupe avec le groupe dans un resto près de l’hôtel, où on déguste un Pisco Sour, un drink typique du Pérou. C'est fait avec du pisco, une sorte d'alcool et un blanc d'œuf. Vraiment bon ! Érick mange un plat de lomo saltado, un plat péruvien. C'est un émincé de bœuf avec tomates, oignons servi avec riz et frites. De mon côté, j'ose un steak d’alpaca et un rizotto de quinoa aux cinq fromages. L'alpaca est un animal ressemblant à un lama; il y en a beaucoup ici. L'alpaca est aussi connu pour sa laine qui est très recherchée. Le repas est très typique et vraiment bon !

Notre acclimatation à l’altitude se fait plutôt bien, malgré un bon mal de tête persistant et le souffle court aussitôt qu’on fait un effort. Je suis soulagée d'entendre que je ne suis pas la seule à être essoufflée au moindre effort. Robert nous suggère de prendre une Advil ce soir avant de se coucher pour s’assurer de passer une bonne nuit et contrer tout de suite le mal de tête.



JOUR 3 : Saqsaywaman / Pisaq / La Vallée sacrée / Ollantaytambo (14 juillet 2010)
Nous débutons la journée par la visite du site archéologique de Saqsaywaman, construit par les Incas sous le règne du 9e Inca, Pachacutek dans les années 1400. C’est sous Patchacutek que l’empire Inca a atteint son apogée. C’est impressionnant de voir toutes ces immenses pierres travaillées qui font une construction très solide malgré l’absence de mortier. Tout a été pensé pour résister aux séismes. Le dernier séisme important a eu lieu en 1950.

C’est l’invasion espagnole en 1532 qui a décimé l’empire Inca. Aujourd’hui le peuple péruvien est catholique, mais la religion est teinté des anciens dieux incas et de traditions andines.


On se dirige ensuite vers la Vallée sacrée, là où les terres sont les plus fertiles. En route, on voit les ravages causés par les inondations du printemps dernier. Il est tombé en 3 jours, la quantité de pluie qu’il y a habituellement durant toute la saison des pluies. Des villages entiers ont été détruits et les routes ont été gravement endommagées. Il y a eu énormément de morts puisque les villageois, croyant bien connaître leur patelin, n'ont pas évacué la région assez rapidement.

Près de Pisaq, on visite un autre site archéologique où on peut voir les terrasses servant à l’agriculture, principalement le maïs et les patates. Il y a des centaines de sortes de patates qui sont cultivées au Pérou. Ricardo nous offre une épinglette aux couleurs du Pérou pour souligner la fête nationale qui aura lieu le 28 juillet. On l’accroche fièrement à notre sac à dos. Pour diner, on s'arrête pour un pique-nique en bordure de la route, dans un champ d'eucalyptus.


On visite aussi le site archéologique d'Ollantaytambo avant de se diriger à notre petite auberge : Chez Doris. Quand on arrive devant la porte et que Robert nous dit «C'est ici», on se regarde et on se demande bien ce qu'on trouvera l'autre côté de cette porte qui semble mener à rien. On est agréablement surpris, c’est simple et rustique, mais confortable. Nous avons droit à la chambre matrimoniale vu que nous sommes un couple; nous avons une salle de bain privée. Par contre, partout au Pérou même dans les endroits chics, l'aqueduc est un système fragile. Il ne faut jamais jeter aucun papier hygiénique dans les bols de toilette et il n'est pas rare de manquer d'eau chaude.



En après-midi, temps libre. On fait le tour des kiosques d'artisanat et de souvenirs du village. Tout est très coloré, comme les costumes traditionnels des Andins. On relaxe avec les filles du groupe dans un café et on jase un peu pour se connaître davantage. Érick découvre la bière péruvienne, la Cuzquena, alors que les filles et moi prenons un café. Nous avons passé un après-midi très agréable; le courant passe bien avec le groupe, ce sont des filles vraiment sympathiques. En revenant, il fait noir; on voit la lune. Comme on est dans l'hémisphère sud, la lune est comme un sourire; elle n'est pas dans la même position que lorsqu'on la voit à Montréal.

