jeudi 4 août 2011

Randonnée au Mont Washington

Pendant nos vacances, on en a profité pour aller faire une belle rando dans le nord-est américain. Il y a tellement de belles montagnes dans cette région. Nous avons donc décidé d’aller faire le Mont Washington.

Le mont Washington est le point culminant du nord-est des États-Unis avec une altitude de 1 916 mètres. Il se situe dans les Montagnes Blanches dans le New Hampshire. Le mont Washington est témoin de l'une des plus mauvaises météos du globe. C'est d'ailleurs là qu'a été relevé le vent le plus fort au monde : 372 km/h, jusqu'à ce qu'il soit battu par un record de 408 km/h survenu en Australie, en 1996.

Nous avons réservé un séjour de 3 nuits au Moose Brook campground, un parc national situé à une quinzaine de minutes de voiture du mont. On voulait y dormir 3 nuits pour être certain d’avoir au moins une journée avec une belle météo.

Le lendemain de notre arrivée, il faisait soleil et la météo s’annonçait bonne. Nous avons choisi le sentier Tuckerman Ravine Trail, probablement le plus populaire et le plus intéressant. C’est une rando de 13,6 km avec un dénivelé de 1297m qui, selon le guide, devrait prendre 7 heures.

On débute notre marche à 9h30 le matin. C’est un peu tard pour commencer une longue rando, mais on ne voulait pas être obligé de se réveiller avec un cadran et en plus on voulait prendre le temps de prendre un bon petit-déjeuner de crêpes pour avoir de l’énergie !



C’est notre première rando de l’année et ca parait. Je pensais faire ca facilement avec mon cardio qui s’est grandement amélioré avec la course, mais j’ai quand même trouvé la première heure plutôt difficile. Peut-être que mon corps n’était pas tout à fait réveillé et que mon estomac travaillait à digérer le déjeuner d’ogre ! En plus, le soleil plombait et il faisait très chaud. Après, j’ai pris mon rythme et ca allait bien.


Le premier 4km, jusqu’à Hermit Lake se fait sur un sentier rocailleux assez accidenté, dans la forêt. Ensuite, on entre dans le ravin Tuckerman. À cet endroit, il y a du ski hors piste l’hiver. C’est comme un gros bassin où la neige s’accumule en masse pendant la saison froide. Il semble qu’il est possible d’y skier jusqu’en juin. D’ailleurs, il y avait encore de la neige à un endroit ! Par-dessus un petit ruisseau qui coulait, la plaque de neige formait comme un pont. Je m’y suis approché et j’y ai touché ! Bon, une Québécoise émerveillée par de la neige !!! Une gang de gars est même montée sur l’amas de neige. Plus tard dans le rando, on a rencontré une femme qui nous a dit que c’était très dangereux d’aller sur la neige car vu qu’elle forme un pont au-dessus de l’eau, ca peut céder à n’importe quel moment et dévaler la pente qui est plutôt vertigineuse. Selon cette dame, il y aurait une personne qui serait décédée à cet endroit.


Dans cette partie, en remontant le ravin, il y a des endroits où il ne faut pas avoir trop peur du vide ! Le sentier est bien aménagé, mais il est très raide et étroit et un faux-pas n’est pas pardonnable. Ca demande un effort soutenu.

Quand on sort de la forêt et qu’on passe au dessus de la limite des arbres, le sentier est dénudé et la vue est magnifique. Le sentier devient difficile parce qu’il est composé de très grosses roches alors les pieds ne sont jamais complètement stables. On croise des randonneurs avec un chien à trois pattes !!!

Rendu vers la fin du parcours, il y a des pancartes qui indiquent les possibilités de sentier. Un homme nous dit : « par là c’est plus direct mais plus à pic et plus difficile alors que par là c’est plus long mais plus doux ». Bon, on décide de prendre le chemin un peu plus long mais moins abrupte… Erreur !!! Finalement, ce sentier ne mène pas au sommet, mais au Lake of the clouds. Quand on s’en rend compte, on décide de piquer à travers pour aller rejoindre le sommet. Cette partie est dénudée alors pas de risque de perdre le sommet. Mais comme on n'est pas sur le sentier, le chemin est vraiment difficile. Ce sont d'énormes roches recouvertes de mousse verte toutes empilées les unes sur les autres. Il y a des trous entres elles parfois et j'ai peur d'y mettre les pieds. Je commence à être fatiguée et à avoir très faim, je commence à avoir hâte d'arriver mais surtout de rejoindre le sentier. C'est un peu décourageant parce qu'au lieu de monter en visant vers le sommet, on marche vers la droite en grimpant peu pour aller vers le chemin alors on a l'impression de faire du sur place. Quand on arrive enfin au sentier, il y a encore de grosses roches, mais c'est plus praticable et plus sécurisant. Ce détour nous aura fait perdre environ 30-60 minutes.


Quand on arrive enfin au sommet, quelle déception ! L'arrivée se fait…dans un stationnement ! Le sommet du Mont Washington est accessible en voiture alors évidemment il y a un stationnement, mais le fait que ce soit la première chose qu'on voit en arrivant est plutôt décevant. Après le stationnement, il y a quelques marches à monter, puis on voit un petit monticule de pierres avec la fameuse pancarte qui annonce le sommet. Il y a file pour prendre une photo…avec pleins de gens en gougounes qui sont arrivés en auto. Il y a aussi un restaurant où on y sert de la pizza et des hot-dogs…très américain. Disons que ca pète un peu la balloune des amoureux du plein-air et de la nature sauvage ! Il faut tout de même avouer que la vue est vraiment magnifique…une fois qu'on a oublié qu'on a les deux pieds sur l'asphalte! La montée nous aura pris 5 heures.

