mardi 18 octobre 2011

Fermeture de la saison de camping

À Chaque année, l’Action de Grâces représente la fin de la saison de camping. Avant, nous allions souvent terminer la saison au Parc de la Mauricie. Depuis, 3 ans, nous allons au Parc national du Mont Orford, secteur du lac Stuckley. Ce parc est tellement beau à cette période de l’année ! Alors que les couleurs tirent sur leur fin dans les Laurentides, elles sont à leur meilleur en Estrie.

Habituellement, quand vient le camping de l’Action de Grâces, je n’ai plus de doute quant à la fin de la saison de camping. Il fait froid, ça commence à sentir l’hiver et on sait très bien que l’été est fini. Mais cette année…WOW !!!! Quelle belle fin de semaine nous avons eu !!!

Il y a deux ans, nous étions dans la boucle du «Sapin». Nos amis, Karine, Alex, & les enfants et nos amis Julie, Martin & les enfants ainsi que plusieurs membres de la famille de Julie étaient avec nous. Nous étions les seuls de notre gang à être en tente à terre, mais pas les seuls fous du parc…même si je dois avouer que la grande majorité était en tente-roulotte ou en roulotte sur des sites avec électricité. Pour Julie et sa famille, c’est leur rendez-vous annuel de camping avec tous les mononcles & matantes, cousins & cousines. Pour Érick et moi, c’était la première fois que nous allions dans ce parc. J’étais un peu déçue de ne pas avoir choisi la boucle du «Bouleau» qui était sur le bord du lac Stuckley. Un oncle à Julie était dans cette boucle et avait demandé de changer de place parce qu’il trouvait qu’il ventait trop. Je m’étais dit qu’il devait être un peu douillet…

C’est vrai qu’il avait fait très froid ce week-end là. La météo annonçait un risque de gel au sol…et en tente on est assez près du sol !!! Il faisait environ 8-10 degrés le jour et environ 1-2 degrés la nuit. Un matin quand on s’est levés, les pare-brises des voitures étaient recouverts de frima et il y avait une fine couche blanche au sol.

Malgré tout, nous avions passé une merveilleuse fin de semaine. Il avait fait soleil la majorité du temps et on était en bonne compagnie. On avait fait la rando du Mont Chauve et il y avait eu quelques flocons de neige. Le jour, on était bien avec le soleil. La nuit, dans nos bons et chauds sleeping bags et avec notre petit chauffage de camping, on était aussi bien au chaud. Mais le pire c’était le soir au bord du feu. Je n’avais pas froid au haut du corps qui était bien protégé par de multiples épaisseurs (style pelures d’oignon!). Par contre, j’avais les fesses et les cuisses gelées! Je m’étais juré que mon prochain achat au retour serait un pantalon de combinaison !





L’année dernière, quand j’ai réservé, j’ai choisi la boucle du «Bouleau», avec un terrain juste en bordure du lac. Je me disais que la météo ne pourrait être aussi froide que l’année d’avant…Erreur !!! En arrivant le vendredi soir, on a installé l’abri-cuisine avec l’ouverture vers le lac, pour avoir la super vue sur l’eau. Mais le lendemain matin au déjeuner, nous avons vite fermé cet auvent pour nous protéger du vent qui soufflait vraiment très fort. Là je commençais à comprendre l’oncle à Julie qui avait changé de site l’année d’avant, je ne le trouvais plus aussi douillet ! Un de nos amis, Alain, qui avait réservé un peu après nous avait été bien déçu de ne pas pouvoir avoir un terrain disponible près du lac…mais finalement, nous avons passé la fin de semaine sur son site ! On mangeait là et on veillait au feu là aussi…il ventait beaucoup moins et il faisait moins froid.

Moi qui avais cru qu’il ne pouvait pas faire aussi froid que l’année précédente, je m’étais trompée royalement. En fait, je pense qu’il faisait encore plus froid. C’est certain que le fait d’être près de l’eau amplifiait cette sensation de froid. Par contre, j’étais mieux équipée; j’avais des «combines» et des liners en polar pour mettre dans nos sacs de couchage (ce qui augmente la capacité du sac de 5 degrés). Pour nos amis Sylvain & Brigitte pour qui c’était la première fois qu’il campait aussi tard dans l’année, j’avais peur que ça les décourage. Mais non ! Nous avons eu une très belle fin de semaine de camping !


Alors cette année, j’ai choisi un site loin du lac ! Je m’attendais au pire. Même quand la météo prévoyait beau et chaud, je n’y croyais pas. J’ai apporté quelques t-shirts mais surtout des chandails chauds et même mes «combines». J’avais apporté mes gougounes uniquement pour prendre ma douche, mais finalement je les ai portées toute la fin de semaine !

Érick avait pris congé le vendredi et est arrivé vers 14h au parc du Mont Orford. Il a tout installé seul. Moi, j’ai quêté un «lift» à mes amis Marcel & Nathalie et nous sommes arrivés vers 19h30. On a été pris dans un traffic de fou !!! Mais une fois arrivée, tout allait bien. Je me sens toujours bien en camping, dans la nature; il n’y a aucun stress, on fait juste profiter de la vie. Nos amis Julie, Martin, les enfants et la famille de Julie ainsi que Sylvain et Brigitte nous accompagnaient aussi pour ce séjour.

Il a fait tellement, mais tellement beau et chaud !!! Même le soir au feu, moi qui suis frileuse, je n’avais qu’une petite veste, pas besoin de m’habiller en pelure d’oignon. Le samedi, les gars sont allés faire une «ride» de vélo. Pendant ce temps là, Nathalie, Brigitte et moi avons été se promener lentement dans le parc, on est passées voir Julie et Martin, puis on est allées s’assoir sur une table à pic-nic sur la plage pour jaser et se faire chauffer la couenne ! Ensuite, on est revenues s’installer sur le site de Nathalie avec fromage, biscottes, humus et une bonne bouteille de vin. Quelle belle journée qui nous a permis de faire le plein de vitamine D.

Quand les gars sont revenus, nous avons commencé à préparer chacun nos soupers et nous nous sommes rejoint sur notre terrain pour manger tous ensemble. Érick et moi avions apporté un restant de rôti de palette avec des légumes. C’était vraiment très bon et plutôt inhabituel comme repas de camping. Mais Érick était quand même un tout petit peu déçu…d’habitude, on planifie toujours un souper de gros steaks cuits sur la braise. Et c’est ce que nos amis mangeaient alors je crois qu’Érick les enviait un peu !

Le dimanche, on est allés faire la rando du Mont Chauve avec Sylvain et Brigitte. C’était la troisième fois qu’on la faisait, mais la vue est toujours aussi belle et colorée quand on arrive au sommet. Au retour de la rando, en passant devant le lac, Érick a décidé de faire saucette ! Il s’est baigné dans un lac un 9 octobre !!! Il a avoué que ce fût plutôt saisissant, mais bien plaisant de pouvoir se baigner avec les feuilles en couleur. Le soir, nous sommes tous allés rejoindre Julie et sa famille pour le feu. C’était vraiment une belle soirée et on a tous veillé un peu plus que ce qu’on aurait pensé tellement la météo était clémente et la compagnie agréable. Érick a même terminé la soirée en veillant seul avec les parents de Julie !

Le lundi, j’étais vraiment triste de partir. Je ne voulais pas que la fin de semaine se termine, mais surtout je ne voulais pas que la saison de camping soit finie ! C’est une chose de terminer la saison quand il fait 2 degrés, mais quand on a encore l’impression d’être au beau milieu de l’été, ça devient plus crève-cœur ! Une chance que dans deux mois, nous irons dans une yourte que nous avons louée pour une troisième année dans le parc de la Jacques-Cartier pour le temps des fêtes !!!





lundi 3 octobre 2011

Moi, Chantale Lafrance, j’ai couru le demi-marathon de Montréal le 25 septembre 2011 !!!

Oui moi Chantale, moi la petite nerds à lunettes, la fille dont on ne voulait pas dans son équipe dans les cours d’éduc à l’école, moi qui a toujours détesté les sports, qui a toujours été nulle dans tous les sports, oui moi, j’ai couru un demi-marathon, j’ai couru 21,1 km !!! Je le dis et j’en reviens pas encore ! Si quelqu’un m’avait dit qu’un jour je courrais le demi-marathon, je l’aurais traité de fou. Non seulement ce n’était pas dans mes plans, mais je n’avais aucune aptitude physique pour y arriver.

Mon chum m’a fait découvrir le plein-air, qui m’a fait découvrir le camping, qui m’a fait aimer le plein-air, qui m’a fait aimer les randos en montagne, qui m’a amené à faire un trek de 7 jours dans les montagnes de la Cordillière des Andes au Pérou. À partir de ce voyage, j’ai voulu revivre ce sentiment de dépassement de soi et d’accomplissement. Il me fallait donc un nouveau défi. En entendant parler du Marathon de Montréal 2010 aux nouvelles en septembre passé, j’ai décidé que mon nouveau défi serait la course. Je me suis donné comme objectif de courir le demi-marathon l’année suivante.

Mon entraînement a donc commencé il y a un an. Je partais de loin. Ma forme physique s’était grandement amélioré dans l’année qui a précédé le voyage au Pérou car je m’étais entraînée en faisant du spinning 3 fois par semaine. Il m’aurait été impossible de faire ce voyage sans une bonne préparation physique. Mais même en étant bien meilleure, il y avait encore beaucoup de chemin à faire.

