lundi 4 avril 2011

Kayak de rivière au Parc de la Jacques-Cartier

À l’été 2009, j’avais seulement une semaine de vacances (j’avais déjà pris 3 semaines en mai pour l’Italie!). On a donc décidé de faire une petite semaine de camping au Québec pas trop loin de chez nous. On avait déjà été dans Charlevoix et en Gaspésie et on avait envie de voir du nouveau. Notre choix s’est donc arrêté sur le Parc de la Jacques-Cartier. Ce parc est situé à trente minutes au nord de Québec, sur la route se rendant vers Stoneham. Comme tous les parcs de la SEPAQ, c’est un bel endroit de plein-air. Il est situé dans la vallée de la Jacques-Cartier et est traversé par la rivière Jacques-Cartier.


L’attrait principal en été, c’est bien évidemment la rivière. Il est possible de descendre la rivière en canot, en kayak simple ou double et en raft (gros pneumatique). Il y a différents points de départs pour un degré de difficulté plus ou moins élevé. Nous choisissons le point le plus loin, ce qui nous donne une descente de 19km qui est considérée «intermédiaire». C’est un parcours de 7.5km paisible et spectaculaire suivi de 11.5km traversant 11 rapides de classes 1 et 2. Pour vous donner une idée, dans le film «Rivière sauvage», Merryl Streep descend un rapide de classe 5…mais c’est un film évidemment ! (un très bon film en passant !) On nous dit que c’est un petit défi, mais accessible pour un peu tout le monde.

Le matin, on se lève très tôt pour ne pas manquer le départ. Il fait tellement frette !!! Même Érick a mis son polar et trouve qu’il fait froid. On commence à se demander si on fait bien d’aller sur l’eau ! Comme c’est réservé et payé, on n'a pas ben ben l’choix d’y aller. On mange des bonnes crêpes au sirop d’érable, on s’habille chaudement et on part pour le centre de location. Si la météo s’annonce froide et que la température de l’eau est à moins de 15C, le port d’un wetsoot est obligatoire et prêté par le parc. J’espère vraiment ne pas être obligée de mettre un soot moulant qui a moulé 1000 autres personnes avant moi ! Finalement, comme la journée s’annonce ensoleillé avec une température de 25C et que l’eau est à 15C pile, le port du wetsoot devient donc facultatif. Yé ! Mais faut pas oublier que 15C ca veut dire que l’eau est à 60 degré farenheight !

Un autobus nous amène donc à la Jetée, notre point de départ. Pendant le trajet, un guide de rivière nous explique quelques rudiments. Il nous explique comment prendre les rapides : il faut suivre le courant en forme de V qui mène au rapide et ensuite se laisser porter par celui-ci. Il faut toujours être dans le sens du rapide. Le meilleur moyen pour affronter un rapide est d’abord de bien l’étudier en accostant un peu avant pour aller le voir et comprendre de quelle façon l’aborder. Si on tombe, il faut tenir sa pagaie à deux mains devant soi, se mettre sur le dos avec les pieds vers l'avant et se laisser aller. Ca y’est ! Je suis stressée ! J’ai toujours eu peur de l’eau, mais j’ai toujours essayé que cette peur ne m’empêche pas de faire des activités nautiques. En fait, je rêve souvent que je me noie. Quand j’écoute un film où des gens sont pris dans l’eau, j’ai de la misère à respirer. Par exemple, dans le film avec Cuba Gooding Junior où il fait un soldat de la marine qui est un scaphandre, quand il est au fond de l’eau et que quelque chose bloque son entrée d’air, je panique pour lui ! Tout ca pour dire que j’ai peur de chavirer, mais je me dis que ca n’arrivera probablement pas. On a choisi un kayak double alors j’ai confiance que tout se passera bien puisque ce n’est pas moi qui contrôle l’embarcation ! Le guide nous dit qu’il y a un endroit où il y a souvent des gens qui chavirent, mais il y a des guides sur la rivière pour aider en cas de problème. Aussi, il nous mentionne qu’il y a un endroit où il y a un rapide de classe 3, mais il est strictement interdit de la passer; il faut accoster le kayak, puis passer la partie du rapide par la rive en marchant.