Ce soir, on soupe chez Doris : soupe à la citrouille et poulet accompagné de blé à la menthe. Pour moi, ce n'est pas le meilleur repas; je n'aime pas la menthe ! Mais tous semblent bien apprécier.

JOUR 4 : Maras / Moray / Les Salines (15 juillet 2010)
On n’a pas dormi de la nuit à cause du coq à Doris qui s’est mis à chanter à 1h30 du matin ! Je n'ai jamais vu un coq chanter aussi tôt ! Et il chante faux en plus ! Il a vraiment un cri affreux et pas du tout mélodieux.

Aujourd’hui, on visite le site de Moray. C’est comme un gros cratère qui est en fait une fosse naturelle où on y fait de l’agriculture en terrasses. Au temps des Incas, c’était un peu comme une université de l’agriculture. Comme chaque niveau avait une température différente, on pouvait y étudier quels légumes ou céréales pouvaient pousser à quelle altitude. Les Incas avaient vraiment des connaissances approfondies au niveau de l'agriculture. Sur ce site, chaque niveau a une différence de 0,5 degré Celsius. En plus, c’est situé dans une vallée entourée de montagnes alors c’est vraiment beau et impressionnant.




On part ensuite pour une rando de 2 heures vers les Salines. Les paysages sont magnifiques. C'est un avant-goût de ce que sera notre trek, mais aussi une bonne pratique. Les Salines sont des centaines de bassins servant à produire du sel. Le tout est alimenté par une source d'eau salée qui se déverse dans des bassins. Un système de canaux permet à l'eau de passer d'un bassin à l'autre. Quand l'eau s'évapore, il ne reste que le sel. Nous marchons tout le long des Salines. C'est immense comme site, c'est impressionnant et très ingénieux. Le sel produit ici n'est pas exporté, parce qu'il n'est pas assez pur. Il sert à la consommation locale des gens et à nourrir le bétail. C'est un bel exemple de collectivité puisque les habitants du coin font tous leur part pour entretenir les Salines et récolter le sel. Je trempe mon doigt dans un des bassins pour goûter. C'est drôlement salé !!





On fait un petit arrêt dans une Chicheria. Il s'agit d'une maison privée où l'habitant a fait une «batch» de bière de maïs artisanale : la Chicha. Pour aviser qu'il a de la bière à vendre, l'habitant met un genre de drapeau rouge à la porte de sa maison. Nous partageons un verre et tout le groupe y goutte. C'est jaunâtre et opaque avec un collet de mousse, ça goutte plutôt amer. J'en prends seulement une gorgée, mais Érick et Robert en prennent une bonne rasade. La maison est en terre, mais il y a l'électricité et même une radio. Après avoir fini la bière, on voit la dame nettoyer le verre avec une vieille guenille sale et le ranger pour le prochain client…faut pas trop y penser!




En après-midi, on se la coule douce sur une terrasse avec les filles. On déguste des nachos avec de la guacamole accompagnés de vin ou de bière. Encore de bons moments agréables.

Puis, on doit organiser nos sacs pour le début du trek demain. Pour la première portion du trek, on a droit à 10kg par personne maximum. Pas facile! On doit se limiter et n'apporter que le nécessaire. Comme dit Robert, il ne faut pas faire porter le poids de notre insécurité matérielle sur le dos des porteurs et des chevaux. Côté vêtement, on y va avec le strict minimum. Deux t-shirts pour alterner, un seul pantalon pour le trek plus un autre pantalon pour mettre à la fin du trek quand on arrive à l'hôtel. Tout ce qu'on n'apporte pas, on le récupérera à la fin du trek, à notre retour à Cuzco. Ce soir, souper chez Doris : un bon spag.

Ces trois premiers jours ont servis à nous acclimater à l'altitude. Les maux de tête ont cessé, tout notre groupe est en forme. Demain, c'est le départ pour 7 jours de trek dans la Cordillères des Andes ! Pas de douche, pas de toilette, pas de luxe pour la prochaine semaine !

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