Au début, je courais par intervalles de 1 minute de course / 1 minute de marche. J’avais de la misère à faire ma minute de course au complet, j’avais le cardio dans le tapis ! Quatre mois plus tard, je pouvais courir 30 minutes sans arrêt. En avril, soit 7 mois après avoir commencé à courir, je participais à ma première course de 10km.

J’étais vraiment déterminée et j’ai même réussi à suivre mon programme de course (4 fois / semaine) pendant tout l’été et même pendant les vacances…sauf la semaine en Gaspésie mais j’ai fait plusieurs grosses randos en montagne.

Mon programme hebdomadaire comportait une longue course qui augmentait en distance à chaque semaine; une course à intervalles pour pousser la machine à fond mais sur de courts temps; une course moyenne (45min à 1h15) et une toute petite course de 30 minutes. Au «peak» de mon entraînement, ma longue course était de deux heures où j’arrivais à faire 15km.

Quand je me suis inscrite au demi, mon seul objectif était de le finir. Je pensais en marcher une grande partie. Puis, plus le jour J approchait, plus mon objectif s’élevait. Quelques semaines avant l’évènement, je me suis mis comme objectif de le finir en moins de 3 heures. C’était un objectif difficile mais réalisable. Si je pouvais courir 15km en 2 heures, je devrais pouvoir en courir 21 en 3 heures.

À la veille du jour J, je me sens fébrile. J’ai hâte, je suis énervée et stressée. À cause d’une course de 10km à laquelle j’ai participé la semaine dernière et qui ne s’est pas déroulée comme je l’aurais souhaité, j’ai un peu peur de ne pas être à mon meilleur. La semaine passée, c’est ma tête et ma motivation qui ont flanché pendant la course. Mais mon moral et mon mental, c’est supposé être ma force. Au Pérou, c’est ma persévérance qui m’a menée jusqu’au bout et c’est cette même persévérance qui a fait que je me suis entraînée régulièrement et pendant toute l’année. Puisque dans la semaine précédant le demi, on doit diminuer de beaucoup la longueur des entraînements, j’en profite pour travailler sur mon mental. Mélanie, une amie, m’a dit quelque chose qui m’a beaucoup motivée : «The miracle isn’t that I finished, the miracle is that I had the courage to start». Et je l’ai eu le courage de m’inscrire à cette épreuve avant même d’être capable de courir 30 minutes et j’aurai le courage de courir quand le signal de départ se fera entendre. Mon chum, m’a dit de penser à l’évolution que j’avais eue depuis un an; il me dit souvent qu’il est fier de moi et ça m’aide à continuer. Moi aussi je suis fière de moi, mais c’est toujours le fun de se le faire dire…surtout par son chum. Érick m’encourage beaucoup, il me motive quand j’ai des petits découragements, quand l’évolution n’allait pas assez vite à mon goût ou que je stagnais. Mais surtout, il m’a dit de faire ce demi-marathon avec le sourire, d’apprécier le moment et de courir pour le plaisir. Il arrive un moment où la performance prend le dessus sur le plaisir et c’est là qu’il faut faire attention pour ne pas tomber dans ce piège.

Alors samedi, je me bourre de glucides (c’est pas du tout un sacrifice!!!) et je bois beaucoup d’eau. On mange une grosse assiette de spag avec plein de pain crouté…mais sans vin  et on se couche à 21h15 !!! Disons que j’ai connu des samedis soirs plus divertissant, mais il faut mettre toutes les chances de notre côté.

Dimanche matin : jour J ! Jour pour lequel je travaille fort depuis un an. Je pense aux athlètes qui s’entraînent pendant quatre ans pour la plus grande compétition de leur vie…bon je suis loin de ce niveau, mais ce que je veux dire c’est qu’on veut tellement pas qu’un incident bête vienne détruire tous les efforts mis depuis longtemps. Je suis debout à 6h00. Mon corps met toujours du temps à comprendre qu’il est debout, on dirait. J’ai toujours beaucoup plus de misère à courir le matin, comme si mon corps était encore au ralenti. Je prends donc un bon et gros déjeuner, je prends une bonne douche pour me réveiller et je me prépare. À 8h, on est partis. On veut arriver tôt et ne pas stresser avant le départ. On se rend au métro Cartier en auto, puis on prend le métro jusqu’à la station Jean-Drapeau. Dans le wagon, on voit des gens qui semblent être des coureurs aussi. Mais c’est quand on débarque à Jean-Drapeau qu’on voit toute la vague de coureurs qui convergent vers le même endroit. Nous sommes 24 000 coureurs aujourd’hui. Il y a plusieurs épreuves différentes au marathon de Montréal : le P’tit marathon des enfants de 1km. le 5km. le 10km, le demi-marathon (21,1km) et le marathon (42,2km).

Arrêt pipi et petite collation (banane et jus…encore des glucides) et me voilà prête à courir. On se dirige vers la ligne de départ sur le Pont Jacques-Cartier. L’ambiance est fébrile. On se place selon la bande de couleur sur notre dossard; cette couleur représente le temps qu’on estime faire. Les plus rapides s’installent au début et nous sommes plutôt vers la fin de la file, avec les marcheurs. Sur le pont, on rencontre notre ami Jocelyn. Pour lui, c’est la deuxième expérience. Il y a deux ans, il a fait le demi en 2h03 et il compte passer sous la barre des 2h cette fois-ci. On est tous gonflés à bloc. Il y a 8 000 coureurs pour le départ du demi, des gens de tous les genres : des maigres, des gros, des petits, des jeunes, des vieux, des athlètes, des hommes, des femmes, des gens bizarres, des québécois, des étrangers venus spécifiquement pour cet évènement…

10h30 ça y’est c’est le départ ! Érick a une boule dans la gorge tellement il est émotif. C’est vraiment spécial de se trouver là sur le pont Jacques-Cartier avec 8000 autres personnes qui ont le même but, le même loisir. Ça prend quelques minutes avant de passer le fil de départ, mais notre chrono part seulement quand on franchi la ligne de départ, grâce à la puce sur notre dossard. Wow ! On est sur le pont, on voit la ville de Montréal et je commence à courir mon plus long parcours de course à vie. Bon, je dois penser à commencer lentement, garder des forces pour la fin, prendre un bon rythme que je pourrai tenir très longtemps. Je ne dois pas penser que c’est le début d’une longue course d’environ 3h. Côté météo, il fait frais et nuageux avec un bon petit vent sur le pont. C’est parfait. Je souhaite que le soleil ne se pointe pas trop vite parce qu’on annonce un bon facteur humidex.

Le premier km se fait sur le pont. Certaines personnes marchent…il y en a qui marche aussi vite que je cours ! D’autres marchent moins vite et n’ont sans doute pas d’objectif de temps, ils veulent juste pouvoir se dire qu’ils ont participé à un marathon un jour dans leur vie. Chaque personne a des objectifs différents et c’est ce qui est fascinant…essayer de deviner les motivations de chacun. Certaines personnes portent des t-shirts disant qu’ils courent pour une bonne cause ou pour quelqu’un.

Quand on sort du pont, il y a l’affiche qui dit 1km. Déjà le premier km de fait. Je cours à une vitesse d’environ 7,5km/h, ce qui est ma moyenne habituelle. Au km 2, Érick me dit «il en reste juste 19…euh je veux dire on en a déjà 2 de fait!» Ouais je préfère la deuxième partie de son commentaire !!! Ça va bien. Après environ 4km, c’est la côte Berri ! Cette partie me fait peur. Elle est en début de parcours et je sais qu’elle est quelque chose ! Je me rappelle au Tour de l’île à vélo, il y a quelques années, avoir été incapable de la monter en pédalant et avoir fini par y arriver à pied et à bout de souffle, complètement vidée. J’entame cette fameuse côte…j’ai la ferme intention de ne pas arrêter de courir tout de suite. Pas de pause au début car ça brise le rythme. Je ralenti quand même un peu la cadence, mais ça va bien. Cette côte est en deux parties : une montée courte et abrupte suivi d’un plateau puis d’une deuxième montée courte et abrupte. Première partie réussie…petit répit sur le plateau…deuxième partie réussie !!! J’arrive en haut et je ne suis pas à bout de souffle, je suis vraiment contente d’y être arrivée sans avoir dépensé toute mon énergie. On m’avait dit que le premier 10km de la course (la première moitié) était plus difficile, il y avait plus de dénivelé. Après, il semble que c’est plat ou descendant la majeure partie. Au km 5, je suis à peine dépassée 40 minutes, soit une cadence de 8:00 au km (ça veut dire que ça prend 8 minutes pour franchir 1km). C’est le bon rythme.