Finalement, le soleil s'est pointé et il fait plus chaud. Nous sommes donc prêts à débuter notre descente. La première partie est tranquille et c’est vraiment agréable de naviguer le matin. On voit un bel orignal s’abreuver dans la rivière, on voit une petite famille de canards. Puis, arrive notre premier rapide. Comme nous l’avait suggéré le guide, on accoste le kayak juste avant le rapide et on marche jusqu’à celui-ci pour voir ce que ca a l’air. Ca brasse un peu, mais ca ne semble pas si pire. Érick détermine l’endroit où passer et on rembarque, prêt à défier ce rapide. On s’enligne bien dans le courant…et c’est partiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!! Ouf ! Ca brasse plus que ca en a l’air finalement ! Méchant feeling ! Je pense que j’ai crié tout au long ! On a réussi, on s’est bien placé et on a ensuite levé nos pagaies pour se laisser aller. Comme dit Merryl Streep «il ne faut pas essayer de dominer la rivière, il faut laisser la rivière nous dominer»! On a tellement aimé ca qu'on accoste le kayak tout de suite après le rapide, on remonte le rapide à pied par la rive en transportant le kayak et on le refait une deuxième fois ! Cette fois, j’ai filmé avec la caméra ! C’est vraiment cool, c’est énervant mais c'est l’fun un peu comme un manège à La Ronde. Arrive ensuite le deuxième rapide, on suit la même tactique et ca se passe aussi bien. Lorsqu’on approche du troisième rapide, on a confiance en nous, on est rendus habitués alors cette fois on n’accoste pas avant pour aller voir le rapide. On fonce, mais tout va de travers et avant même que je réalise ce qui se passe, on chavire et on tombe à l’eau. C’est la panique ! Je vois notre kayak s’éloigner, j’ai peur de le perdre et de devoir le rembourser, j'ai peur de perdre la caméra et toutes nos choses ! En plus, je sens la force de l’eau qui me brasse dans tous les sens. J’ai vraiment peur, je ne contrôle plus rien. Je me tortille et je me braque contre le courant. La peur doit se lire dans mes yeux parce qu'Érick s'approche de moi et me parle calmement; il me répète les consignes de base. Il me dit de rester calme et de me laisser aller. J'arrive à me ressaisir et je suis le courant jusqu'à la rive. Un homme vient voir si on est correct et un guide nous ramène notre kayak. Ouf ! Quelle frousse j'ai eu ! Avec tout ca, je n'ai même pas réalisé que l'eau est frette en maudit ! Mais finalement il n'y avait rien de bien dangereux, il s'agissait seulement de ne pas paniquer…ce que je n'ai pas réussi !

Par chance, la prochaine partie, jusqu'à l'arrêt pour diner, est plutôt calme et elle est sans rapide. On arrête sur une petite aire de pique-nique pour manger. Je suis trempée et j'ai un peu froid, mais au soleil je suis bien. Je suis encore sous le choc. Une chance que nos choses étaient bien rangées dans un sac-au-sec clippé après le kayak; tout est sec et en bon état. Quand c'est le temps de repartir après le lunch, je suis nerveuse et j'ai peur de chavirer à nouveau. Mais on n'a pas le choix, il faut bien retourner au camping ! Le reste du trajet se fait bien et nous restons bien assis au sec dans le kayak.

J'ai vraiment aimé mon expérience malgré notre péripétie et je compte bien refaire du kayak de rivière.

Pendant notre descente, nous avons accoster pour voir certans sites de canot-camping. Ce sont des sites vraiment magnifiques, tellement calmes et paisaibles ! Voici...




Pendant notre semaine au parc, nous avons aussi fait quelques belles petites randonnées sur les sentiers aménagés. Durant une de ces randos, on a longé la rivière et on a pu observer les rapides. Nous avons vu des kayakistes expérimentés descendre des rapides assez difficiles dans des kayaks fermés. C'était vraiment impressionnant de les voir passer dans ces remous.

Kayakiste expérimenté en kayak fermé...ce n'est pas nous!!

Petite anecdote triste : En voiture sur la petite route du camping, nous avons croisé une voiture roulant en sens inverse. Un écureuil a voulu traverser la route à partir du côté gauche. Nous l'avons vu s'élancer et la voiture tenter de freiner. L'écureuil aurait pu passer entre les roues, mais il a arrêté sa course et a rebroussé chemin et c'est à ce moment qu'il a été littéralement écrabouillé par la roue de la voiture. Comme la voiture était juste devant nous (pare-chocs avant côte-à-côte), on a vraiment toute vu la scène. Ca m'a arraché le cœur, j'étais bouleversée ! Ca me rend toujours triste de voir un animal mort sur le bord d'une route, mais là de le voir se faire écraser sous mes yeux…!!!

On est tellement bien en camping ! J'ai adoré ma semaine de camping au Parc de la Jacques-Cartier !

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