Il vente et il fait froid, environ 7-8 degré. On mange notre lunch aux grands vents, j'ai les doigts gelés. Par curiosité, on s'informe sur la possibilité de redescendre par la voie ferré, sur une belle locomotive ancienne. Ca coute 45$ par personne one-way !!! C'est du vol ! Bien entendu, ca doit être une belle expérience et la vue doit être splendide, mais c'est vraiment exagéré. On offre aussi des navettes (autobus) aux randonneurs qui sont trop fatigués pour faire la descente pour un coût de 30$ par personne. On n'est pas si fatigués que ca ! Le ciel commence à se couvrir, on décide que nous reviendront demain en voiture pour voir la fameuse «auto-road» et pour visiter le musée et prendre d'autres photos du sommet.





Comme on commence à descendre, la pluie se met à tomber. Les roches sont glissantes alors il faut faire attention. Après quelques temps, la pluie tombe toujours mais le soleil se pointe alors on a la chance de voir un bel arc-en-ciel. En redescendant dans le ravin, il y a des parties périlleuses. Le sentier est étroit, abrupte et glissant, il ne fait surtout pas perdre le pied car sinon on va arriver en bas pas mal plus vite que prévu !

Environ 2 km avant l'arrivée, nous croisons un homme qui marche vraiment très lentement. Il semble avoir mal alors, on lui demande si tout va bien et il nous répond qu'il a mal aux pieds. On lui propose des pansements, mais il nous explique qu'en fait il porte des chaussures un point trop petit et tout au long de la descente, ses orteils ont été coincés au fond du soulier et c'est devenu très douloureux. Je le plains parce qu'il a encore un bon bout à faire et à cette vitesse, ca lui prendra plus d'une heure encore.

On commence à être vraiment fatigués, nos muscles et nos articulations commencent à nous faire souffrir, nos pieds sont en feu et nos orteils en bouillis ! Même au Pérou en 7 jours de trek en altitude, on ne se rappelle pas s'être senti aussi endoloris. Peut-être parce qu'il s'agit de notre première rando de l'année… Nous avons mis 3h30 pour faire la descente. À l'arrivée, on a juste hâte d'enlever nos bottes de marche et de mettre nos gougounes. J'ai trouvé que le Mont Washington est plus difficile ou plus exigeant que le Mont Lafayette, mais moins satisfaisant à cause du côté touristique.


Le lendemain, nous partons pour faire la montée du Mont Washington en voiture par l'«auto-road». Encore une fois, nous sommes abasourdis de voir le prix ! C'est 25$ par la voiture+conducteur et 8$ par personne additionnelle donc un total de 33$ pour nous…juste pour avoir le droit de passer sur cette route ! Ca comprend un CD à écouter pendant le trajet qui nous explique quelques faits intéressants concernant le mont.

Le route qui monte au sommet a été construite il y a près de 150 ans. C'est une route étroite et sinueuse de 8 miles (près de 13km). Elle est très en pente alors il y a un risque de surchauffe pour le moteur des voitures; des barils d'eau sont installés tout au long de la route pour arroser le radiateur en cas de besoin. Il ne faut pas avoir la peur des hauteurs, car on se retrouve souvent au bord d'un précipice. C'est une route vraiment impressionnante et, malgré le prix exagéré, elle vaut la peine d'être vue. Chaque année, il y a des courses de toutes sortes d'organisé lors d'évènements spéciaux : en voiture, à vélo, à pied…

Au sommet, je me sens «cheap» quand je croise des randonneurs, j'ai le goût de leur dire «je suis venue en voiture aujourd'hui, mais je suis montée à pied hier!!».




Il y a une boutique dans une vielle maison qui est retenue par des chaînes à cause des forts vents qui soufflent souvent au sommet. Le record est de 372km/h. On retrouve également au sommet, une station météorologique où des études se font vu les conditions météo souvent extrêmes.


On rencontre une famille Amish qui vient de la Pennsylvanie. Les femmes et filles sont toutes vêtues d'une robe traditionnelle du genre de La petite maison dans la prairie. On a pu discuter avec eux quelques minutes et ce fût vraiment intéressant. Je n'ai pas osé poser de questions sur leur mode de vie, mais nous avons parlé de voyages et de randonnées.

On s'est attardé sur une pancarte qui montrait les sommets de la Presidentiel Range et ca a éveillé notre curiosité pour un futur projet de rando. Au retour, nous avons vérifié dans notre guide de randonnées et il y a possibilité de faire les 10 sommets de la Presidentiel Range (s'appelle ainsi car les 10 sommets portent le nom d'un ancien président américain) dans une rando de 3 jours / 2 nuits en refuge ou en gîte. C'est donc maintenant sur notre «to do list» de randonnées !

Comme la région du Mont Washington est fan des Bruins de Boston, j'ai porté fièrement mon chandail des Canadiens de Montréal ! On a même été se promener au village après et on est entrés dans une boutique de sports qui affichait les couleurs des Bruins et j'ai mis mon CH bien en évidence !


J'ai bien aimé mon séjour au New Hampshire !