Les kilomètres passent vite, j’en reviens pas comment je vois les km avancer et j’ai pas l’impression de «rusher» encore. Au km 7, je suis en deça d’une heure (environ 55-57minutes) donc je suis dans mon temps. À cet endroit, on donne des gels énergisants, Érick en prend quelques uns en réserve pour plus tard. Arrive, la deuxième bonne côte sur St-Joseph. Celle-ci est beaucoup moins pentue, mais beaucoup plus longue. Elle est plus difficile, mais ça va toujours bien. Je commence à avoir sérieusement envie ! J’ai bu énormément ce matin, en me levant, avant la course et aussi un peu pendant la course car c’est important de bien s’hydrater, mais là j’en ressens les effets. Au km 9, il y a des toilettes Jiggs (toilettes de chantier de construction), mais je me dis que je serai en mesure d’attendre à l’arrivée…erreur !!! Je sais pas si le seul fait de les avoir vues a amplifié mon envie, mais ça commence à presser. Bon, je vais devoir quand même attendre les prochaines toilettes. Je commence à ressentir le besoin de prendre une pause, mais je me suis donnée comme objectif de ne pas marcher avant le premier 10km. Je l’ai déjà fait, mais c’était lors d’un entraînement de 10km où je pouvais arrêter après, mais là je dois penser qu’il m’en reste encore 11 après ! Je suis vraiment contente, j’ai réussi à ne prendre aucune pause marchée jusqu’au km 10 ! Alors au 10, je marche un peu, environ 1 minute, pas trop longtemps car on dirait que j’ai encore plus envie quand j’arrête de courir. Je suis à 1h21, donc à peine une minute de plus que ce que je souhaitais. Au km 11, je suis à 1h33, soit une cadence de 8:30 au km. Mon rythme ralenti un peu. Il y a des toilettes. J’ai pas le choix, je dois y aller même si ça va me faire perdre quelques minutes. Il fait vraiment chaud dans la Jiggs bleue, j’ai l’eau qui me pisse dans le front. Dehors, c’est un peu moins nuageux, mais il y a quand même de l’air, mais dedans cette minuscule cabane, c’est irrespirable. Je ressors de là encore plus en sueur !... mais au moins j’ai pu envie !!!

Je sais que c’est toujours plus difficile un coup que j’ai pris une pause. Les km commencent à avancer un peu moins vite; je ne parle pas en vitesse, mais dans ma tête ça passe moins vite. Je me dis que je dois continuer sans pause au moins jusqu’au km 15…mais je n’y arrive pas. Au km 14, je marche quelques secondes et encore une autre pause au km 15. À partir de là, ça devient plus difficile. Je frappe mon mur ! Du km 15 au km 19, je prends plusieurs pauses. Je n’ai pas de crampes, mon cardio va bien, je n’ai pas d’ampoules, je n’ai pas mal, je n’ai pas de bobos…mais mon corps est fatigué, il veut juste pu courir ! Au km 16, je suis à 2h20, ma cadence moyenne est donc baissée à 8:45 au km. Il me reste 5km et je dois les franchir en 40 minutes si je veux être sous la barre du 3h…difficile mais j’ai encore l’espoir de réussir; je me dis que j’aurai peut-être un regain pour un sprint au dernier km. Mais plus ça va et plus je prends des pauses. J’essais d’y aller kilomètre par kilomètre, je me dis «cours au moins jusqu'au prochain».

On suit un monsieur. Il est vieux, au moins 70 ans, il porte un dossard rouge ce qui veut dire qu’il fait le grand marathon (42,2km). Il court vraiment lentement, mais il n’arrête jamais, il ne marche jamais; je n’arrive pas à le dépasser. Vers la fin, deux très grands jeunes hommes qui étaient en bordure du parcours, venus pour l’encourager décident de se joindre à lui pour courir les derniers miles. Je présume qu’ils doivent être leurs petits-fils…Avec leurs grandes jambes, ils marchent à grandes enjambées alors que le grand-père court de ses petits pas constants. Il semble tellement content de les avoir près de lui. J’ai tellement d’admiration pour cet homme !!! Courir un marathon, c’est un exploit en soi, mais le faire à 70 ans c’est tout simplement exceptionnel ! Mon orgueil me pousse à essayer de la dépasser…sans succès !

Tout au long du parcours, il y a des gens pour nous encourager. Ils applaudissent, crient; certains ont des pancartes avec le nom d’un coureur et des messages de motivation. Vers le 17ieme kilomètre, une dame me crie «lâchez pas, y’en reste juste 4, vous êtes presque arrivés !» Je dis à Érick : «Non mais elle a jamais couru elle pour dire ça ! 4km c’est encore loin!!!». Je suis toute offusquée !!! La fatigue me rend irritable, faut croire ! Érick est crampé, il me trouve bien drôle et il me rappelle que cette femme voulait juste nous encourager.

Entre le km 18 et 19, je marche presque tout le long, je suis vidée. Je sais maintenant que je n’arriverai pas à terminer dans mon objectif de 3h, mais je ne veux pas me laisser décourager. Je dois penser au progrès que j’ai fait, à l’effort que j’ai mis, mais surtout au plaisir que me procure la course, au sentiment d’accomplissement que ça m’apporte. Je ne me laisse pas abattre, moi qui croyais être terriblement déçue si je ne réussissais pas mon objectif, je suis plus motivée que jamais. Puis, lorsqu’il reste environ 1,5km, Érick me dit «on repart et on n’arrête plus !». Je lui dis oui, mais je suis sceptique…pas sûre d’y arriver. Alors je recommence à courir. Je passe le km 20 et là je me dis qu’il en reste seulement un, je ne peux pas m’arrêter de courir quand y’en reste juste un !!! Donc je continue, je pousse encore un peu plus. Je ne cours pas vite, mais je cours. Il y a vraiment plein de monde qui encourage, on se sent transportés par la vague.

Arrivée aux abords du Parc Maisonneuve, il reste une centaine de mètres, j’aperçois mes amis Roxanne et Jocelyn (Jo a fait le demi en 2h04 et il est resté pour nous accueillir !) et c’est là que l’émotion monte ! Les larmes montent, ma gorge se serre; je vois l’arrivée ! Je vois ma mère, mes amis Karine, Alex, Samy et Mélina, je passe le fil d’arrivée…tout ça, mais je ne sais plus très bien dans quel ordre, c’est embrouillé, je suis trop émue. Ma gorge se serre tellement que l’air ne veut plus passer, j’inspire de toutes mes forces, mais on dirait que ça bloque, y’a presque pu d’air qui passe. Je panique un peu, Érick me dit de respirer doucement… Je pleure, je sanglote même, je n’arrive pas à contrôler les sons qui sortent de ma gorge. Moi, je viens de franchir la ligne d’arrivée du demi-marathon de Montréal !!! Qui l’eût cru !!! Certainement pas moi si on me l’avait dit il y a à peine plus d’un an ! J’ai couru le demi-marathon en 3h09min36sec. J’estime avoir marché environ 2km en tout sur les 21.

Mon chum me regarde, il me dit qu’il est fier de moi. Je suis tellement contente d’avoir réussi ! Et je suis vraiment heureuse de l’avoir fait avec mon chum. Il aurait pu courir à son rythme (il aurait pu le faire autour de 2h), mais il a préféré rester avec moi et me soutenir dans ce qui était pour moi un défi de grande importance.

Je rejoins les gens venus pour nous accueillir : ma mère; Karine, Alex et leurs enfants Samy et Mélina; Roxanne et Jocelyn. J’apprécie énormément les avoir près de moi dans ce moment important. Merci à vous !!! Samy me dit qu’il veut faire le demi l’année prochaine…il a 8 ans !! Je lui dis qu’il pourra faire le P’tit marathon des enfants de 1km, mais il me répond «non, je veux faire le 21 !!!». Si je peux l’avoir inspirer un peu, j’en serai ravie !

Nous avons reçu une médaille de participation, elle est vraiment belle et de qualité. On peut faire graver notre nom et notre temps au verso. C’est vraiment un beau souvenir.




Là, les bobos commencent à se faire sentir ! J’ai l’impression que tout tourne carré, j’ai les mollets «stif» et les orteils sensibles ! Mais ce ne sont que de petits bobos qui n’enlèvent rien à l’accomplissement et la fierté ressentis. Par contre, on voit des dossards rouges, des marathoniens du 42km, on les reconnait de loin à leur démarche boiteuse et leur air fatigué mais tellement fier !

Ma mère me dit qu’elle en a vu de toutes sortes en nous attendant à l’arrivée : des gens en sanglots, d’autres qui s’écroulent carrément, certains qui tiennent à peine sur leurs jambes, plusieurs qui nécessitent l’aide des paramédics…je présume que ce sont surtout des coureurs du 42km. C’est fou ce que l’on peut pousser son corps au-delà de ce que l’on croit nos limites.

Au retour, dans le métro, je m’endors !!!

On célèbre notre victoire (on a beau ne pas être arrivés les premiers, c’est tout de même une victoire pour nous !) avec un bon souper chez Blakks avec nos amis Sylvain et Brigitte. Avec une bonne bouteille de vin !!!!!!

J’ai appris la mort de l’homme de 32 ans au marathon en revenant à la maison. J’étais tellement bouleversée. Je me suis posée plein de questions…était-il un athlète, s’est-il improvisé athlète et participé à cette course sans s’être préparé adéquatement, a-t-il trop poussé la machine sans écouter son corps, a-t-il consommé un Red Bull ou autre genre de boisson énergisante dangereuse, y avait-il des gens venus l’attendre à l’arrivée qui l’ont jamais vu arriver ? J’ai finalement su qu’il était un athlète qui avait déjà couru un demi en deçà de 1h30. Il avait peut-être un problème cardiaque inconnu ? Allez lire cet article intéressant :
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/yves-boisvert/201109/27/01-4451666-mourir-en-pleine-forme.php

Le soir en me couchant, j’ai beau être fatiguée, complètement brulée, je me sens encore sur un «high».

