lundi 30 avril 2012

Le Pérou – Partie 1 : La préparation

En 2009, j'ai fait un voyage «sac-à-dos» en Italie avec mon amie Martine. Pour les vacances 2010, j'avais envie de vivre un autre voyage aussi enrichissant, mais avec mon chum. J'avais envie d'un voyage qui serait plus qu'un voyage; qui serait une expérience de vie, un défi, une occasion de me dépasser. Mon chum était bien d'accord avec tout ça !

On a pensé à l'Europe, mais on avait envie de plus de dépaysement. On a exploré les possibilités en Asie, en Afrique. On en est venus à envisager un voyage de randonnée. Évidemment, on a pensé au Kilimandjaro ! Faire le Kili un jour est un de mes rêves ! Toutefois, le budget ne nous le permettait pas puisqu'on avait estimé ce voyage à environ 10 000$ chacun en incluant l'équipement nécessaire à acheter. De plus, il faut une bonne préparation physique et je partais de loin, j'avais trop de chemin à faire pour atteindre le niveau de forme physique exigée.

En allant chez Sail, j'ai ramassé un déliant de l'agence Karavaniers. Il s'agit d'une agence spécialisée en voyage de trek. J'ai jeté un coup d'œil à leur site internet et j'ai appelé pour avoir plus d'infos. Il y avait justement une rencontre d'informations sur le Pérou dans les jours suivants. On y est allés un peu par curiosité, sans vraiment avoir d'attente.

Nous avons été emballés ! On nous a parlé du pays, mais aussi du genre de voyage. Le voyage qui nous intéressait par son prix et par sa date de départ était un voyage de deux semaines comportant un trek de 7 jours en montagne, dans la Cordillères des Andes. La partie «trek» impliquait 4 à 6 heures de marche par jour, hébergement en camping rustique, altitude jusqu'à 4600m. Quand je suis sortie de cette rencontre, j'avais vraiment le goût de partir ! Mais j'avais très peur de ne pas avoir la capacité de réussir. Jusque-là, je n'avais jamais été très sportive, à part quelques randos en montagne dans les 2-3 années précédentes. Je voyais bien qu'Erick était emballé et qu'il tenait vraiment à faire ce voyage. Il ne me mettait pas de pression, mais je savais bien qu'il serait déçu de ne pas le faire. Alors j'ai dit «Go ! On réserve avant que je me mette à penser trop et à avoir des doutes !»

J'avais du chemin à faire et je savais que je devais commencer un programme d'entraînement rigoureux. J'avais débuté le spinning à l'automne à raison de 2 fois / semaine; j'ai donc augmenté à 3 fois / semaine. J'y allais religieusement et je n'en sautais presque jamais, même quand Erick «chockait». Lui qui était déjà en bonne forme physique pouvait se permettre de manquer quelques séances.

Nous avons aussi fait plusieurs randonnées à partir du mois de mai : Mont Big Slide, Mont Lafayette, Mont Mansfield…

À la réunion d'informations, j'avais demandé au conférencier de me faire un comparatif avec les randos que j''avais déjà fait. Je lui ai dit «est-ce que ce sera comme faire le Mont Albert 7 jours consécutifs ?». Parce que le Mont Albert je l'avais trouvé rushant !! Mais il m'a rassurée. Si j'avais été capable de faire le Mont Albert, c'était déjà un bon départ. Les journées du trek comprenaient 5-6 heures de marche par jour, mais les distances étaient moins imposantes puisque que le rythme de marche était lent. Lent !! Parfait pour moi, la tortue !! Mais il faut prendre en considération l'altitude.

L'altitude est un point important sur ce voyage. La ville de Cuzco, la ville d'arrivée au Pérou, est déjà à 3500m d'altitude, une altitude que je n'ai jamais expérimentée. Les trois premiers jours du voyage servent à l'acclimatation. La plupart des gens réussissent à s'acclimater à cette altitude et les effets sont mineurs (maux de tête, perte d'appétit…). Le trek est bien conçu pour éviter les problèmes reliés à l'altitude. Contrairement au Kilimandjaro où l'altitude augmente à chaque jour puisqu'on parle de l'ascension d'un mont, ce voyage au Pérou est un trek traversant plusieurs cols. Ceci signifie qu'on monte en altitude, puis on redescend dans la vallée, on remonte un autre col…Notre corps a donc plus de chance de bien s'acclimater puisque l'altitude varie au lieu de monter constamment.

Une autre chose importante qu'on nous a dite lors de cette rencontre, c'est que la réussite d'un trek de ce genre s'appuie sur ce principe : 25% dans les jambes+cardio, 75% dans la tête ! J'ai peut-être pas un bon cardio mais j'ai une méchante tête de cochon ! Quand je décide quelque chose, j'y vais jusqu'au bout.

C'est d'ailleurs grâce à cette détermination que j'ai suivi à la lettre le plan d'entraînement que je m'étais fixé. Le spinning m'a énormément aidé pour le cardio. Par contre, il est important de s'entraîner spécifiquement pour le défi à réaliser. Il fallait donc en faire des randonnées pour habituer notre corps à ce type d'effort, nos muscles, pour l'endurance et également travailler notre mental de façon à ne pas se décourager quand ça devient difficile.

Outre la préparation physique et mentale, il y avait aussi la préparation matérielle et toutes les petites choses à voir avant un voyage d'aventure : achat d'équipement, vaccins, passeports… Je m'étais quand même bien équipée au fil de la dernière année. À cause du camping, je m'étais achetée plusieurs choses; quand je voyais des spéciaux dans les magasins de sport, j'en profitais et j'avais fini par être bien équipée. Le plus important c'est de bien dormir et de ne pas avoir mal aux pieds donc bonne chaussure, bon sac de couchage.

Plus le jour J approche et plus je me sens fébrile, mais j'ai peur. Je suis confiante et déterminée, mais je sais bien que je partais de loin au niveau de ma condition physique et j'ai des doutes. Je souhaite vraiment réussir à faire le trek au complet, mais je me dis que peu importe ce qui arrive je devrai vivre l'aventure de façon positive et apprécier l'expérience que ça m'apportera. Il faut comprendre que je n'ai jamais été sportive. Au primaire, j'étais la nerds à lunettes que personne ne voulait dans son équipe dans les cours d'éduc. J'ai longtemps fait rire de moi à cause de ma maladresse, de mon manque de coordination et de ma gêne. Ma confiance en moi en a été grandement ébranlée. Mais la petite fille réservée avait réussi à reprendre confiance et avait fait place à une femme heureuse et bien entourée.

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