Le lendemain, je suis un peu courbaturée et un peu raide, j’ai les bouts d’orteils sensibles, une petite ampoule au gros orteil et j’ai un peu mal aux hanches. Mais je suis agréablement surprise d’être aussi peu maganée. J’ai rien de majeur, pas de gros bobos.

Si je me suis lancée ce défi pour revivre des émotions intense comme au Pérou, je dois avouer que ce n’est pas aussi complet. Au Pérou, les sentiments d’accomplissement et de dépassement de soi dépassaient le simple côté physique ou même mental, c’était un sentiment qui englobait encore plus, c’était une expérience de vie en soi, c’était presque un nouveau moi. Mais ceci dit, ça n’enlève rien à l’expérience vécue au demi-marathon, une expérience que je compte revivre à coup sûr.

Un gros merci à tous ceux qui m’ont encouragée toute l’année et merci à ceux qui sont venus m’accueillir à la ligne d’arrivée. Merci aussi à Mélanie pour l'inspiration qu'elle m'a apporteé. Mais surtout, un ÉNORME merci à mon chum. C’est grâce à lui que je suis rendue où suis. Il est toujours là pour m’encourager et me supporter dans tout ce que je fais. Quand on fait une activité sportive ensemble (course, rando, vélo, ski…), je n’ai jamais ressenti aucune pression de sa part. Il ne se plait jamais de mon rythme qui est beaucoup plus lent que le sien. J’ai le meilleur mari du monde !!!  Merci Bidi !

Mon objectif pour 2012 : un triathlon sprint
750m de nage + 20km de vélo + 5km de course
C'est tout un défi car je ne sais pas nager ! Je ne connais que la nage du p'tit chien !! Mais encore une fois, j'aurai des gens pour m'appuyer; Érick qui a embarqué dans cette nouvelle aventure pour m'appuyer et Karine qui sera notre prof de natation privé.

Pour mes photos du marathon : http://www.marathonfoto.com/index.cfm?action=site.login
Entrez «Lafrance» dans «Last name» et sélectionner «Montreal marathon & run 2011»

lundi 19 septembre 2011

Comment «dealer» avec le fait d’arriver en dernière position ?

Oui je sais, dans une course comme dans n’importe quel sport, il doit y avoir un dernier ou une dernière….mais c’est toujours mieux si c’est quelqu’un d’autre que soi !

Dimanche, j’ai participé à La Grande Vadrouille de Vaudreuil, un évènement qui fait parti du circuit Endurance. J’ai commencé à courir il y a un an et, avant dimanche, j’avais participé à une seule autre course. En avril, j’ai fait le 10km de la course de Champfleury. J’ai terminé avant dernière avec un temps de 1h22min (voir capsule du 14 avril).

Dimanche, c’était un peu comme un mini-test avant le jour J : le demi-marathon de Montréal le 25 septembre. La semaine passée, j’avais fait un super entraînement, une course de 8km en une heure. J’avais une vitesse moyenne de 8km/h, un record pour moi mais surtout, j’avais trouvé ca facile, mon cardio était resté bas et je n’avais pas du tout eu l’impression de «rusher». Je visais donc de faire le 10km idéalement en 1h15 dimanche, mais surtout pas au-delà de 1h20.

Nous étions plus de 200 à prendre le départ du 10km. Après à peine 2 minutes, j’ai su que je finirais la dernière. Tout d’abord, j’étais tout en arrière du peloton au départ, mais comme nous étions peu nombreux, ça ne faisait pas une grande différence. Aussitôt le coup de départ donné, j’ai vu tout le monde partir en avant de moi, tout le peloton se distançait dès le début. Déjà là, ça donne une méchante «drop» à la motivation. Mais le plus difficile, c’est que la voiture qui sert à fermer la queue de la course me collait au cul ! Je comprends que cette voiture soit nécessaire (quoi qu’à Champfleury c’était un vélo donc beaucoup moins stressant), mais était-elle obligée de me suivre de si près ?!?!?!? J’entendais les coups de pédale à gaz donnés par le chauffeur et ça me stressait vraiment. Je me sentais poussée par la voiture et tirée par le peloton qui prenait de l’avance devant moi. Ceci a fait que je suis allée beaucoup trop vite au début, je n’ai pas suivi mon propre rythme. J’ai poussé la machine pendant les 2-3 premiers kilomètres et j’ai fait monter mon cardio au max. Ensuite, j’étais brulée et je n’ai pas réussi à récupérer ni à faire redescendre mon rythme cardiaque. J’ai commencé à me dire que je ne serais pas capable de finir la course. Le mental est un élément TRÈS important dans une course. Là, j’étais dans une vrille dépressive côté motivation. Au km 4, j’ai fait une pause marchée. J’ai déjà fait 10km sans aucune pause et là je marchais après seulement 4 petits kilomètres !!! Et je sais qu’une fois que j’ai pris une pause, on dirait que mon corps veut plus de pauses alors c’est un cercle vicieux. Après la première boucle, soit 5km j’ai hésité…j’arrête ou je continue… Je me suis trompée et j’ai bifurqué du parcours par erreur (à peine une vingtaine de mètres) alors un participant m’a demandé si je prenais cette direction parce que je voulais finir la course. L’espace d’un tout petit instant, j’ai failli dire oui. Mais je me suis dit que je préférais finir la course en deux heures s’il le fallait plutôt que d’abandonner et de ne pas la finir du tout. Alors j'ai repris le parcours.

Quand j’ai complété le premier tour (c’était deux boucles de 5km), j’ai vu mon chum sur le bord du parcours qui m'encourageait. Il a couru à mes côtés pendant quelques secondes pour me remonter le moral en me disant que j'étais capable et qu'il était fier de moi. Il me connait bien, il savait que la course n’allait pas bien (mon chum devait participer, mais il était blessé à un pied alors il a préféré se soigner pour être en forme pour le demi-marathon la semaine prochaine). Il a réussi à me remonter un peu le moral. J’ai croisé mon ami Jocelyn, qui participait au 10km lui aussi, à deux reprises sur le parcours et il m’a encouragé. Les meilleurs coureurs qui me dépassaient lors de leur deuxième tour (alors que j’étais toujours au premier) m’encourageaient eux aussi. Je me suis demandé si c’était sarcastique, mais ils avaient l’air bien sincère. Dans un certain sens, ça m’encourageait, mais dans un autre sens je me sentais comme la petite dernière qui fait pitié…avec le char de fin course dans mon derrière.

Vers la fin, j’avais réussi à stabiliser ma vitesse et mon cardio. Dans les derniers 800m environ, j’ai vu que j’avais une chance de faire moins que 1h20 alors j’ai clanché ! J’ai couru le plus vite que je pouvais, j’ai tout donné…mais j’ai quand même dépassé 1h20. J’ai terminé la course avec un temps de 1h20min49sec. Pour dire à quel point j’ai «rushé» pendant cette course, mon rythme cardiaque moyen a été de 173 battements par minute !!!

Avec le recul, je me dis que j’ai quand même un meilleur temps que ma première course de 10km, j’ai une moyenne de 7,65km/h ce qui est dans ma vitesse habituelle…donc pourquoi je ne suis pas satisfaite ? Je suis arrivée 241e sur 241 coureurs…la dernière. Est-ce que le fait d’être la dernière a éveillé mes vieilles bibittes, les souvenirs d’enfance où j’étais toujours la dernière dans n’importe quelle activité sportive et où on ne voulait pas de moi dans son équipe ? Oui, être la dernière fait mal à l’orgueil. Mon chum a eu beau me répéter que bien des gens n’essaient même pas de le faire alors que moi je l’ai terminé, mais ça fait quand même une petite égratignure sur la fierté. Mais je pense que ce qui me dérange encore plus que le temps ou le fait d’être arrivée dernière, c’est que je n’ai pas eu une belle course. Je me suis démotivée dès le début, moi qui a toujours dit que ma force c’était mon mental. Je suis une personne déterminée et persévérante et je me suis laissée abattre au tout début de la course par des détails sans importance. Je n’ai pas besoin d’être la meilleure, mais je veux être au meilleur de moi-même. Je n’ai jamais été compétitive au niveau du sport (j’aurais été bien malheureuse sinon!!!), mais je me découvre un côté que je ne connaissais pas : j’aime me dépasser.

Dans 6 dodos, c’est le grand jour, c’est le jour qui est mon but ultime depuis un an. Le 25 septembre, je participerai au demi-marathon Oasis de Montréal, ce sera mon premier demi. Une course de 21,1km…jusqu’à maintenant mon plus gros entraînement a été de 15km (2h). Quand j’ai commencé à courir il y a un an, je n’avais pas d’objectif de temps, je voulais juste le terminer sur mes deux jambes. Aujourd’hui, j’ai l’objectif de le faire en moins de 3h. C’est faisable…difficile, mais réalisable. Si je regarde le classement des années passées, je ne devrais pas être la dernière (au 10km non plus je ne serais pas la dernière). Une amie qui a fait le marathon (42,2km!!) d’Ottawa a déjà dit «je veux avoir du plaisir à courir et je veux finir avec le sourire» alors ce sera mon but pour dimanche ! Je veux donner le maximum, me dépasser et même me surpasser, mais je veux surtout vivre une belle expérience enrichissante et satisfaisante.

Dimanche passé à Vaudreuil, mon amie Roxanne a participé à sa première course : 5km. Elle a réalisé un temps de 37min et quelques poussières. Elle était très émotive au fil d’arrivée et ça m’a rendue émotive moi aussi. J’étais fière d’elle. J’aime voir les gens se dépasser, j’aime voir le bienfait que le sport peut apporter non seulement physiquement mais moralement aussi. Elle me dit souvent que je suis un peu une inspiration pour elle. Ça me fait vraiment plaisir de voir que j’ai pu aider à motiver quelqu’un. Bravo Rox pour ta belle course ! Bravo aussi à Jocelyn qui a fait le 10km en 53 minutes !

Alors je dis «si je peux le faire, n’importe qui peut y arriver avec de la volonté» !!!


jeudi 4 août 2011

Randonnée au Mont Washington

Pendant nos vacances, on en a profité pour aller faire une belle rando dans le nord-est américain. Il y a tellement de belles montagnes dans cette région. Nous avons donc décidé d’aller faire le Mont Washington.

Le mont Washington est le point culminant du nord-est des États-Unis avec une altitude de 1 916 mètres. Il se situe dans les Montagnes Blanches dans le New Hampshire. Le mont Washington est témoin de l'une des plus mauvaises météos du globe. C'est d'ailleurs là qu'a été relevé le vent le plus fort au monde : 372 km/h, jusqu'à ce qu'il soit battu par un record de 408 km/h survenu en Australie, en 1996.

Nous avons réservé un séjour de 3 nuits au Moose Brook campground, un parc national situé à une quinzaine de minutes de voiture du mont. On voulait y dormir 3 nuits pour être certain d’avoir au moins une journée avec une belle météo.

Le lendemain de notre arrivée, il faisait soleil et la météo s’annonçait bonne. Nous avons choisi le sentier Tuckerman Ravine Trail, probablement le plus populaire et le plus intéressant. C’est une rando de 13,6 km avec un dénivelé de 1297m qui, selon le guide, devrait prendre 7 heures.

On débute notre marche à 9h30 le matin. C’est un peu tard pour commencer une longue rando, mais on ne voulait pas être obligé de se réveiller avec un cadran et en plus on voulait prendre le temps de prendre un bon petit-déjeuner de crêpes pour avoir de l’énergie !



C’est notre première rando de l’année et ca parait. Je pensais faire ca facilement avec mon cardio qui s’est grandement amélioré avec la course, mais j’ai quand même trouvé la première heure plutôt difficile. Peut-être que mon corps n’était pas tout à fait réveillé et que mon estomac travaillait à digérer le déjeuner d’ogre ! En plus, le soleil plombait et il faisait très chaud. Après, j’ai pris mon rythme et ca allait bien.


Le premier 4km, jusqu’à Hermit Lake se fait sur un sentier rocailleux assez accidenté, dans la forêt. Ensuite, on entre dans le ravin Tuckerman. À cet endroit, il y a du ski hors piste l’hiver. C’est comme un gros bassin où la neige s’accumule en masse pendant la saison froide. Il semble qu’il est possible d’y skier jusqu’en juin. D’ailleurs, il y avait encore de la neige à un endroit ! Par-dessus un petit ruisseau qui coulait, la plaque de neige formait comme un pont. Je m’y suis approché et j’y ai touché ! Bon, une Québécoise émerveillée par de la neige !!! Une gang de gars est même montée sur l’amas de neige. Plus tard dans le rando, on a rencontré une femme qui nous a dit que c’était très dangereux d’aller sur la neige car vu qu’elle forme un pont au-dessus de l’eau, ca peut céder à n’importe quel moment et dévaler la pente qui est plutôt vertigineuse. Selon cette dame, il y aurait une personne qui serait décédée à cet endroit.


Dans cette partie, en remontant le ravin, il y a des endroits où il ne faut pas avoir trop peur du vide ! Le sentier est bien aménagé, mais il est très raide et étroit et un faux-pas n’est pas pardonnable. Ca demande un effort soutenu.

Quand on sort de la forêt et qu’on passe au dessus de la limite des arbres, le sentier est dénudé et la vue est magnifique. Le sentier devient difficile parce qu’il est composé de très grosses roches alors les pieds ne sont jamais complètement stables. On croise des randonneurs avec un chien à trois pattes !!!

Rendu vers la fin du parcours, il y a des pancartes qui indiquent les possibilités de sentier. Un homme nous dit : « par là c’est plus direct mais plus à pic et plus difficile alors que par là c’est plus long mais plus doux ». Bon, on décide de prendre le chemin un peu plus long mais moins abrupte… Erreur !!! Finalement, ce sentier ne mène pas au sommet, mais au Lake of the clouds. Quand on s’en rend compte, on décide de piquer à travers pour aller rejoindre le sommet. Cette partie est dénudée alors pas de risque de perdre le sommet. Mais comme on n'est pas sur le sentier, le chemin est vraiment difficile. Ce sont d'énormes roches recouvertes de mousse verte toutes empilées les unes sur les autres. Il y a des trous entres elles parfois et j'ai peur d'y mettre les pieds. Je commence à être fatiguée et à avoir très faim, je commence à avoir hâte d'arriver mais surtout de rejoindre le sentier. C'est un peu décourageant parce qu'au lieu de monter en visant vers le sommet, on marche vers la droite en grimpant peu pour aller vers le chemin alors on a l'impression de faire du sur place. Quand on arrive enfin au sentier, il y a encore de grosses roches, mais c'est plus praticable et plus sécurisant. Ce détour nous aura fait perdre environ 30-60 minutes.


Quand on arrive enfin au sommet, quelle déception ! L'arrivée se fait…dans un stationnement ! Le sommet du Mont Washington est accessible en voiture alors évidemment il y a un stationnement, mais le fait que ce soit la première chose qu'on voit en arrivant est plutôt décevant. Après le stationnement, il y a quelques marches à monter, puis on voit un petit monticule de pierres avec la fameuse pancarte qui annonce le sommet. Il y a file pour prendre une photo…avec pleins de gens en gougounes qui sont arrivés en auto. Il y a aussi un restaurant où on y sert de la pizza et des hot-dogs…très américain. Disons que ca pète un peu la balloune des amoureux du plein-air et de la nature sauvage ! Il faut tout de même avouer que la vue est vraiment magnifique…une fois qu'on a oublié qu'on a les deux pieds sur l'asphalte! La montée nous aura pris 5 heures.

Il vente et il fait froid, environ 7-8 degré. On mange notre lunch aux grands vents, j'ai les doigts gelés. Par curiosité, on s'informe sur la possibilité de redescendre par la voie ferré, sur une belle locomotive ancienne. Ca coute 45$ par personne one-way !!! C'est du vol ! Bien entendu, ca doit être une belle expérience et la vue doit être splendide, mais c'est vraiment exagéré. On offre aussi des navettes (autobus) aux randonneurs qui sont trop fatigués pour faire la descente pour un coût de 30$ par personne. On n'est pas si fatigués que ca ! Le ciel commence à se couvrir, on décide que nous reviendront demain en voiture pour voir la fameuse «auto-road» et pour visiter le musée et prendre d'autres photos du sommet.





Comme on commence à descendre, la pluie se met à tomber. Les roches sont glissantes alors il faut faire attention. Après quelques temps, la pluie tombe toujours mais le soleil se pointe alors on a la chance de voir un bel arc-en-ciel. En redescendant dans le ravin, il y a des parties périlleuses. Le sentier est étroit, abrupte et glissant, il ne fait surtout pas perdre le pied car sinon on va arriver en bas pas mal plus vite que prévu !

Environ 2 km avant l'arrivée, nous croisons un homme qui marche vraiment très lentement. Il semble avoir mal alors, on lui demande si tout va bien et il nous répond qu'il a mal aux pieds. On lui propose des pansements, mais il nous explique qu'en fait il porte des chaussures un point trop petit et tout au long de la descente, ses orteils ont été coincés au fond du soulier et c'est devenu très douloureux. Je le plains parce qu'il a encore un bon bout à faire et à cette vitesse, ca lui prendra plus d'une heure encore.

On commence à être vraiment fatigués, nos muscles et nos articulations commencent à nous faire souffrir, nos pieds sont en feu et nos orteils en bouillis ! Même au Pérou en 7 jours de trek en altitude, on ne se rappelle pas s'être senti aussi endoloris. Peut-être parce qu'il s'agit de notre première rando de l'année… Nous avons mis 3h30 pour faire la descente. À l'arrivée, on a juste hâte d'enlever nos bottes de marche et de mettre nos gougounes. J'ai trouvé que le Mont Washington est plus difficile ou plus exigeant que le Mont Lafayette, mais moins satisfaisant à cause du côté touristique.


Le lendemain, nous partons pour faire la montée du Mont Washington en voiture par l'«auto-road». Encore une fois, nous sommes abasourdis de voir le prix ! C'est 25$ par la voiture+conducteur et 8$ par personne additionnelle donc un total de 33$ pour nous…juste pour avoir le droit de passer sur cette route ! Ca comprend un CD à écouter pendant le trajet qui nous explique quelques faits intéressants concernant le mont.

Le route qui monte au sommet a été construite il y a près de 150 ans. C'est une route étroite et sinueuse de 8 miles (près de 13km). Elle est très en pente alors il y a un risque de surchauffe pour le moteur des voitures; des barils d'eau sont installés tout au long de la route pour arroser le radiateur en cas de besoin. Il ne faut pas avoir la peur des hauteurs, car on se retrouve souvent au bord d'un précipice. C'est une route vraiment impressionnante et, malgré le prix exagéré, elle vaut la peine d'être vue. Chaque année, il y a des courses de toutes sortes d'organisé lors d'évènements spéciaux : en voiture, à vélo, à pied…

Au sommet, je me sens «cheap» quand je croise des randonneurs, j'ai le goût de leur dire «je suis venue en voiture aujourd'hui, mais je suis montée à pied hier!!».




Il y a une boutique dans une vielle maison qui est retenue par des chaînes à cause des forts vents qui soufflent souvent au sommet. Le record est de 372km/h. On retrouve également au sommet, une station météorologique où des études se font vu les conditions météo souvent extrêmes.


On rencontre une famille Amish qui vient de la Pennsylvanie. Les femmes et filles sont toutes vêtues d'une robe traditionnelle du genre de La petite maison dans la prairie. On a pu discuter avec eux quelques minutes et ce fût vraiment intéressant. Je n'ai pas osé poser de questions sur leur mode de vie, mais nous avons parlé de voyages et de randonnées.

On s'est attardé sur une pancarte qui montrait les sommets de la Presidentiel Range et ca a éveillé notre curiosité pour un futur projet de rando. Au retour, nous avons vérifié dans notre guide de randonnées et il y a possibilité de faire les 10 sommets de la Presidentiel Range (s'appelle ainsi car les 10 sommets portent le nom d'un ancien président américain) dans une rando de 3 jours / 2 nuits en refuge ou en gîte. C'est donc maintenant sur notre «to do list» de randonnées !

Comme la région du Mont Washington est fan des Bruins de Boston, j'ai porté fièrement mon chandail des Canadiens de Montréal ! On a même été se promener au village après et on est entrés dans une boutique de sports qui affichait les couleurs des Bruins et j'ai mis mon CH bien en évidence !


J'ai bien aimé mon séjour au New Hampshire !

mercredi 6 juillet 2011

Canot-camping en Mauricie (juillet 2011)

Il y a deux ans, mon chum m’a convaincue de faire du canot-camping. Lui, en avait fait à quelques reprises avec un ami et il avait vraiment aimé ca. Mon chum, c’est un «nature men» ! Il aime être dans le bois, la nature et être seul au monde. De mon côté, ca me faisait un peu peur : ramer pendant des heures, faire du portage avec des kilos de bagages et un canot à transporter, pas de toilette ni de douche…bref, pas de quoi m’attirer !!! Mais dans la vie, on change; on évolue. Mes expériences de plein-air, de camping et de randos m’ont appris à apprécier les bons côtés de la nature sans me laisser décourager par les petits inconvénients comme les bibittes, la pluie ou la chaleur suffocante. J’ai donc accepté à condition d’y aller une seule nuit. Je savais pas trop à quoi m’attendre…mais j’ai adoré mon expérience. Alors quand mon chum m’a proposé de recommencer l’expérience avec des amis cet été, j’ai tout de suite accepté.

Nos amis, eux n’avait jamais fait de canot-camping. Ils se sont donc fiés à nous pour savoir quoi apporter, comment s’équiper. On a choisi un itinéraire de 2 nuits dans le Parc de la Mauricie.

Départ samedi matin très tôt car il n’y a pas de réservation possible par téléphone alors il faut arriver à l’ouverture pour s’assurer d’avoir de la place. La météo s’annonce bonne : chaud et humide avec des possibilités d’orage pour dimanche. Mais un orage, ca ne dure habituellement pas longtemps alors on devrait bien s’en tirer. On arrive au parc à 7h15. Certains terrains sont déjà loués par des gens qui sont arrivés hier. On discute avec l’employée du parc pour être en mesure d’établir un itinéraire de deux nuits bien équilibré avec de beaux «spots» de camping.

Notre départ se fait de Wapizagonke-Sud. Mauvaise nouvelle en partant, au point de location des embarcations : il ne reste plus de canot léger ! Il y a deux ans, on avait loué le canot à l’extérieur du parc et nous avions un canot d’environ 60 lbs. Mais cette fois, nous avions une seule voiture et deux canots à louer donc impossible de louer en dehors du parc. Les canots qui restent pèsent environ 75-80 lbs. Ouf ! Pas évident à transporter ! On nous suggère de prendre la voiture jusqu’à Wapizagonke-Nord où il reste PEUT-ÊTRE des canots légers. Rien n’est certain et en plus ca vient tout défaire notre itinéraire et les nuits planifiées. On décide donc d’y aller avec ces lourds canots.


Départ en canot vers 8h30. On navigue sur le lac Wapizagonke. C’est vraiment un beau lac, il n’y a aucun vent et c’est comme un miroir. Le paysage est magnifique et paisible. On est tellement bien sur l’eau; pas de stress, le chant des oiseaux, le clapotis de l’eau, le beau soleil et une superbe vue sur nos forêts québécoises. On rame pendant environ 1h30, puis on arrive à notre premier portage. Ce sera le plus long et le plus difficile de notre séjour : 2,8 km de sentier qui monte. On installe nos sacs à dos. Je porte le sac le plus gros car Érick portera le canot seul. Ce sac est très gros, avec un sac de couchage accroché de chaque côté et des tapis de sol attachés derrière. Il est haut et large avec tout ce stock accroché, il est lourd aussi; il contient, entre-autre, les vêtements et la gamelle. Érick porte le sac le plus petit, mais il est aussi lourd, sinon plus que le mien; il contient la nourriture et l’eau. J’ai l’air d’un mulet avec ce sac dans mon dos, c’est à peine si on peut me voir devant le sac ! Sylvain et Brigitte, nos compagnons de route, s’organisent différemment. Brie prend le plus petit sac à dos et Syl prend le gros sac malgré le fait qu’il devra porter le canot. Les gars embarquent les canots sur leurs épaules; ils ont l’air d’avoir un énorme sombrero sur la tête (sauf qu’il n’est pas rond, bien sûr!). Ca y’est, on est partis ! Ouf ! Dès le départ, mes hanches me font souffrir. J’ai une faiblesse aux hanches et ce matin je me suis levée déjà avec un mal de hanches à cause de ma course d’hier. En plus, j’ai l’impression que mon sac à dos est mal adapté pour moi, il me faudrait un sac fait exprès pour les filles, plus court et mieux ajusté pour les petites tailles. Par contre, mon cardio va très bien. Je suis vraiment contente, je me rends compte à quel point la course m’a aidée à m’améliorer de ce côté. Sylvain trouve ca vraiment difficile. Comme il a le gros sac qui est plus haut au dessus de la tête, le poids du canot pèse encore plus sur le sac. Après le premier kilomètre, il décide de laisser le sac là et revenir le chercher après. Mais Brie décide de tenter d’apporter les deux sacs. Elle prend le deuxième sac devant, comme un bébé. Elle garde une des rames, mais je prends l’autre alors j’en porte trois. Ce n’est pas facile pour elle, car elle ne voit pas bien devant avec le sac qui lui cache un peu la vue. On avance lentement. Je lui propose de laisser le sac là. Plusieurs personnes font les portages en effectuant plusieurs voyages pour arriver à porter tout le stock. Mais elle est déterminée à continuer. Il fait très chaud et humide. On sue à grosses gouttes ! Les gars sont devant et on sait qu’ils viendront nous rejoindre quand ils auront déposés les canots au point d’arrivée pour venir nous aider. Je crois que Brie a vraiment hâte de les voir revenir ! C’est difficile physiquement : la chaleur accablante, le poids sur nos épaules, les avirons à porter…mais ca va quand même bien. Mon cardio est «top shape» et mes hanches semblent s’être réchauffées et me font moins mal. Quand on voit enfin les gars revenir vers nous, on est contentes ! Syl prend le sac que Brie transporte comme un bébé depuis environ 1 km et Érick prend mon sac. Je me sens tellement légère; tellement qu’on gambade ! Il faut se dépêcher car Érick a laissé le sac contenant la bouffe avec les canots et il ne faudrait pas qu’un animal le flaire et se régale !

On repart donc ensuite sur le lac Caribou. Encore environ 1h30 de navigation. Le paysage est tout aussi beau. Le vent se lève en fin d’avant-midi alors il y a un peu plus de vagues sur l’eau, mais le soleil est toujours au rendez-vous. Ca commence à devenir plus ardu de ramer, nos muscles sont fatigués; les trapèzes et les poignets sont endoloris. Au bout du lac Caribou, il y a une belle plage où plusieurs personnes s’y baignent. On passe par une petite voie étroite et peu profonde qui nous mène à la Baie Cobb. Nous arrivons à notre terrain de camping vers 13h30. Il est situé dans cette baie où nous semblons être les seuls visiteurs. Il y a une petite plage où on accoste et un peu plus haut dans la forêt se trouvent nos emplacements de camping. On monte nos tentes en quelques minutes, on enfile nos maillots et on relaxe sur la plage. Il y a absolument rien à faire et c’est précisément ce qui est intéressant. On relaxe; Syl pique un somme dans le fond du canot pendant que nous admirons le paysage. En fin d’après-midi, il commence à pleuvoir un peu. On se met à l’abri dans nos tentes et on en profite pour faire une petite sieste. Au réveil vers 17h, il fait à nouveau soleil. Ce soir, on mange du riz en enveloppe «Sidekik» avec des morceaux de brocolis qu’on y ajoute. Syl et Brie ont apporté un litre de vin dans un contenant de carton semblable à un jus Oasis. Il est chaud, mais il est bon. Pour le dessert, on déguste une «beurrée» de Nutella ! En canot-camping, c’est important de mettre notre nourriture et nos vidanges loin de nos campements et bien à l’abri des animaux. Les sites sont équipés de hauts poteaux de métal sur lesquels on peut hisser nos sacs de provisions. On est tous fatigués. Ici, on ne peut pas faire de feu; les feux sont interdits sur les emplacements qui ne sont pas situés sur le lac Wapizagonke (donc plus loin de l’accueil). Je ne sais pas si c’est la fatigue ou si c’est parce qu’on n’est pas tous assis autour d’un feu, mais on ne jase pas beaucoup. On est comme tous un peu dans notre bulle. On aimerait aller se coucher, mais il est à peine 20h ! Nous veillons encore un peu par principe, mais à 21h, on est tous dans nos tentes pour le dodo bien mérité après les efforts de la journée.



Le lendemain matin, malgré le fait qu’on se soit couchés très tôt, on se lève vers 8h30. Presque 12h de sommeil...plus ou moins réparateur dû au peu de confort. C’est certain qu’avec seulement un tapis de sol bleu tout mince, couchés dans nos sacs de couchage presque directement sur le sable tapé, c’est assez dure pour le corps. Pour déjeuner, on mange des tranches de pain au beurre de pinotte et/ou au Nutella. Il fait beau et chaud encore ce matin. Après avoir décampé et rempaqueté notre stock, nous voilà repartis sur le lac vers 10h15. On retourne vers le lac Caribou pour ensuite traverser sur le lac de la Baie des onze îles que nous traversons au complet. Au bout de ce lac, il y a un petit portage de 0,6 km pour arriver sur le lac de la Halte qu’on traverse en entier en seulement quelques coups de rames. Puis, nous avons un autre portage à faire de 1,3 km. On nous a avertis que ce portage descendait beaucoup. Ce n’est pas facile pour les gars avec le canot sur les épaules, au dessus de leur tête, leur cachant la vue. Cette fois, Brie prend le gros sac à dos et Syl le petit. C’est vrai que c’est assez en descente et ca travaille mes hanches avec tout ce poids dessus. C’est notre dernier gros portage du séjour alors on s’encourage. Au bout, on est de retour sur le lac Wapizagonke, mais sur sa partie nord. On croise beaucoup plus de gens, des personnes qui font l’excursion d’une journée aux Chutes Weber. À partir du centre de location de Wapizagonke-Nord, ca représente une heure de canot puis une heure de marche. Nous y sommes déjà allés lors d’un séjour précédent en camping traditionnel. C’est un endroit qui vaut le détour ! On est donc maintenant en terrain connu. Après environ 1h de navigation, le ciel s’assombrie. Des orages étaient annoncés pour aujourd’hui. Érick propose d’accoster pour couvrir nos sacs et mettre toutes nos choses à l’abri afin de les garder au sec. On arrête sur une petite plage où il y a des emplacements de camping. On couvre nos sacs avec les couvre-sac et des sacs à ordures. Comme l’orage s’annonce imminente et plutôt féroce, on décide d’attendre que la tempête passe avant de retourner sur l’eau. On retourne les canots à l’envers sur nos sacs. On voit vraiment la tempête au loin qui s’approche de plus en plus; on voit le rideau de pluie avancer tranquillement. Quand il commence à pleuvoir, Syl a la bonne idée d’aller se réfugier dans les toilettes sèches (tous les sites ont une bécosse). Il y a de bonnes «draft» d’odeur, mais au moins nous sommes protégés de la pluie torrentielle qui tombe et des gros vents. Après une vingtaine de minutes, le ciel s’éclairci, le soleil se pointe et il fait beau à nouveau; comme si rien ne s’était passé. En retournant vers les canots, on passe devant le campement de gens qui ne sont pas là. Leur tente est pratiquement dans un lac ! Les emplacements sont comme un grand carré de sable sur lequel on monte la tente. Ce carré est encadré de bois avec de petites fentes qui servent de rigoles pour que le surplus d’eau se déverse. Mais dans ce cas, les rigoles étaient bloquées par des débris alors l’eau s’est accumulée et leur tente flotte dans une grosse mare ! Érick débloque les fentes pour que l’eau puisse s’égoutter…espérons pour ces campeurs que l’intérieur n’est pas tout détrempé !

Nous voilà donc repartis sur le lac pour nous rendre jusqu’à notre site de camping. Nous accostons sur une belle grande plage. C’est un très beau site et ici on a le droit de faire des feux. Par contre, il y a plus de monde puisque c’est un endroit plus accessible où on peut se rendre sans portage. En arrivant, Érick flaire l’arrivée d’un seconde orage. On se dépêche à monter les tentes et on y range notre matériel puis on se réfugie encore une fois dans les bécosses ! Il tombe des cordes ! Érick a peur que les tentes ne tiennent pas le coup à cause des forts vents alors il se porte volontaire pour aller y jeter un œil. Il est comme un enfant, il est content de courir sous la pluie diluvienne et revenir complètement trempé ! Une fois l’orage passé, on retourne sur la plage pour voir le ciel. On craint que l’orage ne revienne, mais le ciel se dégage à nouveau. Pour souper, on mange un bon vieux Kraft Dinner fait avec du lait Grandpré dans lequel on ajoute des tomates-cerises. Ce n’est pas de la grande gastronomie, mais je trouve que c’est très bon pour un repas en canot-camping sans glacière !

Pour l’eau, j’ai trouvé un bon truc pour que l’eau du lac soit bonne et potable. J’ai apporté du Pristine, un produit que j’ai découvert grâce à mon voyage au Pérou. C’est une solution pour purifier l’eau sans lui donner un arrière-goût comme l’iode. C’est rapide et efficace. Par contre, il fallait trouver un moyen pour enlever le sable, les feuilles, débris ou particules. J’ai donc apporté des filtres à café et le cône d’une cafetière pour filtrer l’eau. L’eau est donc filtrée et purifiée; parfaitement bonne à boire.

Le soir, on fait un feu…ou plutôt un nuage de fumée. Avec toute la pluie qu’il y a eu, le bois est trempe et difficile à brûler. Mais on apprécie tout de même le réconfort d’un bon feu de camp.



  

Le lendemain matin, c’est notre dernier jour, le jour du départ. Comme il fait un gros soleil, on en profite pour se baigner avant de partir. On se lave dans le lac avec un savon écologique…ca fait du bien d’enlever toutes ces couches de crème solaire et de Watkins sur notre peau.

Un petit 2 heures de canot avec le vent dans le dos pour notre retour au point de départ.


Le canot-camping est un peu une thérapie, comme une sorte de pèlerinage. L’effort physique, le défi de se rendre à un point, le peu de matériel, l’éloignement des grands centres, la nature…tout ca fait en sorte qu’on ne pense pas aux mêmes choses que quand on est assis dans son salon. Je ne pense pas que j’aurais apprécié ce genre d’expérience il y a quelques années. Il faut être capable d’apprécier autant la route que l’arrivée. Il faut aussi savoir apprécier l’aventure au complet, même les choses négatives car c’est le tout qui rend l’expérience enrichissante. Il faut également être capable de tolérer les petits trucs qui nous dérangent comme les moustiques ou l’inconfort des matelas de sol, il faut prendre les choses comme elles viennent et ne pas se soucier des détails.

Nos amis Syl & Brie ont semblé trouver l’aventure exigeante par moment et j’étais incapable de dire s’ils y trouvaient du plaisir. Mais au bout du compte, ils ont avoué avoir trouvé ca difficile par bout mais avoir beaucoup aimé l’expérience. Ils ont même l’intention de recommencer !

lundi 2 mai 2011

La Gaspésie

Première visite
Je suis allée pour la première fois en Gaspésie à l'été 1997. Nous étions passés par la Vallée de la Matapédia pour se rendre à Fredericton et on en avait profité pour visiter un peu et passer une nuit dans un Bed & Breakfast de Causapiscale. Ce fût une visite éclair.

Deuxième visite
J'y suis retournée à l'été 2003. Cette fois, nous avons fait le tour. Nous sommes passés par le Parc de la Gaspésie et nous y avons fait une petite randonnée. Ensuite, on est allés rejoindre des amis à Percé. La vue de notre camping était magnifique ! On voyait l'impressionnant Rocher Percé de notre tente. Nous avons marché tout autour du Rocher à marée basse. La plupart des gens ne se rendait même pas jusqu'au trou. Nous nous sommes rendus jusqu'au trou et nous avons même traversée le fameux trou. On avait souvent de l'eau jusqu'au genou et parfois même jusqu'à la taille lorsqu'on était au milieu du trou. L'eau était glacée ! Il semble que la température de l'eau est de 4 degré. Je ne sentais même plus mes pieds ! J'ai tellement aimé cette petite expédition !

On a aussi été sur l'ile Bonaventure. C'est une île où il y a une colonie de fous de bassan. C'est vraiment impressionnant de voir tant d'oiseaux dans un même endroit. Ce sont de beaux oiseaux et ils sont intéressants à regarder agir. On a fait le tour de l'île à pied, ce fût pénible parce qu'il faisait terriblement chaud. Mais quelle belle journée !

On a ensuite été passer quelques jours dans le Parc de Forillon. Encore un très beau parc de la SEPAQ.

Sur le chemin du retour, nous avons diné dans un petit resto de Lac St-Pierre en face du fleuve. J'y ai dégusté un vol-au-vent aux crevettes…tellement bon !

Troisième visite
À l'été 2008, nous sommes retournés en Gaspésie. L'année précédente, on avait fait une semaine de camping dans Charlevoix avec de belles randonnées et j'avais le goût du même genre de vacances, mais dans une destination différente. On savait qu'il y avait plusieurs sentiers et de belles montagnes dans le Parc de la Gaspésie alors on a opté pour cet endroit. Nous avons coupé notre route en faisait un stop de 3 nuits au Parc du Bic (un parc vraiment intéressant dont je parlerai dans une prochaine capsule). Ensuite, on était 6 nuits dans le Parc de la Gaspésie. On termine par un «petit» détour par Manic 5. Ca faisait 13 jours de camping consécutifs; c'était la première fois que je faisais du camping aussi longtemps. Ca demandait beaucoup de planification au niveau des repas pour ne pas devoir aller à l'épicerie, sauf entre les deux séjours. Mais je pense que c'est le séjour où on a le mieux manger…même mieux qu'à la maison ou au resto !!!

Nous avions planifié faire deux grosses randonnées : le Mont Albert et le Mont Jacques-Cartier. Nous voulions faire ces randos les journées où la météo était la plus favorable. Malheureusement, la météo était très incertaine à tous les jours. Le matin, il faisait froid et nuageux et on se demandait toujours si c'était pour se dégager un peu ou s'il allait pleuvoir. On a attendu les premiers jours, puis on s'est dit qu'on n'allait pas laisser la météo nous arrêter.

Nous avons commencé par la randonnée au Mont Jacques-Cartier. Le sommet est plus haut que le Mont Albert, mais le dénivelé est moins important car le sentier part déjà un peu en altitude. 8.3km et 465m de dénivelé, durée de 4-5h. La météo de la journée est incertaine. C’est nuageux et venteux, il ne fait pas très chaud. La première moitié se fait dans la forêt. La montée n’est pas très abrupte et ca se fait très bien. Puis, la deuxième moitié est complètement dénudée. On se croirait vraiment dans le grand nord ! Le sol est rocheux, avec des galets et il y a des inukchuk qui déterminent le sentier. C’est de plus en plus brumeux, on voit à peine à quelques mètres devant nous. C’est un endroit où il y a beaucoup de caribous et on arrive à en voir quelques uns malgré le brouillard. Arrivés au sommet, avec la bruine, le vent et le froid, on a l’impression d’être en expédition sur un des grands sommets du monde tellement les conditions sont mauvaises. Il fait 5 degré ! On se réchauffe un peu dans la cabane. À l’extérieur, il y a des photos qui illustrent la vue qu’on devrait avoir…mais on voit absolument rien ! On mange quand même notre lunch au sommet; on a même apporter une demi-bouteille de vin…mais on ne traine pas trop longtemps parce qu’on est exposés au grands vents et c’est pas chaud du tout !!!

Ce qu'on aurait dû voir au sommet du Mont Jacques-Cartier

Ce qu'on voyait...rien !


Pendant la descente, c’est le déluge ! Il pleut très fort pendant la majeure partie du trajet. J’ai un bon imper au niveau du haut du corps, mais mes bermudas et mes souliers sont complètement trempés.

De retour au camping, on prend une bonne douche chaude et on enfile des vêtements secs et chauds. Il y a une buanderie, alors on en profite pour sécher le linge. Je fais sécher mes souliers au séchoir à cheveux !

Malgré la météo, en fait peut-être même grâce à la météo, ce fût vraiment une belle expérience et une belle randonnée. J’ai vraiment eu l’impression de braver le temps ! Je dois avouer par contre que j’espère pouvoir voir la belle vue la prochaine fois que j’irai faire le Mont Jacques-Cartier !

Le lendemain, nous allons au Mont-Albert. C'est un parcours de 17,4 km d'une durée d'environ 6h-8h avec un dénivelé de 870m qui est considéré «difficile». C'est environ 5-6 km pour se rendre au sommet, puis ensuite la descente fait le tour du mont sur 12 km. Je n'avais jamais fait d'aussi longue rando. Je suis un peu nerveuse et je ne sais pas si je serai capable de le faire en entier. Mais il s'agit d'une boucle qui fait le tour du mont alors si jamais je suis brulée rendue au sommet, je peux toujours revenir par le même sentier qu'à l'allée ce qui ferait 12 km au lieu de 17. En prime, il fait super beau finalement !

Ca monte quand même assez à pic. Je prends plusieurs pauses durant la montée et je trouve ca «rushant». Environ au tiers de la montée, il y a une pierre commémorative d’un homme qui est mort en faisant cette rando ! C’est un dentiste qui ne s’était pas accordé de vacances depuis longtemps et qui était avec un groupe d’amis. Il est décédé d’une crise cardiaque en montant le Mont Albert…mettons que je me suis demandée si je devais continuer !!! Mais évidemment, il aurait bien pu faire une crise cardiaque n’importe où et c’était probablement une question de temps pour lui avant que ne se déclenche cet évènement. Ca fait réfléchir pareil…

Dans la dernière partie de la montée, on sort de la forêt et on atteint la limite des arbres. Je suis complètement brulée et je me dis que je ne pourrai jamais redescendre par la longue boucle. Quand on atteint enfin le sommet…WOW !!! C’est magnifique. Ce qui est bien avec la rando en montagne, c’est que nos efforts sont toujours récompensés par une vue et un paysage splendide; c’est toujours ce à quoi je pense quand je commence à être fatiguée et essoufflée. On dirait que rendu au sommet, on retrouve toute notre énergie !

La météo est parfaite, on a une vue à des kilomètre à la ronde. Un guide nous dit que c’est une des rares journées d’été. Il considère comme une journée d’été, les journées où il fait soleil avec un mercure de 25 degré ou plus; il y en a moins d’une dizaine par année sur le Mont Albert. On est vraiment chanceux, c’est la plus belle journée de notre séjour. On déguste notre lunch avec une demi-bouteille de vin dans cet endroit paradisiaque. C’est trop beau, on ne veut plus repartir.


Ca nous a pris environ 4 heures pour atteindre le sommet. On nous dit que le retour par la longue boucle prendra le double du temps de montée. Mais j’ai de la difficulté à le croire. Pour moi, monter est toujours plus exigeant et plus long, mais je n’ai pas de problème pour la descente. On se dit que malgré que ce soit le double de la distance, le temps sera égal donc on estime à 4 heures. Alors, après s’être bien rassasiés et reposés, je me sens d’attaque pour redescendre par la longue boucle de 12km. Souvent, les descentes sont un peu moins excitantes; des fois parce que le retour se fait par la même route que l’allée ou simplement parce qu’on a déjà vu le point culminant du trajet. Mais cette fois, ce n’est vraiment pas le cas. Comme on fait le tour du mont, on garde une belle vue longtemps avant de retomber dans la forêt. C’est vraiment dénudé et le paysage est très spécial. J’ai l’impression d’être au Grand Canyon…je n’y suis jamais allée, mais c’est comme ca que je l’imagine. C’est très rocailleux, de grosses pierres recouvrent totalement le sol et elles sont un peu rougeâtres. C’est difficile pour les chevilles qui sont très sollicitées par ce sentier inégal; les pierres sont quelques fois instables. Pendant un moment, on longe un ruisseau qui coule dans la montagne entre les grosses roches. On ne se tanne pas de regarder autour de nous et voir la beauté du paysage.

Vers la fin, je commence à être vraiment fatiguée. Je ne suis pas essoufflée, en descente le cardio n’est presque pas sollicité, mais tout mon corps commence à ressentir la fatigue de ce long parcours. Les 2-3 derniers kilomètres sont longs et j’ai hâte d’arriver. Quand on arrive enfin au bout, je suis vraiment contente et fière de moi. C’est sans aucun doute la randonnée la plus difficile que j’ai fait jusque là. Et c’est la plus belle que j’ai fait au Québec jusqu’à aujourd’hui. Je conseille le Mont Albert à tout le monde. Ce n’est pas une rando facile, mais elle est tout de même accessible à tous ou presque.



Durant notre séjour dans le parc, on a fait aussi quelques autres petites randonnées, dont le sentier du Lac aux Américains qui est facile et très beau et on a fait un peu de vélo aussi. C’est tellement un beau parc pour les amoureux du plein-air !


Prochaine capsule : Voyage de noces en Grèce